En ouvrant les yeux, je ne me préoccupe pas du souvenir de Julian jouant dans mon jardin, trop préoccupé par la douleur que j'ai au niveau des côtes, du côté gauche. Je lâche un léger gémissement de douleur en me redressant doucement et regarde autour de moi pour voir une infirmière.
-Eh bien, monsieur Moreno ! Sourit-elle. Encore vous, vous allez devoir prendre un abonnement ici, si ça continue.
-Pas sûr de vouloir revenir une troisième fois ici, répondis-je en me raclant la gorge. C'est mauvais signe de retrouver ces murs blancs.
-Je le comprend, tenez, buvez. Vous devez avoir la gorge sèche.
Je hoche la tête et bois le contenu du verre qu'elle me tend en un coup, profitant du bien que ça fait à ma gorge.
-L’opération s'est bien passée pour vous ? Glousse-t-elle.
-Je crois que c'est à vous de répondre à cette question.
-Parlez moi de votre douleur avant. À quel niveau vous l'estimez ? Est-ce que je vous remets des anti-douleurs ?
-Non, merci. La douleur est supportable. Bien moins présente que lors de ma dernière visite ici. Vous pouvez m'en dire plus sur l'opération ? Vous savez où est mon téléphone ?
Elle le sort de sa poche et me le tend. Je consulte rapidement mes messages pour voir des bon rétablissements de la part de ma famille. Je les appellerai juste après.
-Je me suis permise de garder votre téléphone pour éviter les vols, et que vous puissiez le récupérer dès le réveil comme vous me l'avez demandé. Vous voyez, vous venez de nouveau et votre cas s'en tire mieux que la première fois. L'opération s'est très bien déroulée. Elle a été un peu longue puisque nous avons préféré l'opération par cœlioscopie assisté par un robot, afin de réduire les risques de complications et d'améliorer la taille de la cicatrice. L'opération a pris fin à vingt heures, mais vous aviez sûrement besoin de repos. Le greffon a été implanté sur Livia, il devrait fonctionner dans les prochaines quarante-huit heures.
-Donc tout devrait bien se passer pour nous deux après ça ?
-Normalement oui. Nous vous tiendrons informé du cas de Livia lorsque nous aurons des nouvelles. De votre côté, votre vie va reprendre son cours dès maintenant. Votre unique rein risque de grossir pour assurer ses fonctions à lui seul. Je vais vous laisser appeler votre famille. Si vous avez un quelconque problème, n’hésitez pas à appuyer sur le bouton d'appel. Le médecin passera dans la matinée pour prendre de vos nouvelles. Ma collègue déposera votre plateau de petit-déjeuner dans quelques minutes.
-Très bien, merci beaucoup.
-Merci à vous pour votre bonté de cœur.
Elle me sourit sincèrement et sort de la pièce après m'avoir salué. C'est l'une des infirmières que je préfère ici. Très accueillante, sympathique et simple dans ses propos. Elle m'invite même à revenir lui rendre visite ! Par politesse, je préfère refuser.
Je reprends mon téléphone et appelle ma mère qui décroche au bout de la première sonnerie.
-Mon chéri, j'attendais impatiemment ton appel ! S'exclame-t-elle. Je n'ai pas dormi de la nuit, je me suis inquiétée !
-Ne t'en fais pas maman, la rassurais-je, tout va bien. J'ai connu bien pire.
-Tout s'est bien passé ? Tu sais quand l'opération s'est terminée ?
-Hier soir, mais oui tout s'est bien passé apparemment. Après je ne sais pas grand chose, je ne faisais rien à ce moment-là !
Elle lâche un rire et donne quelques nouvelles à mon père, pour le rassurer à son tour.
-Quand est-ce que tu pourras sortir ?
-Dans trois jours minimum. Après tout dépend de mon état, je te tiendrai informé lorsque je verrai le médecin.
-Tu veux qu'on vienne te voir maintenant ?
-Non vous viendrez plus tard, il est encore tôt. Julian est réveillé ?
-Oh oui ! Dès qu'il a entendu ta sœur entrer, il s'est réveillé pour lui sauter dessus ! Si Aline le trouve, je te le passe.
-Oh elle est rentrée ? Elle ne m'a rien dit.
-Enfin oui, elle et sa mauvaise humeur sont de retour. Julian papa est au téléphone ! Reprend-elle en criant.
Les talons de ma mère résonnent dans le téléphone et un instant plus tard, j'entends quelqu'un dévaler les escaliers, suivi par une autre personne. Aucun doute, Julian est sorti de sa cachette.
-Ahhh ! Trouvé petit monstre ! Rit Aline.
Julian éclate de rire et peine à parler. Elle a sûrement dû l'attraper pour le chatouiller comme elle en a l'habitude.
-Lâche moi tata ! Je veux parler à papa !
Cette fois, j'entends des petits pas retentit avant que Julian ne prenne la parole, ce qui me donne immédiatement le sourire. Ce que j'aime mon fils, il me manque déjà. Je n'ai pas l'habitude de le laisser dans les moments où je n'ai pas de shooting. Je profite de mon emploi qui n'occupe pas tout mon temps pour passer un maximum de temps avec lui.
-T'as bobo, papa ? Commence-t-il avec sa petite voix.
-Non, le monsieur ne m'a pas fait mal. Papa te racontera ce que la madame m'a dit. Une machine les a aidé !
-C'est vrai ? S'écrie-t-il.
-Oh oui. Bon je dormais donc je n'ai pas pu voir ça, mais le médecin va tout me raconter.
-C'est trop bien ! Et Livia elle est réveillée ?
-Je pense pas mon cœur, l'infirmière ne me l'a pas dit.
-Et tu l'as vu ?
-Non, on était endormi quand on se trouvait dans la même pièce. Mais maintenant j'ai retrouvé ma chambre, et Livia aussi.
-Ahhh. Mais c'est bientôt qu'elle se réveille ?
Le problème des enfants, c'est qu'ils ne sont pas aptes à comprendre ce genre de choses. Il ne cessera de me poser la même question, mais je ne cesserai d'essayer de lui trouver des explications simples pour son jeune âge.
J'espère de tout cœur que Livia va prochainement se réveiller, parce que j'aimerais que Julian rencontre celle qui a sauvé sa petite vie au péril de la sienne. J'aimerais lui adresser toute la reconnaissance que j'ai pour elle. Quel acte magnifique elle a fait, je ne pourrais jamais l'oublier.
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Mannequins persécutés
Любовные романыUne tragédie, c'est ce que Levi et Livia ont vécu le jour où ils devaient se rencontrer dans les meilleures conditions qui soient. Les deux mannequins préférés de la société devaient se réunir pour un shooting exclusif lorsqu'un attentat a frappé le...