| 2 Babillages

61 9 30
                                    

Brady se tenait assit, droit comme un piquet sur le capot d'une voiture accidentée à l'orée de la forêt depuis plusieurs heures

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Brady se tenait assit, droit comme un piquet sur le capot d'une voiture accidentée à l'orée de la forêt depuis plusieurs heures. Le soleil dans le dos, se frayant un passage entre les feuilles des arbres au gré de la brise chaude qui soufflait, il écoutait avec attention les derniers babillages des oiseaux avant que le soleil ne se couche.

Une truffe humide vint alors se presser dans la paume de sa main reposante sur son genou. L'animal, comme soucieux du manque de réaction du jeune homme, se mit à pleurer faiblement afin d'attirer son attention. Mais Brady se contenta de lui caresser la tête, sans réellement se tirer de son état de transe dans laquelle il aimait se plonger parfois.

Il n'avait plus besoin de se comporter normalement désormais, le monde était enfin ce qu'il avait toujours été. Chaotique, désastreux, pitoyable...Brady en n'avait bien rien à foutre de ce qu'il était advenu de l'humanité, elle méritait ce qu'il lui était arrivé. Et le jeune homme le pensait, sincèrement.

Il n'avait jamais paniqué. Pas une seule fois depuis l'annonce des premiers cas de fièvre il n'avait jamais ressenti une quelconque angoisse, pas même lorsqu'il avait dû quitter la situation dans laquelle il était... qui aurait eu peur de quitter l'enfer pour profiter un peu du silence que la chute de la civilisation avait à offrir  ?

Personne.

Ou en tout cas, toute personne encore censée, ayant un tantinet d'intelligence. Pensa Brady en sautant du capot de la voiture. Maigre comme il l'était, le véhicule oscilla à peine lorsqu'il le quitta et tout redevenu normal, comme si le jeune homme n'avait jamais posé ses fesses sur le tas de ferraille déjà recouvert d'une légère mousse verte à certains endroits.

La nature reprenait ses droits à une vitesse folle et Brady adorait ça. Il appréciait chaque jour un peu plus tous les petits détails lui prouvant que s'en était bel et bien fini, que la race humaine n'avait plus aucune putain de chance de renaître de ses cendres afin de continuer son bout de chemin ne la menant jamais à rien.

Dans son crâne, véritable capharnaüm, ses pensées se mirent à se bousculer, à grouiller et semblaient se mouvoir sans qu'il ne puisse réellement mettre des mots dessus. Alors Brady secoua la tête afin de faire taire ce bourdonnement sourd dans sa tête mais ne parvint pas à le faire disparaître totalement.

C'en était toujours ainsi et il détestait cela. Brady ne savait jamais si ce qu'il considérait acquis dans ce genre de moment était réel ou non.

L'apocalypse qui durait désormais depuis plusieurs semaines était-elle réellement survenue ou bien était-il dans un autre de ses délires ?

Comme pour répondre à son interrogation un grognement comparable à un gargouillement bas se fit entendre. Brady siffla son chien, qui le rejoignit sans se faire prier et le jeune homme et son compagnon à quatre pattes disparurent parmi les cadavres du cimetière automobile faisant désormais partie intégrante du paysage.

Reminescence | THE WALKING DEADOù les histoires vivent. Découvrez maintenant