Chapitre 9

279 19 2
                                    

Vous l'avez attendu, et je vous remercie de votre patience ! Mais voilà (enfin) le chapitre 9. J'espère qu'il vous plaira, et bonne lecture !

Le corps du soldat rencontra violemment le mur en face de nous. Le choc lui fit perdre connaissance, et ses phéromones se firent immédiatement moins puissantes. Elles étaient toujours là, mais elles ne prenaient plus possession ni de mon esprit ni de mon corps. J'étais étrangement soulagé, bien qu'encore tremblant. Mon premier réflexe fut d'aller vérifier que Cléa n'avait rien. Heureusement, à part la même terreur que moi et les coups, rien de grave ne l'avait atteint. Après la peur et le soulagement, la curiosité vient prendre place dans mon cœur. Je me tournais pour chercher notre sauveur, ou notre sauveuse, des yeux, mais je ne vis rien.

Jusqu'à ce que la porte du placard se mette à bouger. Elle devient floue et se changea en une soldate armée. Je compris immédiatement qu'elle avait toujours été présente, dissimulée par un sortilège. J'en avais déjà entendu parler. Certains bêtas avaient d'étranges pouvoirs magiques. Ils pouvaient parler à la nature, commander aux éléments, et celle-là semblait pouvoir devenir invisible. Puisque les bêtas étaient, d'une part, une grande majorité de la population et, d'autre part, insensibles aux phéromones, ils avaient leurs propres particularités. Tous ne possédaient pas de dons, mais comme pour les alphas et les omégas, cela se savait dès les premiers mois après la naissance.

Elle s'avança vers nous avec un sourire rassurant et et nous tendit à chacun une couverture, pour nous couvrir. Je ne faisais que la regarder, puisqu'aucun mot n'était à dire. Cléa et moi n'avions pas de mots suffisamment grands pour la remercier. Alors je me suis seulement levé pour lui offrir un sourire qui veut tout dire, accompagné du minimum de mots :

-Merci...

Sa réponse fut étonnante, bien qu'immédiate :

-Ce n'est rien, j'ai été embauchée pour vous protéger.

-Pourquoi cela...? Nous ne sommes que des omégas, et des prisonniers.

Ma voix était tremblante, mais mes interrogations étaient plus fortes que ma peur. Je ne savais pas qui était cette personne en face de moi, si belle et si forte. Je ne savais pas si je pouvais avoir confiance en elle.

-Parce que vous êtes justement des omégas prisonniers. Vous serez offerts à la famille royale dès notre arrivée à la capitale. C'est un honneur, alors vous ne devrez pas être abîmés. De plus, son Altesse va entrer dans son vingt-cinquième printemps. Nous arriverons à la capitale pour son anniversaire. Vous serez à la fois des offrandes de guerre et des cadeaux d'anniversaire.

-Mais...Nous sommes humains !

Notre surprise se transforma en colère. Bien qu'omégas, nous étions plus qu'une marchandise. Pourtant, face au sourire fier de la mage, nous ne savions que dire. Elle avait l'air tellement heureuse de nous protéger pour nous offrir que notre colère se perdait dans le vide. J'avais l'impression que mes arguments se heurtaient à un mur gigantesque et impénétrable. Avec Cléa, nous avons vite abandonné le débat. Je me sentais honteux de n'être considéré que comme un cadeau, mais en même temps reconnaissant d'avoir la protection d'une magicienne.

-Au fait, je m'appelle Aristy.

-Je suis Cléa, et voici...

Elle n'eut pas le temps de finir de me présenter que la plus âgée la coupa :

-Lucan, oui, je sais. Je dois le protéger avant tout. Ma mission le concerne principalement.

La magicienne se tourna finalement vers moi pour finir sa phrase

-Lucan, tu sera le fiancé du prince. Et ton amie vous accompagnera, pour vous protéger, vous assister, vous servir.

La surprise m'assaillit de toutes parts, et j'en suis tombé sur le sol. Moi, pauvre orphelin et prostitué, j'allais devenir le fiancé du prince du royaume voisin. Moi, Lucan, sans autre distinction que mon statut d'oméga, j'allais me marier à un futur roi. Moi, un moins que rien, j'allais devenir le compagnon d'un empereur. 

LucanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant