Journal d'un garçon qui rêvait sans dormir

Prologue: Cauchemar Merveilleux

"Comment? Je suis revenu..?"

Il fait nuit noire, à peu près 22h30 et pourtant, malgré l'obscurité omniprésente, je reconnais tout. Je suis sur une terrasse, sur le côté de cette maison qui aura marqué mon été à jamais. Cette terrasse est plutôt grande, dévoilant une magnifique campagne durant la journée et un féérique panorama étoilé lors des nuits sans nuages. A force de fixer ce ciel chaque nuit durant 1 mois, j'ai appris à repérer la grande casserole et la voie lactée. J'ai deux royaumes. Le ciel étoilé et elle peut-être un jour... Je suis au fond de cette terrasse. Je vois l'ombre pendante du hamac où nous avons échangées nos confidences un après-midi. Je vois la forme de Tulum, une de ses chattes, allongée sur la table. Je contourne celle-ci, m'avance et m'appuis contre la rembarde de bois. Et un de mes royaumes s'ouvre. Les étoiles, les miennes. Les nôtres. "Mais où est-elle? me dit-je songeur. Elle était pourtant avec moi ce soir là..."                              

Soudain, une voix! La sienne. Douce et rassurante. Et un nom, le mien.                                              

"Noa! Tu viens?"                                                                                                                                                                 

Je lâche la rembarde et me précipite dans le noir. D'habitude, je marche tout doucement, dans l'obscurité, de peur de trébucher sur quelque chose. Là, je n'ai pas peur, je ne suis pas inquiet. Elle est là et c'est tout ce qui compte. J'arrive devant les marches. Je regarde en bas mais ne vois que leurs ombres. Ces ombres me terrorisent! Mais il n'y a que dans ces moments-là que je peux l'apercevoir... Je descend la première marche, puis la seconde et me voila dans l'herbe. Cette herbe me fait encore plus peur que la dernière fois que je suis venu ici. Et je suppose que ce sera pire la fois d'après. Enfin, je me remet à avancer. Je tourne à gauche et elle est là, devant moi, la tête levée vers le ciel. Puis une mélodie. Que j'aime et déteste en même temps. Je ne suis pas assez calé en musique pour vous dire quelles notes ce sont. Mais je sais déjà ce qu'il se passe. Je connait cette chanson depuis longtemps mais il y a seulement 2 semaines qu'elle me rappelle et me fait me remémorer tant de choses. Elle se tourne vers moi. Magnifique ombre taillée au couteau dans la nuit. L'en nuit. Voici le titre de cette mélodie. Elle est au tout début de la chanson du même nom. Cette fille ouvre les bras, ceux-ci m'invitent à me précipiter contre elle. Je la voie me sourire dans l'obscurité. 

Je n'ai plus peur de l'herbe. 

 Je cours dans ses bras en un sanglot à peine audible. Je la sens me serrer contre elle, je fait d'ailleurs de même. Je relève ma tête mais son visage est flouté par mes larmes. Je murmure un "Tu m'as tellement manquée..." que seule elle aura entendu. Et lentement je ferme les yeux, approche ma tête de la sienne puis l'embrasse. Mais d'un coup la mélodie est finie, je ne sens plus ses lèvres sur les miennes. Je suis allongé, les yeux baignés de larmes et seul. La seule étoile que je vois en ouvrant les yeux est un simple morceau de plastique accroché au dessus de mon lit. Mes royaumes sont loin. Bien trop loin. Pourtant ce soir là, en me rendormant, je suis sûr de l'avoir sentie m'embrasser puis murmurer à mon oreille: "Je suis là Noa. Ne t'inquiète pas, c'est fini." 

 Ou bien étais-ce seulement "Je t'aime"?