Le Feu Qui Ne Brûlais Pas

Mourir, Guérir, Peu importe ?

Connor ouvrit les yeux ce matin là. Il n'avait plus mal à la tête. La lumière n'avait pas la teinte habituelle. Il ne voyait pas floue. C'était la fin de son état second. Il sentit au fond de lui même que ce qu'il vivait était réel. Il était définitivement réveillé.

Elisa était à la cuisine endormie avachie sur la table.
Elle avait passé la nuit à veiller Connor. Elle avait progressivement diminuer les doses de calmants et d'anti-douleur qu'elle lui avait administré pendant 15 jours, et elle s'attendait donc à son réveil imminent. Mais la nuit avait été calme. Elle avait fini par s'assoupir.

Connor se redressa, inspirant profondément. Son regard se fixa sur le feu de la cheminé alors que les pièces d'un bien triste puzzle s'assemblaient dans son esprit. L'ensemble des évènements prirent sens. Et il était là. Dans un lit, achevant une convalescence dont il ignorait tout. Depuis combien de temps était il allongé là ? Et la question qui le taraudais plus que tout, qui avait enterré ses parents ? 

Il décida de se lever, car il n'avait plus envie de rester dans ce lit qui semblait vouloir l'avaler à tout jamais. Il avait besoin de bouger, de faire quelque chose. N'importe quoi. 

Il remarqua alors Elisa assoupie sur la table et hésita entre la réveiller où la laisser là. Elle était dans une position particulièrement inconfortable qui risquait de lui causer un torticolis. Il s'assit alors sur la chaise à son coté et s'éclaircit la gorge.

- "Elisa ? dit il d'une voix rauque.

La jeune femme sursauta puis réalisant que son patient était réveillé essaya de dire quelque chose, mais aucun son ne parvint jusqu'à ses lèvres. C'est alors qu'elle prit le jeune homme par surprise en l'enlaçant. Elle essaya tant bien que mal de ne pas pleurer mais toute la fatigue de ces dernières semaines s'abattit sur elle. Elle était à la foi épuisée et honteuse de s'épancher ainsi sur l'épaule de celui qui avait le plus perdu dans toute cette histoire. 

Connor se contenta de resserrer son étreinte autour de la jeune femme. Elle lui sembla tout à coup si frêle, et fragile. Il imagina alors ce que cela avait du être pour elle de gérer seule la suite de cet incendie. Connor ne se souvenais pas exactement de comment il s'était retrouvé hors course mais il était clair qu'elle avait du s'occuper des blessures les plus compliqués seule. Comment les avaient elle transportés ici ? 

Quoi qu'il en soit, il était réveillé à présent. Eveillé, sans famille, sans argent, et sans perspective. Il se laissa donc aller à pleurer lui aussi. Ni l'un ni l'autre n'aurait pu dire combien de temps ils restèrent ainsi à sangloter dans les bras l'un de l'autre, ils furent néanmoins interrompu par quelqu'un qui frappais à la porte. Elisa, semblant  savoir de qui il s'agissait, se releva machinalement, se libérant de l'étreinte de Connor, saisi un flacon, entrouvrit la porte, tendit l'objet à la personne de l'autre côté puis referma machinalement la porte. 

Toujours assis, Connor s'était ressaisit et inspectait les lieux. Il n'avait pas été en visite chez les Stuart depuis un moment, et à chaque fois qu'il y venait c'était pour prêter main forte à Elisa et son père, autant dire qu'il n'y venais pas pour visiter ou prendre le thé. 

Elisa entrepris de préparer de quoi manger, un silence de mort s'abattit alors dans la cuisine. 

Connor entrepris de briser le silence, il avait besoin de clarifier les évènements. 

"Elisa ? 

La jeune femme se retourna, regarda brièvement le jeune homme, puis se concentra de nouveau sur l'épluchage des légumes. 

"Elisa, comment mes parents sont-ils mort ?"

C'en était trop pour la jeune femme qui ne supportait pas ce genre de conversation, elle était à bout de force, mais elle devait néanmoins répondre à cette question. Elle était prête à lui expliquer, mais elle sombra à son tour et s'écroula d'épuisement. Il s'en fallu de peu qu'elle ne se blesse que Connor la rattrapa. Il la souleva et la posa sur le lit installé au salon. Inquiet, il se mit à vérifier ses constante, et à lui parler. Il s'agissait d'un malaise, cela était néanmoins très inquiétant. Elisa lui sembla très amaigrie, et clairement épuisée, depuis quand n'avait elle pas dormie ? Et qu'en était il de son alimentation ?