FAÇONNE-MOI | Loki ~ TERMINÉ ~

Acte II 🌻: Chapitre 8 🐍

— Comment en suis-je arrivée là ? Murmura l'adolescente en regardant à travers la vitre de la voiture de luxe noire le paysage qui défilait.

Les deux lycéens étaient installés à l'arrière de la berline, sur une banquette au confort prétentieux et à la propreté interdite. Le monarque paraissait totalement à l'aise dans cet environnement, et la gêne de sa camarade l'amusait plus qu'autre chose.

— Arrête de te faire du mouron, paysanne, on va juste chez moi, se moqua-t-il.

Loki était nonchalamment affalé sur son siège, dans une position qui ne faisait qu'ajouter à son charme. D'ailleurs, par souci de décontraction, il avait dénoué sa cravate et ouvert son col, laissant transparaître le bas de sa gorge. La vue était assez, pour ne pas dire, envoûtante. Noblesse avait donc toutes les raisons du monde de garder ses yeux rivés à l'extérieur, à contrario, autant vous dire qu'elle était perdue !

Dehors, les arbres défilaient alors que les jeunes gens montaient plus haut dans les alpages, empruntant des routes typiques des étendues montagnardes. Le chemin goudronné évitait les secousses trop brutales, berçant tranquillement les adolescents à peine remis de toutes leurs émotions. La brune, dans son coin, serrait ses jambes contre la portière, ayant le sentiment de ne pas avoir le droit d'être ici. Elle avait l'impression de vivre un conte de fées dramatique, si tant est que cela existe.

Le prince d'Asgard percevait bien le trouble de sa voisine, cependant, il ne savait pas quoi faire pour l'apaiser... Surtout que - l'ai-je mentionné ? - le directeur conduisait la voiture et entendait absolument toute leur conversation !

Finalement, le véhicule s'engagea dans un chemin privé bordé de pins aux délicates senteurs. La pente était raide, obligeant la dessinatrice à se repositionner, tout comme son partenaire. Par réflexe, elle détourna le visage, rencontrant par inadvertance des prunelles saphirs. Elle se sentit alors comme aspirée, son corps réclamant la présence de celui qui l'avait soutenue durant le drame précédent. Loki l'attirait indéniablement, reconnut-elle, et cela ne faisait qu'empirer au fil de leurs péripéties. Sa mâchoire d'albâtre était parfaitement dessinée mettant en exergue ses épaules solides, et son regard... Ô existe-t-il un œil à la profondeur semblable, capable de mettre à nu l'esprit d'un homme d'un battement de cils accidentel ?

— Je suis magnifique, n'est-ce pas ? Lui lança-t-il soudainement.

Sa remarque rompit le charme et l'artiste se colla si bien à l'habitacle qu'on eût pu croire qu'elle voulait se fondre avec !

— Non, répondit-elle trop vite dans l'espoir de ne pas se trahir.

Lorsqu'elle vit un éclat dangereux traverser les prunelles de son camarade, elle se dépêcha de rectifier ses propos :

— Heu, oui, un peu... Bafouilla-t-elle maladroitement en apercevant juste après le regard d'Odin dans le rétroviseur, ce qui l'embarrassa d'autant plus.

Le prince haussa un sourcil, une moue très peu convaincue sur le visage.

— Oui tu es magnifique, répéta donc d'une voix aiguë la jeune fille aussi rouge qu'une pivoine.

Le garçon explosa de rire en voyant cette adorable frimousse puis il détourna rapidement le regard lorsqu'il s'aperçut détailler un peu trop le visage de sa voisine. Il faut avouer qu'elle était vraiment... Ah non, il ne va pas s'y mettre aussi ! Pas le splendide prince d'Asgard ! Il n'était pas en train de la trouver belle ! C'est faux ! Affreusement faux !

Heureusement pour nos deux protagonistes, le véhicule rencontra une allée de gravier et rejoignit sa place de parking. Le moteur se coupa et le directeur descendit, laissant les deux acolytes seuls.