Perdu dans la forêt

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La peur est un sentiment pour le moins étrange. Certains en raffole, la recherchant partout espérant une bouffée d'adrénaline; d'autres en revanche la ressente. Ce sentiment d'un malheur proche et d'un malaise constant face à une situation.

Si on lui avait laissé le choix, elle n'aurait jamais demandé à se retrouver entre ces arbres sombres au beau milieu de la nuit.

Bien évidemment, aucun enfant de six ans n'irai se perdre dans la forêt en pleine nuit de par sa propre initiative, la situation l'avais amené à être séparé de ses parents. Simple balade du dimanche tournant au cauchemar.

La nature qui lui semblait normalement si accueillante ne lui avait jamais parue aussi terrifiante.

Le froid emporté par un vent de tempête s'engouffrait sous son petit manteau de mi-saison.

Seuls les arbres, cachant le peu de lumière que la lune aurait pu lui apporter, étaient témoins des sanglots qui la secouaient violemment.

Ses pas ne menait nul part, elle errait avec un but, mais sans destination.

Le grincement des branches qu'elle écrasait avec ses pieds la faisait frissonner d'horreur, priant silencieusement à chaque fois qu'elle soit la seule à faire du bruit.

Elle continuait d'avancer dans l'horrible berceuse de la nuit, réconfortante n'importe quand, mais pas ici.

"Maman ne vas pas être contente si je ne retrouve pas le chemin, j'espère qu'il ne sont pas partis". Seule pensée qui abritait sa petite tête.

Elle avait conscience que cette espérance ne diminuait que bien trop vite en elle.

Elle s'arrêta.

Ses jambes ont lâché, la faisant s'écrouler au sol. Les larmes coulaient en cascade sur ses joues rougies par le froid. La panique continuait de monter, l'empêchant de respirer et la faisant suffoquer violemment. Tous autour d'elle, les arbres, les branches, les buissons et même la musique de la nuit tournaient, lui donnant l'impression de sombrer, comme si le manège sur lequel elle se trouvait descendait dans les profondeur de la terre.

La réalité n'était pas bien différente, sa tête a heurté l'herbe gelée du sol. Son esprit tentait de s'échapper, cherchant à l'endormir.

La vie est une choses des plus étrange, donnée avec difficulté, et reprise avec facilité. L'humain en est le meilleur exemple. De l'enfant tant attendu au sien d'un foyer; à l'insecte ayant eu le malheur de voler trop près d'une oreille.

La vie est une chose sans valeur, une fleur peut bien être écrasée, une autre repoussera du cadavre. Un sanglier peut bien être renversé, un autre court derrière.

La vie est une chose magnifique, de l'oiseau s'élançant dans le ciel à la baleine se mouvant gracieusement dans l'océan.

La vie est la chose qui commençait doucement à quitter son corps. Les appels désespérés de sa famille n'atteignaient plus ses oreilles.

Le manège s'arrêta, et l'ascenseur des enfer se stoppa.

Son corps était soulevé du sol par cette ombre.

La dernière choses qu'elle ressenti fut la chaleur réconfortante de l'insouciance, avant de sombrer dans un sommeil entretenu par la berceuse de la nuit

Perdu dans la nuit Où les histoires vivent. Découvrez maintenant