Chapitre Vingt - Le Mal par le Mal

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Nathaniel sifflotait gaiement en se rendant au Cosy Bear Café. Il revenait de son "séjour professionnel" organisé par les Argonautes et ressentait déjà le besoin de revoir sa petite-amie. Milla ne lui avait pas donné de nouvelles depuis une journée bientôt mais il se doutait qu'elle ait oublié son téléphone quelque part. Ce n'était pas la première fois, ni la dernière assurément. Le café était vide pour une fois mais l'ex-étudiant vit Hyun à travers la vitrine et supposa que Milla était en cuisine.

— Salut, lança-t-il à la cantonade en passant la porte.
— Salut, lui répondit le serveur, hésitant.
— Est-ce que Milla est là ?
— Elle est... malade.
— Malade ?
— Écoute, tu devrais aller voir Alex', coupa Hyun qui dansait un pied sur l'autre. J'ai du boulot.

Puis il disparut dans les cuisines et Nathaniel devint subitement soucieux. Si Milla ne lui répondait pas, ce n'était peut-être pas parce qu'elle avait oublié son téléphone quelque part. Que lui était-il arrivé ?

Il sortit rapidement du café et se dirigea vers le Campus. Devant les grilles, de nombreux étudiants venait de quitter les bâtiments et parmi les têtes, il repéra rapidement les cheveux bleus d'Alexy accompagné de Morgan. Le regard mauve de l'étudiant en sociologie tomba sur lui et son visage se rembrunit.

— Alex', je cherche Milla. Tu sais où elle est ?

Il n'avait pas besoin de préciser qu'il était inquiet, le ton de sa voix trahissait son état d'esprit. L'étudiant, qui avait dans un premier temps, cherchait à l'ignorer, s'arrêta pour finalement affronter Nathaniel.

— Ne l'approche plus d'elle ! s'exclama Alexy visiblement énervé.
— Quoi ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ?
— C'est à cause de toi ! De tes histoires ! Fous lui la paix ! Oublie-la !

D'un geste de panique, Nathaniel saisit le bras du jeune homme pour le pousser à lui en dire plus mais Morgan, plus imposant, se montra menaçant.

— Lache-le immédiatement...

L'ex-étudiant libéra Alexy et se recula alors que le visage du jeune homme s'était décomposé et que ses yeux brillaient de larmes menaçantes. L'altercation avait attiré les regards curieux mais Nathaniel ne voulait pas partir sans obtenir de réponses. Alexy, le supplia :

— Si tu l'aimes, oublie-la...
— S'il te plait, dis moi ce qui s'est passée, elle va bien ?

Alexy avait déjà tourné les talons et s'éloignait pour cacher ses larmes qui venaient encore le submerger lorsqu'il repensait à l'événement qui s'était produit la veille. Morgan lui, était resté, bien moins impressionné par Nathaniel et moins touché, en apparence par l'agression qu'avait subie Milla.

— L'un de tes potes a été trouver Milla hier soir, elle est amochée et pas mal secouée.
— ...Quoi ?

La voix de Nathaniel n'était qu'un fin filet d'angoisse. Un sentiment de malaise l'envahit et la nausée vint enserrer son estomac.

— Elle est où ?

Morgan tiqua. Il était d'accord avec Alexy sur ce qu'il avait dit. Si Nathaniel tenait vraiment à la jeune femme, alors il ferait le nécessaire pour s'éloigner d'elle. Mais d'un autre côté, il se mettait à la place du dealer. S'il venait à arriver quelque chose à Alexy, alors il voudrait être avec lui, être sûr qu'il aille bien. Il tergiversa, mais, lorsque son regard tomba sur le visage défait de Nathaniel, il céda.

— Elle est chez Rosa...

L'Argonaute partit précipitamment du Campus et traversa la ville, soit au pas de course ou en marchant vite. Dans son esprit, les pires scénarios défilaient. Qu'est-ce qui s'était passé ? Pourquoi ? Par qui ? Il sonna frénétiquement chez Rosalya et Leigh parce qu'il se doutait que eux aussi, allaient l'empêcher de la voir. Ce fut le visage durci de l'étudiante en psychologie qui lui ouvrit la porte.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'es pas le bienvenu ici !
— Par pitié Rosa, laisse moi la voir, juste une minute...
— Non ! Je lui avais dit pourtant de ne pas s'approcher de toi !

Nathaniel serra les poings, il était prêt à se montrer plus agressif s'il le fallait. Personne n'allait l'empêcher d'entrer. La tête de Rosalya se retourna, comme pour écouter quelque chose à l'intérieur de son appartement. Puis, elle fit face une nouvelle fois à Nathaniel et soupira, encore plus fâchée. Il pénétra dans l'appartement lumineux et vit la silhouette de Milla à la mezzanine. Quatre à quatre, il escalada les marches et découvrit le visage de sa petite-amie. Milla avait les larmes aux yeux, une entaille sur la pommette violacée et la peau de son cou rougie par la marque de doigts. Nathaniel était tout aussi bouleversé qu'elle, entre colère froide et culpabilité écrasante.

— Milla... Qu'est-ce qui s'est passé ?

La jeune femme baissa la tête pour cacher la vue de son visage abimé. Des larmes roulaient sur ses joues et d'une voix encore fébrile, elle lui raconta la rencontre avec Chris la veille au soir, ce qu'il lui avait dit, ce qu'il lui avait fait. Nathaniel serrait la mâchoire, il avait mal. C'était comme recevoir une centaine de coups de poignard dans le coeur en découvrant ces marques qu'il avait causées malgré lui.

— Je suis désolé Milla, je suis vraiment désolé.

Il eut un geste hésitant pour la prendre dans ses bras. Est-ce qu'elle l'accepterait ou bien le rejetterait-elle ? Il effleura sa main, elle s'en saisit et la porta à sa bouche pour l'embrasser.

— Je t'aime, murmura-t-elle.

Nathaniel secoua la tête, incrédule. Comment pouvait-elle dire ça après ce qui venait de se passer. C'était insupportable pour lui de l'entendre dire ces mots. La gorge serrée, il se releva décidé. Il devait s'éloigner d'elle, de Ambre aussi. Les personnes qu'il aimait étaient en danger et il avait failli à protéger Milla. Ses sentiments avaient pris le dessus sur la raison et il était arrivé ce qu'il craignait le plus. L'une d'elles avait été blessée.

— Il-Il faut que j'y aille...
— Non, attends, où est-ce que tu vas...
— Il vaut mieux que je m'éloigne de toi pendant un temps. Tu es en danger si tu restes près de moi.
— S'il te plaît, ne m'abandonne pas...supplia Milla.

Sa main sur la rambarde se crispa et la détermination de Nathaniel s'effondra à nouveau. La voix de Milla, son regard triste, ses yeux rougis... Il avait envie de lui dire tellement de choses mais il avait d'autres problèmes à régler. Il lui adressa un dernier regard.

— Je suis désolé.

Et il partit.

                                                                                                                   **

Nathaniel attendait dans un endroit reculé, au milieu de la rue. Son regard balayait les alentours mais se reportait toujours sur une porte d'immeuble qui, enfin, s'ouvrit sur une silhouette masculine. L'homme aux cheveux rouges traversa la rue au pas de course pour éviter une voiture. Il portait un t-shirt à manches courtes, malgré la fraicheur de ce mois de mars, dévoilant ainsi ses bras tatoués de noir.
Castiel s'arrêta devant Nathaniel. Il posa sur lui un regard dédaigneux que l'Argonaute lui renvoya.

— Qu'est-ce que tu veux ? questionna le chanteur de Crowstorm, agressif.
— Tu as su pour Milla ?
— Je l'ai pas revu depuis un moment... minimisa-t-il.

En réalité, même s'il avait repensé à son amie, il lui faisait la gueule depuis qu'elle l'avait envoyé boulet avec les formes. Ses problèmes avec Nathaniel ne le regardaient pas... Sans compter qu'il travaillait avec le groupe sur de nouveaux morceaux, alors il n'avait pas le temps de parlementer.

— Quel est le souci ? reprit Castiel.

Nathaniel renifla, baissa le regard et se redressa pour lui faire face, prêt aussi à recevoir le contre-coup de sa demande.

— J'ai besoin de toi. Ils s'en sont pris à Milla...

Il eut une seconde de silence durant laquelle l'ex-étudiant remarqua l'expression de Castiel s'assombrir.

— Qu'est-ce que tu racontes... Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Elle va bien ?
— Si on veut...

Nathaniel n'eut pas le temps de finir ses explications que Castiel l'avait empoigné vivement. Cela faisait des années qu'il ne s'était pas montré aussi belliqueux envers lui et cette fois, Nathaniel n'allait pas se laisser faire. Il le repoussa vivement et Castiel recula mais sa colère ne faiblit pas.

— C'est ta faute tout ça ! Tu n'aurais jamais dû t'approcher d'elle ! cria-t-il, accusateur.
— Tu penses que je ne le sais pas ! Je suis désolé, OK ! C'est fini entre nous mais je ne peux pas les laisser gagner, tu comprends ? Je veux les faire tomber !
— Et pourquoi tu me dis ça ? questionna Castiel un ton plus bas. Je veux pas tremper dans tes affaires.
— J'ai pas non plus envie de t'impliquer mais j'ai besoin de parler à Chris. Il a déménagé et plus personne ne répond à mes appels. J'ai été exclu du réseau.
— Je vais pas te servir d'appât, OK ! Va te faire foutre !

Castiel tourna les talons et rejoignit son appartement.

**

J'avais quitté l'appartement de Rosalya contre son avis mais mes blessures physiques se voyaient beaucoup moins et je ne pouvais pas m'absenter trop longtemps à mon travail. Hyun avait déjà réussi à me dépanner quatre jours et je ne pouvais pas lui demander plus. Concernant mes blessures psychologiques, la guérison sera plus longue.

Alexy portait mon petit sac de voyage et le posa sur le lit. Yeleen était absente, sûrement en cours, nous étions mardi. J'avais deux jours de cours à rattraper, en plus de mes révisions et de mon mémoire. Je n'avais pas vraiment la tête à mes études, mon esprit était accaparé par une seule personne.

— Tu es sûre que ça ira ? insista Alexy.
— Oui, je ne peux pas rester davantage chez Rosa et je ne peux pas non plus me cacher.
— Tu sais que, si tu as besoin, tu peux venir à la chambre de Morgan. J'y suis tous les jours.
— Tu ne dois pas venir spécialement pour moi, tu sais, le taquinai-je plus légère.

Je pinçai les lèvres dans une moue amusée.

— Allez, tu sais que je m'inquiète pour toi.
— Je ne risque plus rien maintenant ! J'ai saisis le message, le rassurai-je encore.

L'étudiant en sociologie allait ajouter quelque chose mais il ne pouvait rien dire qui pourrait me réconforter. Mon réconfort serait de me trouver avec Nathaniel mais c'était exclus.

— Bon, j'ai cours. Je dois y aller mais je t'appelle ce soir, d'accord ?
— Oui, papa-poule.

Il m'embrassa le crâne tout en me serrant dans ses bras et, après l'avoir encore rassurée, il quitta la chambre et je me retrouvais seule. Après un soupir, je me décidai à ranger mes affaires mais, à peine avais-je ouvert mon sac, que quelques coups retentirent contre la porte. Je me figeai une seconde avant de, finalement, aller ouvrir. Je tombai nez à nez avec Castiel. Il avait les mains dans les poches de son jean, assez mal à l'aise d'être là. De mon côté, j'étais assez surprise de le voir et je baissai les yeux lorsqu'il fit quelques pas à l'intérieur de la chambre.

— Salut, désolé de te déranger. J'ai appris ce qui t'est arrivé.

Je pinçai les lèvres et touchai par réflexe ma joue encore marquée et que Castiel regardait d'un drôle d'oeil. J'étais touchée qu'il prenne de mes nouvelles, surtout en repensant à notre dernière conversation.

— Je suis désolée pour la dernière fois, articulai-je difficilement en serrant les dents.
— T'inquiète.

Il vint et m'entoura de ses bras.

— Tu avais raison, reniflai-je, les yeux humides. Tout le monde avait raison mais je ne me suis pas méfiée.
— C'est pas ta faute Milla. C'est la sienne.

Je m'éloignai de son étreinte et, à l'évocation de Nathaniel, je m'intéressai à nouveau à mon sac de vêtements dans lequel je trifouillai sans vraiment y porter attention.

— Je n'ai plus à m'en faire de toute façon. C'est fini maintenant, répondis-je en haussant les épaules.

Je revis le départ de Nathaniel lorsque nous étions chez Rosalya, son regard triste et coupable et ses derniers mots. En y repensant, je sentis mon coeur se déchirer à nouveau en deux, comme une feuille de papier dont le bruit résonnait encore à l'intérieur de moi.

— Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ?
— Je ne sais pas trop. J'ai pas vraiment le choix de finir mon semestre ici mais en vrai... j'ai envie de partir.
— Quitter Saint-Amour ?
— Tu crois vraiment que je vais rester ici, sans pouvoir être avec lui alors qu'il vit à moins de un kilomètre du Campus ? Je n'aurais jamais du revenir...

Castiel resta silencieux, assis sur mon lit à fixer le sol, méditant mes propos.

— Désolée d'avoir dit ça... me repris-je ensuite. Ce n'est pas vraiment ce que j'ai voulu dire.

Le chanteur de Crowstorm secoua la tête sans rien ajouter et se leva.

— T'en fais pas mais ne part pas sur un coup de tête, OK ?

Il me bouscula affectueusement mais son regard argenté était sombre et je ne compris pas ce comportement ambivalent.

— Prends soin de toi Milla.

Puis il quitta la chambre, le visage fermé d'un homme déterminé.

                                                                                                 **

C'était à présent Castiel qui attendait dans le hall de l'immeuble de Nathaniel après avoir toqué à la porte. De l'autre côté, tout était calme mais le chanteau supposait que l'Argonaute était tout de même là. Il vit une ombre sous la porte et le léger grincement du cache de l'œillet. Puis enfin, Nathaniel apparut et invita Castiel à entrer en reculant d'un pas.

— Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ? questionna Nathaniel qui supposait la raison de la présence de son ancien camarade de lycée.
— J'ai été la voir, elle pense quitter Saint-Amour à la fin de l'année scolaire... Et je veux pas qu'elle foute en l'air son avenir à cause de toi.

Nathaniel encaissa la nouvelle et le reproche de Castiel sans broncher et sans montrer à quel point la nouvelle l'ébranlait.

Castiel comprenait la décision de Milla, même sans être dans sa tête et même sans imaginer ce qu'elle pouvait ressentir. Voir Nathaniel sans pouvoir être avec lui, ça devait être difficile mais lui, il ne voulait pas voir son amie partir alors qu'ils venaient seulement de se retrouver. Leur relation était certes ponctuée d'engueulades, de taquineries et d'amour-vache mais depuis cinq ans, Milla avait toujours été un soutien qui l'avait percé à jour malgré la tenue d'asocial grognon qu'il revêtait habituellement.

— Je ne le fais pas pour toi et je fais le minimum, OK ?
— Ça marche, je veux juste marquer le coup, mais ce n'est que le début. Je vais les faire tomber...
— Comment tu comptes t'y prendre ?
— J'ai un carnet où j'ai répertorié un max d'informations en deux ans.
— Et il est où ce carnet ? Pourquoi tu ne vas pas simplement aux flics ?
— J'ai une petite vengeance personnelle à prendre sur Chris. Tout ça, c'est pour Milla, ça a commencé avec elle et ça va s'arrêter pour elle.

Castiel était frappé par la ténacité et la détermination de Nathaniel même s'il restait dubitatif sur ses paroles sibyllines. Le regard de l'Argonautes brillait d'une étincelle qui, dans d'autres circonstances aurait pu l'inquiéter.

— Bon, qu'est-ce que tu veux que je fasse au juste ? reprit-il.
— Appelle Chris, donne lui rendez-vous près du studio mais tu ne dis pas que c'est moi qui t'ait donné le contact. Tu dois trouver quelqu'un de ton milieu pour que ça paraisse crédible.
— Et après ?
— Une fois sur place, je m'en charge.
— OK.

Castiel réfléchit un instant à son discours. Il savait très bien que, dans le petit cercle des clubs et de la musique de Saint-Amour, il y avait des agents ou des gérants de clubs qui se fournissaient auprès des Argonautes. Lui même pouvait parfois consommer, toujours de manière occasionnelle et récréative, mais il n'avait jamais contacté un dealer lui-même. Après avoir potassé son speech, il attendit la répétition ininterrompue des sonneries qui se conclut par le déclenchement d'une boite vocale. Castiel questionna Nathaniel du regard. Celui-ci hocha la tête et le poussa à laisser un message.

— Salut, c'est Tony Atorni qui m'a filé ton numéro. Je cherche un peu de divertissement pour une soirée dans trois jours, rappelle-moi à ce numéro.

Puis il raccrocha, sans montrer la montée de stress que ces quelques mots avaient déclanchée chez lui.

— Quand il rappelera, tu devras insister pour que ce soit lui qui te livre personnellement.
— Il ne va pas se méfier ?
— Il faudra lui faire miroiter une bonne transaction. Tu veux qu'on prévoit ensemble ta commande ? renchérit Nathaniel.
— Non. Nos deux mondes se cotaient beaucoup plus que tu ne le crois. Je sais ce que je dois faire pour être convaincant. Je te tiens au courant.

Puis Castiel quitta l'appartement de Nathaniel. Il détestait prendre ce genre de risque,. Il avait mis du temps pour construire son groupe, sa carrière et un nom mais il n'était pas non plus du genre à se défiler, surtout pour ses amis.

                                                                                                              **

Chris avait rappelé Castiel dans la soirée et ensemble, ils avaient convenu d'un rendez-vous le lendemain soir, près du quartier où vivait le chanteur. Celui-ci refusait d'impliquer le groupe en fixant le lieu près du studio. Il dansait d'un pied sur l'autre pour évacuer la tension mais aussi pour se réchauffer. Il espérait que c'était vraiment la seule chose qu'il allait devoir faire pour aider Nathaniel dans sa quête de vengeance. Il espérait qu'ensuite, il irait voir les flics pour tout balancer, que le réseau tombe et que tout se termine bien.

Il ne pouvait empêcher ses doigts de taper le tissu de son jean en jetant des coups d'oeil à Nathaniel, tapi dans l'ombre de l'autre côté de la ruelle.
Enfin, la silhouette encapuchonnée de Chris apparut et Castiel se décrocha du mur contre lequel il s'appuyait pour aller à sa rencontre.

— Salut, t'es Cas' ? Je suis Chris.
— Salut, merci d'être venu à l'improviste.
— Habituellement, je me déplace pas...
— Ouais, je sais.
— Tiens, voilà pour toi.

Chris sortit de sa poche un sachet rempli lui même de petites doses avec divers produits demandés. Castiel hocha la tête et tendit la main pour récupérer sa commande.

— Ça fait 850.
— Merci, mais j'ai pas de cash là, lui sourit Castiel, provocateur.
— Quoi ? C'est quoi cette embrouille, s'agita Chris.
— Et toi, c'est quoi ton embrouille ?

En une fraction de seconde, Nathaniel était apparu dans le dos de son ancien complice et le saisit par la gorge à l'aide d'une clé de bras qui l'immobilisa. Rapidement, il le fit basculer et Chris se retrouva sur le dos, Nathaniel le dominant totalement, dans son regard, brulait un feu de haine.

— Nath'...
— Toi, tu ne sais pas ce que tu as déclenché en t'en prenant à Milla, lui expliqua Nathaniel.

Il avait enfoncé son pied dans l'abdomen de Chris qui grimaça sous la pression.

— C'est la dernière fois que tu la touches et tu pourras dire à Jason qu'il aille se faire foutre avec son réseau.
— Touche moi et tu signes ton arrêt de mort ! Toi et tout ceux qui te sont chers !
— La ferme !

Nathaniel se jeta sur l'homme à terre, qui n'avait aucune chance face à la fureur de l'ex-Argonaute, fureur qu'il avait provoqué en s'attaquant la mauvaise personne. Castiel était resté en retrait. Il n'était pas à l'aise avec le déclenchement de violence à laquelle il assistait. Il espérant que le plan de Nathaniel aboutirait à une fin heureuse. Mais il gardait en tête la menace de Chris qui raisonnait comme l'écho d'une nouvelle tempête à venir.

[Terminé][Amour Sucré][Nathaniel]TraumaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant