Don't be shy [TAEKOOK]

𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟭

"Un autre."

Je demande un énième verre au barman et je le remercie à peine lorsqu'il me le dépose devant mon nez. Je lève mon coude pour faire couler cet alcool ambré dans ma gorge, laissant mes organes souffrir à ma place. Je m'en fiche de souffrir physiquement.

Je ne veux juste plus souffrir mentalement.

Je passe une main dans mes cheveux noirs, emmêlés et je fixe le bar sous mes yeux, sans réellement le regarder. Je ne sais même pas quelle heure il est, je sais juste qu'il est tard, que je suis fatigué. Mais je n'avais pas envie de retourner dans mon petit appartement, qui est sur le même palier que cette personne que je déteste du plus profond de mon coeur.

Celle qui m'a brisé le coeur.

Je me sens idiot, d'être tombé dans le piège de cette personne que, pourtant, j'aime de tout mon coeur. Mais pour elle, je ne suis qu'un jeu, qu'un des nombreux trophées qu'elle possède.

Je suis un grand sportif. Le volleyball, c'est toute ma vie. Je suis le capitaine de mon équipe; alors lorsque j'ai entendu dire que la femme que j'aimais, se tapait l'un de mes joueurs, j'ai vrillé.

Malheureusement, je suis devenu violent. J'ai frappé ce type avec toute la rage qui parcourait mon corps. Je sais, ce n'est pas intelligent, mais il m'a bien rendu les coups et nous avons tous les deux été suspendus pendant une semaine. J'ai le visage abîmé, mais je m'en fiche.

Alors me voici, installé au bar de ce pub en plein Séoul, de l'alcool dans le sang, le coeur brisé, les yeux lourds, l'envie de disparaître.

Mais je sens surtout une paire d'yeux sur ma nuque depuis environs trente minutes. Je tourne la tête sur le côté et je remarque un homme, plutôt jeune, des lunettes posées sur le nez, un carnet dans les mains.

Il me regarde et je fais de même.

Je sens, dans son regard quelque chose de doux, de bienveillant. Il a l'air de vouloir me dire quelque chose, mais je ne sais pas ce que c'est.

Je ne suis normalement pas quelqu'un de très ouvert, j'aime bien ma solitude. J'ai mon petit cercle d'amis, je suis très bien comme ça. Je ne vais jamais vers les autres, c'est eux qui viennent à moi.

Alors, je ne sais pas pourquoi, mais ce soir, j'avais envie de changement. Elle m'avait brisé le coeur, alors j'avais envie de briser mes habitudes.

Je quitte mon tabouret haut, prends mon verre avec moi, et me dirige lentement vers cet inconnu qui m'appelle silencieusement.