Chapitre 4

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IV.J'ai vécu d'aimer, j'ai donc vécu de larme.

–Marceline Desbordes-Valmore –

Un Petit cylindre de papier à la main, Oikawa ferma lentement les yeux. Accompagné de ces quelques centimètres, composés le plus souvent de feuilles hachées et traitées, en plus de dizaine d'additifs plus ou moins connus par les consommateurs, le jeune homme resta plongé dans ces pensées. Bien pratique dans la vie de tous les jours, ce petit objet peut être, au choix, roulée à la main de manière industrielle en usine, ou encore comporter un filtre à son extrémité. 

Partisan de la bonne vieille école, ou au contraire électronique, les variantes de ce petit tube de papier blanc ne cesse de croitre année après année.

Goudron, Arsenic, méthanol, ammoniac ou encore du plomb, ce n'est qu'une très courte liste non exhaustive de ce que peut contenir ce Clou de cercueil.  

Il est régulièrementdit dans les journaux, que la consommation de cigarette peut avoir de nombreuses conséquences sur la santé, une diminution de 10 ans de l'espérance de vie, des cancers, ou plus globalement être lié à l'apparition de nombreuses maladies mortelles, mais ça, ce n'était certainement pas le coeur des préoccupations du jeune homme à l'heure actuelle. Bien loin de se poser des questions à propos d'un avenir encore beaucoup trop abstrait l'idée principale qui occupait les pensées du garçon jour et nuit depuis la rentrée scolaire était d'avantage orientée sur le stress ressentit et surtout une potentielle gestion de celui ci. 

Les bras appuyés contre ce que le garçon devait considéré comme un bureau de travail au vue des piles de livres qui commençaient à y s'installer, Oikawa approcha lentement sa cigarette au niveau de ses fines lèvres bleuâtres. Aspirant par la bouche la fumée produite par la combustion de son petit cylindre, celui-ci attendit patiemment quelque longues secondes avant de lentement souffler cette brune hors de lui. 

Habitué à cette nouvelle pratique depuis la rentrée scolaire et plus particulièrement, depuis la découverte de toutes nouvelles mentalités 'urbaines' prospéré par sa petite bande d'ami, le jeune garçon soupira. Face à un mur remplit de post-it multicolores dédiés à l'ensemble de ses cours, il chuchota alors longuement : 

« Je ne pensais pas qu'on était autant à vouloir manger les pissenlits par la racine. C'est plutôt drôle non ? »

Laissant échapper un léger sourire lorsque le silence fut la seule réponse qu'obtenu le garçon à sa déclaration, celui ci ne put s'empêcher de rajouter une nouvelle couche :

« Aucune objection ? On va dire que j'ai raison alors. »

«Après tout, qu'est ce que la cigarette, si ce n'est qu'un long et douloureux suicide en toute légalité »

Ecrasant finalement le reste de sa cigarette contre uncendrier dérobé dans le café du coin, le jeune garçon jeta un léger coup d'oeil sur sa montre. A peine 14h, et déjà la 3ème cigarette venait-ellede s'éteindre. 

Maintenant détendu de ces tracas pour une durée indéterminée qui, sans véritable logique, pouvait aléatoirement s'étendre à tour de rôle sur plusieurs jours ou au contraire ne durer qu'une poignée d'heures, le jeune garçon se retourna en direction de son lit. Sans même avoir à se lever pour attraper son téléphone portable encore entrain de charger contre son oreiller, il ne fallut qu'une légère flexion du dos de la part du garçon pour se saisir de son appareil électronique. 

Visuellement agressé par une luminosité qui n'était visiblement pas aussi « automatique » que ça, Oikawa reprit sa petite « routine numérique ». Messages de la part de ses nouveaux amis, de l'équipe de volley dont il faisait partit maintenant depuis trois mois déjà, d'un groupe d'aide aux devoirs ou encore de la part de filles dont il n'avait même pas conscience de l'existence, toutes ces notifications firent d'un seul clic, effacées. 

I told you I wasn't enoughOù les histoires vivent. Découvrez maintenant