Après m'être lavé et soigné, je me couche dans mon lit. J'entends Ela et Edouard se disputer dans le salon. Il est en colère qu'on est passé la frontière. Je finis par m'endormir. Je me réveille difficilement en fin d'après-midi. J'ai les membres courbaturés. Ela est seule dans sa chambre. Je la rejoins et m'accoude à sa porte de chambre.
- Eh ça va ? Je demande.
- Oui. On va se promener au lac ?
J'hoche la tête et nous sortons toute les deux. Nous nous asseyons près du lac et fixons l'horizon.
- J'aurai aimé être ailleurs, dit Ela.
Je repense au camp Grignoit en feu.
- Moi aussi.
- On était peut-être cinq clans en renfort, ce n'était jamais arrivé, dit-elle pensive.
- C'est parce qu'on était proche de la frontière, ils avaient la possibilité de facilement appeler des renforts, si ça avait par chez nous, leurs troupes auraient été contraintes.
- Le problème c'est qu'ils vont continuer, comme les terres maudites ils commenceront par les clans les plus proches, s'établiront et avanceront comme ça jusqu'à tous nous décimer.
Je m'allonge sur l'herbe.
- Ils n'y arriveront pas. L'alliance du sud est trop importante et trop large. Ils ne savent pas comment si prendre.
- Ces attaques par le feu sont extrêmement violentes.
- C'est surtout un vrai manque de respect pour la nature
- On est très mal situé, entre la royauté qui souhaite nous prendre du terrain et les clans du nord qui tente de nous conquérir.
- Les clans du nord ne sont pas inquiétant pour l'instant, j'essaie de la rassurer. Ils sont divisés, désorganisés, ne connaissent pas le terrain.
- On a perdu dix hommes de la garde aujourd'hui.
- J'ai tellement la haine, tellement de rage pour ses gardes morts et tous les civils tués, leur village brûlé. Ils ont tout perdu.
- C'est tellement horrible.
Le soir, Simon apparaît à ma fenêtre de chambre. Je lui ouvre.
- Tu vas bien ? Me demande-t-il.
Je le laisse entrer et ferme derrière lui
- Ça va, je réponds tristement.
- Pourquoi tu as passé la frontière ? Demande-t-il froidement.
Je le fixe surprise.
- Je t'ai vu avec Ela, vous étiez aux portes du royaume.
- Je suis curieuse, tu le sais
- Talia tu as passé la frontière et tu t'es approché bien trop près, dit-il un ton de reproche.
- Tu me suis ? Tu n'as pas autre chose à faire de tes journées ? Je m'agace.
Ses yeux prennent une teinte plus sombre
- Ne me reproche pas de passer la frontière, c'est ce que la royauté fait continuellement, je reprends. Ils ont mis le feu à un clan aujourd'hui. Ils ont tué énormément de civils, brisé des vies. Et tu viens m'engueuler parce que je suis allé sur ton terrain ?!
- Talia...
- Je ne fais qu'observer Simon, moi je n'attaque pas.
- Tu sais à quel point c'est dangereux !
- Je n'ai pas peur de la royauté
- Tu devrais ! Est-ce que tu sais dans quelle position tu me mets ?! S'exclame-t-il en colère.
Je le dévisage
- En quoi ça te concerne ?
- Si jamais tu te fais prendre comment ça va se passer ? Je vais te regarder être enfermé ? Ou je vais me discréditer devant mon père pour espérer te libérer?
- Laisse-moi croupir en prison ou regarde-moi être exécutée, je ne voudrai surtout pas te causer de tort ! Je dis méchamment.
- Tu sais les risques que je prends en venant te voir, je te raconte ma vie mais ça ne te suffit pas. Tu as besoin de venir plus près ! Tu as besoin de nous mettre encore plus en danger !
- Mon père sait pour toi Simon ! Tout comme mon grand-père ! Ils t'ont vu, ils t'ont reconnu, ils savent qui tu es et ce depuis plusieurs jours voire même semaines.
Il me fixe surpris
- Mais je pense que tu ne devrais plus prendre le risque de venir ici. Reste chez toi ! Ainsi, s'il y a le moindre problème je n'y serai pour rien, on ne se connaîtra pas. En revanche je vais où je veux, personne ne m'interdit une quelconque région d'exploration.
- Talia...
- Sors, laisse-moi tranquille. J'ai trop peur des risques que tu prends en étant avec moi.
Il quitte ma chambre et je me laisse tomber sur mon lit. Je fonds en larme, fatiguée et déçue de cette dispute avec Simon.
Le soir, papa vient me chercher pour les rejoindre au feu de camp. Nous descendons tous les deux. Nous rejoignons Ela et Edouard. Mon père fait une accolade à Edouard.
- Bravo, ce que tu as fait aujourd'hui, c'était courageux, lui dit-il. Je suis fier de te compter dans nos rangs
- Merci monsieur. C'est un honneur pour moi de faire partie de la garde.
Mon père lui sourit. Puis, il m'entraîne danser. Je suis un peu surprise mais me laisse faire.
- Je suis fier de toi Talia.
J'hoche la tête.
- Je suis fier de la jeune femme que tu es devenu. Tu t'es montré encore très courageuse aujourd'hui
- Ce feu papa était effrayant.
- Je sais chérie.
Je le sers dans mes bras. Il passe sa main dans mes cheveux.
- Tu n'as pas besoin d'être cheffe pour accomplir de grandes choses Talia.
Je souris
- Tu es encore plus brillante en étant libre et toi-même
- Merci papa.
- Je t'aime ma chérie
- Moi aussi je t'aime papa, je dis les larmes aux yeux.
Il prend mon visage entre ses mains
- Ne te fixe aucune barrière dans la vie. Choisis de vivre comme tu le souhaites
J'hoche la tête. Il embrasse mon front. Nous nous séparons et il rejoint un ami. Je m'assois près du feu. Ela et Edouard me rejoignent. Ela laisse tomber sa tête sur mon épaule.
- Il reviendra, dit-elle en parlant de Simon.
- Je déteste ce sentiment de vide que je ressens. Et j'ai réellement peur de ne pas le revoir
- Il ne peut pas se passer de toi
- J'ai peut-être été injuste.
Elle hausse les épaules.
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Clans
PertualanganSuite à la fin du monde tel que les humains le connaissaient, il y a plus de cinquante ans, la planète Terre a changée, évoluée, s'est protégée de l'égocentricité humaine. Talia, une jeune femme de 20 ans, fille du chef de son clan, accompagnée par...