Petites histoires.

Les courses de Marc.

Marc doit faire ses courses de la semaine. Il se prépare à partir, se regarde dans le miroir, essuie une goutte de sueur avec la manche de son sweat. Soudain il reçoit un appel d'un ami, Jules.
Jules
-Ca va aller Marc ? Tu veux que je vienne ?
Marc
-Non, le supermarché est à cinq minutes si je me dépêche..
Arrivé devant le supermarché, Marc aperçoit que les grilles sont baissés, il panique laissant apparaître une sorte de grosse poussière noire flottant à ses côtés, il sort son téléphone pour appeler son ami.
Jules
-Marc ?
Marc
-Le magasin est fermé, je vais rentrer j'ai une bulle-poussière noire qui flotte..
Jules
-Marc Marc, écoutes moi, fermes les yeux, inspire..
Au bout de quelques secondes, il lui demande de les rouvrir.
Jules
-Alors, elle est toujours là ?
Marc
-Euh, oui..
Jules
-Bon, ben, attrapes la, ranges la quelque part. Tu as un magasin a dix minutes de là où tu es, je t'envoie l'adresse, appelles moi au besoin.

Il raccroche, Marc vérifie l'adresse et se met en route, après avoir mis la sorte de noiraude dans sa poche.
Il se met en route vers le magasin ouvert. Une fois arrivé il y entre. Et commence ses courses.
Marc se déplace dans les rayons, à la recherche du dernier élément de sa liste : des pommes de terre.
Au bout du troisième rayon, une seconde ''noiraude'' apparaît dû à son énervement. Il décide d'envoyer un message à Jules pour se plaindre, qui lui réplique de s'informer auprès d'un vendeur. Il en aperçoit un et se dirige vers celui-ci. Arrivé devant il se fige, ses mains deviennent moites, une noiraude flottant devant ses yeux. L'employé le remarque et lui sourit.
Vendeur
-Bonjour, je peux vous aider ?
Marc, bégaie
-OUI ! Euh je suis à la recherche, de.. des patates Vendeur
-Oui bien-sûr, le troisième rayon, à gauche, dans cette direction. Marc
-Merci, je, ben, j'y vais..
Marc part précipitamment se donnant une claque mentale dû à son incapacité à communiquer et gérer ses émotions. Il ferme les yeux tentant d'ignorer désespérément les noiraudes. Il récupère les pommes de terre et se dirige au caisses pour payer.
Une fois ceci fait, Marc sort son téléphone et met ses écouteurs pour appeler Jules.
Marc
-Jules j'ai fini..
Jules
-Ah félicitations ! Tu as réussi à vaincre cette épreuve, tu peux enfin rentrer chez toi, et te poser tranquillement.
Marc
-Oui, maintenant il faut marcher juste un petit quart d'heure.. J'espère que je ne vais croiser personne.
Jules
-Je ne sais pas, mais tu n'auras qu'à les ignorer.
Marc
-Oui, je raccroche, merci Jules..
Jules
-Pas de quoi, allez dépêches toi, avant que tes produits frais ne surchauffent.
Marc
- Oui ! A plus tard
Marc raccroche, et récupère des noiraudes, l'une d'elle, refusant de se faire attraper, glissant entre ses doigts. Il en eut assez et se mit à marcher.
Enfin arrivé chez lui, Marc range ses courses. Il range les sauces au frais, les biscuits au placard et les produits secs dans un placard différent .
Il s'assoit ensuite au canapé et se remémore ce moment de la journée. Quelques noiraudes apparaissent avec les émotions qui remontent, il les met toutes dans un bocal qu'il ferme et pose sur l'étagère avec les autres bocaux pleins.
6 mois plus tard, Marc a invité Jules pour une soirée jeux vidéos.
Ils sont assis au canapé, pour leur soirée entre potes.
Jules
-Tu sais Marc, je repensais à toutes les fois où tu m'a appelé au sujet des ''noiraudes'', puisque tu les appelle comme ça.
Marc, hésitant
-Euh.. oui ? Pourquoi tu penses à ça tout à coup
Jules
-Je ne les ai jamais vu moi, tu sais si quelqu'un d'autre les a aperçues ? Marc
-Mm je ne pense pas, en tout cas, personne n'a jamais rien dit à leurs propos. Mais il y en a pleins dans mes bocaux là !
Jules
-Marc.. tes bocaux là, ils sont vides, je n'y vois rien. Peut-être que tu pourrais en parler à un spécialiste ?
Marc
-Un spécialiste de style psy ? Il ne pourrait pas m'aider, puis j'ai confiance en toi, mais pas en lui, si personne ne les voit il va m'interner.. 
Jules
-Je ne pense pas, ça pourrait t'aider d'en parler.
Marc
-Mais Jules, je t'en parle déjà à toi, ça me suffit.
Jules, perd patience
-Sauf que justement, je ne suis pas un pro moi, je ne peux pas t'aider réellement.
Marc
-Peu importe, ça me va.
Jules
-Je ne pourrais pas toujours être là pour toi. Essaies au moins de prendre un rendez vous, je te laisse la carte.
Marc, commence à stresser
-Comment ça ? Tu pars ? Tu te distances de moi ? Tu en a marre ?
Jules, soupire
-Non Marc je ne pars pas. Mais j'ai une vie, je ne peux pas te répondre à chaque heure de la journée.
Marc
-Je ne comprend pas, je ne te contacte pas si souvent.. Je ne pourrais pas parler avec un inconnu aussi sereinement.
Jules
-Ça m'agace Marc. Prends rendez vous avec un psy !
Marc
-Je refuse.
Jules
-Alors trouves toi un animal de compagnie ! Une copine ! Mais c'est d'un psy dont tu as besoin ! Moi ça me gave.
Jules se lève et part. Marc prend son téléphone, ne sachant qui contacter. Une multitude de noiraudes flottant autour de lui au fil des émotions le traversant. Il baisse les yeux et fixe la carte du psy que son ami à déposer sur la table. Il compose le numéro, de peur de perdre son ami, ses mains tremblant en le composant.