Chapitre 3

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III. Je ne sais pas ou je vais, mais je marche mieux quand ma main tient la tienne.

- Alfred de Musset -



Calmement assis sur un lit que ne devait pas dépasser le mètre 40, Oikawa resta immobile. Les genoux collés l'un contre l'autre, le dos bien droit et les épaules très légèrement tirées en arrière pour tenir une position des plus militaire possible, le jeune garçon hocha la tête en réponse aux recommandations de son nouveau chef de service : Iwaizumi. Attentif et sérieux aux propos de l'homme qui lui avait donner l'opportunité d'effectuer le premier pas en direction de sa nouvelle vie, après cinq longues minutes d'un silence qui lui brulait la langue, le futur lycéen leva doucement la main. 

—Question mon colonel. Puis-je ?

—Quoi encore ?

—Est ce que vous pouvez préciser ce que vous entendez quand vous dites « Aucun animal n'est accepté dans l'appartement, le couloir, la cage d'escalier, le rez de chaussé, la boite aux lettres, la cours centrale ainsi que dans le local poubelle. » 

—Je pense avoir été particulièrement clair sur ce point Oikawa. Peut importe ou, et j'ai bien évidemment tenu à préciser au maximum toutes les pièces comprises par cette interdiction sur ma feuille de consigne avant que tu ne me sortes un : « Nianiania, tu m'avais dit pas d'animaux dans l'appartement, mais en l'occurence je suis dans les escaliers alors je suis théoriquement dans mes droits » ou je ne sais quel connerie dans ce genre. Les animaux y seront aujourd'hui, demain, et pour toute la vie, interdit. 

—Sinon quoi ?

—Comment ça « sinon quoi » ? C'est dans le règlement fourni par le propriétaire, je n'y suis pour rien moi. Sinon, sinon, et bien, je ne sais pas, tu es mis à la porte ? 

—C'est violent.

—Assez ouais. Enfin la on s'en fou des conséquences en soit, parce que si tu respectes le règlement, tu n'auras aucun problèmes donc aucune chance de te retrouver à la rue. C'est aussi simple que ça. 

—Le problème étant que je l'ai déjà enfreint ton règlement... Mais je te promet que je n'ai pas fait exprès ! 

—Quoi ? Attends attends attends, comment on peut « ne pas faire exprès d'amener un animal » dans ton nouvel appartement étudiant ? Oikawa !

—Mais je ne le savais pas moi ! Arrête de crier ! Je ne savais pas que tu viendrais me rendre visite habillé comme un Thon aujourd'hui ! J'y suis pour rien !

Debout au milieu de ce 8m2 dans lequel son ami et voisin Oikawa allait maintenant devoir passer les trois prochaines années de sa vie, Iwaizumi prit une grande inspiration. Un petit carnet de note à la main, sans réellement pouvoir contrôler une colère qui, en lui, bouillonnait de plus en plus, le plus vieux ne pu s'empêcher de légèrement grimacer. En effet, le sourire crispé, immobile face à son ami qui, lui, n'avait pas vraiment cherché à retenir un rire des plus honnête, le jeune garçon chercha de longues secondes dans les tréfonds de son âmes, une bonne raison de ne pas immédiatement tordre le cou du petit plaisantin. 

–-Vraiment très drôle, je suis tordu de rire, vraiment. Heureusement pour toi, il est également strictement interdit de tuer quelqu'un dans l'appartement. C'est le point 36. 

—Tu as vraiment écrit ça dans le règlement ?

—Heureusement que tu étais censé le lire, avant, de venir t'installer ici hein.

—Je l'ai lu ! Enfin, vite fait quoi. Tu as rédigé 139 points Iwa-chan ! 139 ?!

—Oui ? Et bien quoi ? De cette façon, je suis certain que tout se déroulera bien.

I told you I wasn't enoughOù les histoires vivent. Découvrez maintenant