Le fille et l'homme

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Après avoir enfilé tes chaussons, tu te levais et te dirigeais vers cette scène vide. Tu avais besoin de te défouler. Tu t'échauffais rapidement puis tu commençais directement à danser. Cela faisait déjà un moment que tu n'avais pas dansé. Plus tu bougeais ton corps en rythme avec cette musique, plus tes souvenirs remontaient à la surface. Ton cœur avait beau être lourd, ton corps était léger comme une plume. Tu étais douce et rapide dans tes mouvements. Tu revoyais toute ta famille rigoler sans se soucier de ce qui pouvait leur arriver.

Tu étais là, assise au bout de la table inconsciemment, en train de rigoler avec la plus vielle de tes sœurs. Tu tournais plusieurs fois sur toi-même, tu avais l'impression que tout devenait ralentit autour de toi. Tu te mis sur l'une de tes pointes et tendais tes bras, à l'opposé de l'autre. Tu soufflais légèrement en regardant droit devant toi. Tes souvenirs se mirent à défiler à toute vitesse, jusqu'à arriver à ce moment. Ce moment bien précis où un homme rentrait en faisant une entrée fracassante. Ton père fit rempart entre l'homme et ta famille. À ce moment-là, tu étais figé, tu ne savais pas quoi faire, tu n'étais qu'encore une jeune adolescente. Tu ne pouvais qu'observer cette scène d'effroi, où, chacun des membres de ta famille se firent un par un massacré.

Cet homme agissait en plein sang-froid, il n'y montrait aucun plaisir, mais il n'était pas dégoûté pour autant. Tu voyais qu'il cherchait à se défouler, qu'il cherchait à se venger. Tu pris de l'élan et fis un grand jeté, tu courbais ton dos vers l'arrière et tu laissais tes larmes perler le long de tes joues. Le temps se figeait et tu n'entendais plus rien autour de toi. Tu revoyais cet assassin s'approcher de toi calmement, tu te souvenais parfaitement l'avoir regardé dans les yeux et lui avoir réclamé : « Tuez-moi, je ne dois pas être privilégiée de la vie alors que toute ma famille est morte sous mes yeux ». Tu avais fait preuve d'un grand sang-froid.

Tu entendais nettement ses paroles « Pourquoi devrais-je tuer une gamine qui ne m'a rien fait ? »

Tu ne répliquais rien et le vis commencer à partir. Quand tu finis par poser la pointe de ton pied sur le sol, que ton autre pied suivait le mouvement, tu finis par t'écrouler au sol, sanglotant et pleurant. Bizarrement, tu ne pleurais pas de tristesse, mais de joie. Tu relevais soudainement la tête et vis une main tendue vers toi, tu reconnus cette main. Tu l'as pris sans hésiter, tu te sentis attiré dans des bras contre lesquels tu te blottis.

Cette personne te disait par la suite : « Veux-tu toujours que je te tue ? » Sa voix était légèrement tremblante et inquiète. Tu relevais la tête vers lui et répondis « Non, je veux vivre pour toi », tu l'embrassais directement par la suite.

Cette histoire aurait pu être magnifique si ce massacre n'avait pas eu lieu et sans que le syndrome de Stockholm ne t'envahisse.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 23, 2022 ⏰

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Un plumage douloureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant