Jusque là je souris, je garde la tête haute et essaies de chercher n'importe quel détail dans ce monde qui le rendrai plus beau, qui lui donnerait plus de saveurs. Mais en réalité je saigne depuis bien trop longtemps, sur mon parcours j'ai perdu trop de sang lorsque je trébuchais sur les obstacles de mon chemin. Je n'ai plus beaucoup d'espoir même si je sais que j'ai gagné en force et en dissimulation de mes émotions et sentiments. Et au final je crois m'être asphyxié et maintenant ma cage thoracique est constamment oppressée, j'ai ce poids qui pèse et me ralentit, je peine à avancer, je suffoque.
Dans ma lutte j'ai perdu la casi totalité de ma source principale de force ; que je puisais dans le regard de mes amis qui se sont éloignés et ont finis par ne plus répondre, ou donner de signe de vie. J'ai tout traversé seul et au final je puise ma force en moi-même. Je me sens très seul mais ne veux pas attirer la pitié que j'ai trop souvent vu dans le regard de celleux qui m'entouraient. Toujours eu l'impression d'être cette personne seule qu'on invite dans l'unique but de paraître « gentil » et non pas car on aime sa présence. Résultat je ne sais pas comme faire pour être, je m'efface constamment et ne dis plus un mot. Je ne sais plus comment on fait pour discuter, pour ne pas gâcher l'ambiance. Malgré le peu d'attention qu'on me porte, je ne sais pas comment faire pour ne pas être le plus serviable, attentionné, et attentif aux besoins des autres. J'ai tendance a toujours tout donner même ce de quoi je manque, et au final je me retrouve toujours sur le bord de la route, seul et oublié. Laissé de côté j'ai sombré comme jamais je ne m'étais noyé. Et seul je suis resté, jusqu'à l'arrivée des pompiers une soirée de janvier.
La maladie a pris trop de place et j'ai été totalement submergé par les doses que je m'administrais et par la solitude qui me pesé. C'est fou que je puisse détester la personne que je suis devenu depuis les premiers symptômes de la maladie. Je suis totalement coupé du monde réel et suis emprisonné dans la prison qu'est ma tête. Sujet à des délires chaque semaines, a des angoisses profondes chaque jour et des hallucinations auditives et visuelles répétées, je ne sais pas quoi faire pour m'en sortir et réussir à vivre avec ces troubles.
Malgré ça je m'efforce d'avancer, de me construire. Je ne parviens pas à stabiliser mon état mental, j'espère qu'un jour les médecins trouveront le traitement adapté. En attendant j'avance, lentement, avec des rechutes souvent, mais j'essaie de grader ma motivation qui est très fragile.
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Recueil de courts textes
Non-FictionDans ce recueil vous trouverez des textes plutôt courts sur une multitude de thèmes.