FAÇONNE-MOI | Loki ~ TERMINÉ ~

Acte II 🌻: Chapitre 19 🐍

Noblesse et Loki durent penser à beaucoup de choses les mois qui suivirent. D'abord, trouver un moyen d'effectuer leur mission d'espionnage et de rassembler des indices sans finir enlisés dans les problèmes. Une tâche ardue qui nécessita assez d'efforts de la part du duo d'inséparables. Ensuite, éviter de croiser la route de Morbius de quelque manière que ce soit. Ses apparitions n'étaient jamais porteuses de bonnes nouvelles et il avait un goût particulièrement détestable pour les kidnappings. Un défi de taille puisqu'ils n'étaient pas en mesure d'avoir un quelconque contrôle sur l'agent double. Mais pour finir, il restait une dernière ombre au tableau qu'on aurait presque pu oublier : le concours d'admission au Jötunleren qui avait lieu en fin d'année ! C'était l'effervescence dans chaque cours : tous les professeurs voulaient absolument boucler leur programme à temps au risque de perdre les élèves dans leur course contre la montre !

En somme, nos héros étaient débordés. Ils n'admettraient pour rien au monde être reconnaissants du coup de main offert par les renseignements du pays, mais ils l'étaient. Après tout, l'examen qui les attendait jouera un rôle majeur dans leur avenir et le rater n'était pas une option. Du moins, pour le prince d'Asgard. La campagnarde, elle, ne s'imaginait pas vraiment décrocher un tel diplôme, mais quand elle avoua ses réserves, l'indignation - clairement inattendue - de son acolyte lui avait donné envie de se battre :

— Je te demande pardon ? S'offusqua-t-il comme si elle l'avait insulté.

La brune, qui ne s'attendait pas à une réaction aussi violente, resta silencieuse plusieurs secondes.

— Je veux dire, personne dans ma famille ne l'a décroché et je n'ai rien d'exceptionnel, s'expliqua-t-elle ensuite. Grâce à toi mes notes sont en hausse cette année mais ce n'est rien d'incroyable : le Jötunleren n'est sûrement pas à ma portée, que je le veuille ou non, et autrefois, j'avais mon père... je voulais le rendre fier...

— Tu te souviens, quand nous étions coincés là-haut ? lui demanda son ami avec un sérieux terrible.

L'adolescente opina du chef, et fut troublée par l'intensité qu'elle vit dans le regard hivernal du jeune homme.

— Tu te dénigrais. Et tu le fais maintenant. Tu parles encore de toi comme si tu étais un cas sans espoir, quelqu'un d'invisible, l'accusa-t-il sévèrement.

— On le faisait tous les deux, d'après mes souvenirs, osa-t-elle timidement lui répondre.

— C'est vrai, concéda-t-il. Nous nous sommes lamentés. Mais, si tu veux mon avis, je crois que j'ai fait une grave erreur ce jour-là.

Inquiète, son interlocutrice fronça les sourcils, cherchant à savoir si son partenaire était en train de renier la complicité qui s'était produite entre eux il y a presque un an. Cependant, les paroles qu'il prononça ensuite manqua de la faire défaillir :

— Je ne t'ai pas contredit. J'aurais dû le faire.

Il hésita, sans doute plus ému qu'il ne le laissait paraître alors que son visage était bercé par la lumière du soleil couchant.

— Toi... tu as dit que je méritais d'être aimé, continua-t-il avec un sourire tellement touchant qu'il aurait fait fondre le cœur d'une statue de pierre. Laisse-moi te dire que tu n'es pas aussi insignifiante que tu le crois... Laisse-moi te dire que tu es la personne la plus importante de ma vie.

La midgardienne tenta de chasser l'émotion dégoulinant de son visage, ne voulant pas paraître ridicule. Pourtant, elle avait conscience d'échouer lamentablement.

— Alors je t'interdis d'abandonner ton futur, Noblesse. Car si tu t'effondres demain, tu m'entraîneras irrémédiablement dans ta chute.