Catia
Je suis assise sur la balancelle dans mon jardin lorsque je vois mon père approcher avec celui qui me semble être... un policier. Il n'y avait pas mieux pour me faire complétement bailler. Lorsqu'ils approchent et arrivent devant moi, je les fixe ...
- Ma chérie ? Voici le général Jean Jacques Mukeni, introduit-il. Il est là pour que tu lui expliques ce qui s'est passé ce soir là.
Je soupire, ennuyée par tout ça.
- Papa, s'il te plaît. Amener un général ne ramènera pas mes souvenirs. Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je me rappelle être juste allée au parking et j'avais très mal à la tête.
- Vous aviez bu de l'alcool ? demande gentiment le lieutenant.
- Non ? Je ne prends pas d'alcool.
Mon père regarde le général qui le regarde à son tour. Qu'est ce qu'ils vont faire de moi, se demandent-ils sûrement.
- Écoute ma chérie, dit mon père en s'asseyant à côté de moi, sa posture me gène bizarrement et je m'écarte un peu. Tout ce que je fais, poursuit-il, c'est pour ton bien. Et surtout pour que tu reprennes la fac. Ma fille, parle nous.
Je me lève de la balancelle et m'excuse auprès d'eux.
- Excusez-moi, j'irai sûrement mieux. Et ne vous inquiétez pas, je n'étais pas consciente quand c'est arrivé. Je ne suis donc pas traumatisée. Le problème est tout autre.
- De quoi s'agit-il ?
- Papa, soupiré-je, je t'en parlerai sûrement un jour.
Mon père soupire lui aussi. Le général nous observe. Il manque de comportement. Il a redressé son chapeau plusieurs fois. Je vais arrêter de le mettre mal à l'aise. Je vais donc dans la maison, à pas lents.
* * *
Jordan
Je sors de l'auditoire. Il est 12h46'. J'aurai sûrement le temps de ...
- Jo ???
Je me retourne pour voir celui dont la voix me fait penser à Richard. Ah ! C'est lui.
- Jo ça va ?
- Oui et toi ? demandé-je en plissant des yeux sous ce soleil de midi.
- Calme. En fait je voulais savoir si t'avais remarqué que la fille du ministre ne vient plus à la fac.
- Je suis au courant d'ailleurs je vais chez elle cet après-midi.
- Ah ! s'étonne Richard, pour faire quoi ?
- Écoute c'est pas important que tu le saches. J'aimerai juste avoir sa version des faits.
- Attends, toi aussi tu commences à croire que je l'ai violée ?
- Chut ! dis-je en regardant autour de nous. Non ! Mais c'est quand même important que j'y aille. Alors calme-toi.
- Comment je peux me calmer ? Toi tu connais Makala ?
- Richy ! Calme toi tu n'iras pas en prison.
- C'est où chez elle ? demande-t-il avec une curiosité que je n'apprécie pas du tout.
- À Macampagne. Ce n'est pas loin.
- Je peux t'accompagner ?
- Hum ! m'exclamais-je en souriant avant de tourner les talons. Bonne journée Richy.
Il faut que je vois Catia pour essayer de voir si elle dit la vérité. Si elle ment, je le saurai.
Catia
Je n'ai pas beaucoup d'appétit et pourtant je dois manger des fruits et des légumes. Et j'ai également l'impression que tout le monde s'inquiète et pense que je ne vais pas à la fac à cause de l'incident. A vrai dire, oui, c'est un peu à cause de ça. Seulement, connaissant ma fac, tout le monde aura son opinion sur tout ça. La fille du ministre violée ou alors la pute tout simplement. Ce sont tous ces mots que j'entendrai qui m'effraient déjà. Déjà que, lorsque je n'avais encore rien fait, on me collait toute sorte d'étiquettes et on nourrissait n'importe quelle rumeur sur moi. Je sais que ça ne devrait pas importer mais maintenant ils auront une bonne raison de le faire. Tout ceci risque de me rappeler ma jeunesse passée avec mon oncle qui n'arrêtait pas de me traiter de pute et l'instant d'après, il me disait que j'étais très sexy. C'est malheureusement... J'entends quelqu'un frapper à la porte.
Jordan
Je me rends compte à présent que je n'ai pas vraiment fait attention à ma tenue. J'ai une chemise bleu ciel, à carreaux, simple, un pantalon noir et des baskets. Mes cheveux... ça va quand même, j'avais fait mes contours. Le gardien est allé m'annoncer et j'espère vraiment qu'il ne va pas revenir pour me dire de m'en aller.
- Kota Yaya !
- Merci.
- Avance puis tu tournes, aza na sima ya ndaku.
- D'accord merci beaucoup.
Pour avancer, ah ça oui ! Je vais avancer. La maison est grande. J'avance et au moment je m'apprête à tourner comme on me l'a indiqué, sa mère apparait devant moi en furie.
- Anh c'est toi mon fils, dit-elle, soudainement plus calme. Je pensais que c'était Tony. Il allait sentir aujourd'hui.
Je souris juste même si je ne comprends pas de quoi il s'agit.
- Catia est là bas, m'indique-t-elle.
VOUS LISEZ
MIRACULEUX - Tout se passe à Bandal
RomanceL'année académique de Catia commence malheureusement par un drame. Mais sans ce dernier, elle n'aurait pas rencontré Jordan, l'homme sa vie ... PS: C'est une Histoire Chrétienne !