Aveu Dernier

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-14h23-

Allongé sur son lit d'hôpital, Wolfgang Amadeus Mozart savait très bien que cette journée serait sa dernière. Pendant des mois il s'était battu contre cette maladie qui le rongeait ; mais les médecins lui avait annoncé ce matin, qu'il ne passerai pas la nuit...
Le blond dont la vie avait toujours été mouvementée, sans contrainte ni barrière ; ne regrettait qu'une chose. Une chose qu'il s'était promis de garder au fond de son cœur jusqu'à sa guérison. Chose que désormais, il emporterait avec lui dans la mort.
Il se consolait en se rappelant qu'il avait vécu sa vie comme il le souhaitait, il avait vécu à en crever et cela lui convenait. Bien sûr, il ne désirait pas mourir mais il fallait l'admettre, c'était terminé.
Quelqu'un frappa à la porte de sa chambre. Avait-il de la visite ? Sa petite amie sûrement, Constance, elle venait souvent le voir. Il se demanda si les médecins lui avaient déjà annoncé la triste nouvelle.
La porte s'ouvrit et l'autrichien afficha une expression de surprise en voyant qui venait d'entrer ; Antonio Salieri. Son ami et rival de toujours était là, devant lui, une mine pouvant rivaliser avec celle d'un mort. La lueur de tristesse brillant dans ses yeux, indiquait au plus jeune que le brun savait. Il vint s'asseoir sur une chaise à côté du lit du malade.

Mozart : Bonjour Antonio, comment vas-tu ?

Son aîné le regardait avec une expression mélangeant chagrin, fatigue et regret. Wolfgang se sentit idiot d'avoir posé la question.

Salieri : J'ai... Appris la nouvelle...

Un sourire triste orna le visage de l'autrichien qui détourna le regard, fuyant celui de Salieri.

M : Je vois...

S : Wolfg-

M : Je t'arrête tout de suite Antonio, ne dis rien... Jusqu'à maintenant, je n'avais presque pas de regret, ne gâche pas tout.

S : Wolfgang, si... Si tu pars avant que j'ai pu te dire ce que j'ai sur le cœur, je le regretterai à jamais... Alors je t'en prie, laisse moi te parler.

Le jeune prodige ancra son regard dans celui de l'italien, cherchant un quelquonc indice dans son regard. Mais rien, toujours cette tristesse indéniable. Il sembla hésiter de longues minutes avant de reprendre la parole.

M : Dans ce cas, je t'écoute...

Salieri prit une grande inspiration, le stresse lui noua la gorge. C'était maintenant, jamais plus il ne pourra lui dire s'il se tait désormais. Sans quitter Wolfgang du regard il se lança :

S : Au départ, j'étais jaloux, tu avais tout pour toi ; le génie, le caractère, des amis, un beau visage. J'étais jaloux mais en même temps je t'admirais. J'étais partagé entre ces émotions étranges. Cela me fascinait et me dérangeait à la fois. Est arrivé ce qu'il devait arriver, tu es venu me parler, tu m'as ébloui par ton talent et ton sourire rayonnant. Je dois avouer t'avoir pris pour un illuminé. Tu as cependant réussi à faire de moi ton ami, bien sûr, notre métier fait de nous des rivaux et je t'ai toujours vu comme tel bien que nous soyons amis.
Il s'est passé plusieurs années ainsi sans accroc ; puis, l'admiration et la jalousie on fait place, sans toute fois disparaître, à un sentiment que j'avais tant de fois tenté de détruire. Ce sentiments qui te prend au tripes, qui sonne tel une harmonie assomante dans mon esprit. Car oui, ta vie, tout comme la mienne, ne sont que musiques et partitions. L'as-tu deviné Wolfgang ? Ce sentiment dont je parle, c'est l'amour. Ce même amour qui te lie à Constance. Ce même putain d'amour qui nous lie tout les deux à la musique ! Cet amour, qui me lie à toi. Oui, Wolfgang Amadeus Mozart, je t'aime. Jamais je n'aurai pensé te l'avouer, cependant... Les circonstances n'ont pas joué en ma faveur... Voilà qu'en voulant te rendre visite... J'apprends que tu vas mourir. Que plus jamais je ne pourrai voir ce sourire illuminé ton visage, plus jamais je ne pourrai t'entendre composer et jouer cette musique que j'aime et déteste à la fois, par ton génie face auquel je ne suis rien. J'aimerai remonter le temps et t'avouer tout ceci bien plus tôt. Je ne peux m'imaginer un monde sans toi Wolfgang. Si tu pars... Qui captivera les foules avec une assurance insolente ? Qui me rendra fou à la moindre note ? Qui m'empêchera de te rejoindre...?

Le brun s'arrêta de parler, les larmes coulants à flot sur son visage, son cœur était en miette, il allait perdre l'homme qu'il aime et se sentait énormément con de ne pas lui avoir tout avouer avant. Son cadet lui, était choqué, abasourdi par l'aveu de son ami. Lui aussi avait des larmes déferlant sur son visage. Tout cela lui rappela son seul et unique regret. Regret qui enfin de compte pourrait disparaître.

S : Ça me tue de l'admettre... Mais j'ai besoin de toi Wolfgang ! Si tu t'en vas... Je perdrai mon dernier rempart...

M : Antonio, maintenant c'est à toi de m'écouter. Tes paroles me touchent énormément et sache une chose, je partage tes sentiments. C'était là mon seul regret. Et ta déclaration m'a poussé à te le dire. Je t'aime Antonio. Tu m'as toujours plu, quelque chose en toi m'attire irrésistiblement.
Par ailleurs, je t'interdis de me rejoindre avant plusieurs dizaines d'années. Ce monde a encore besoin de toi... De ton talent. Je refuse que ma mort te face commettre une tel erreur. Tu as encore toute la vie devant toi amore mio. Reste en vie je t'en prie. Je serai toujours à tes côtés quoi qu'il se passe. Et avant que tu me pose la question, je vois Constance comme une amie, je l'apprécie énormément et j'ai vraiment essayé de l'aimer et de t'oublier.
Cette société a besoin de toi Antonio, si tu ne veux plus composer pour toi, fais le pour moi. J'entendrai ta musique depuis les cieux. Et même si en un soupire ma vie défile, jamais nos souvenirs ne mourront.

Face à ces mots, les pleures de l'italien s'intenfiaient. Il serra le malade dans ses bras qui lui rendit son étreinte. Ils passèrent l'après midi à s'avouer tout ce que leurs cœurs gardaient enfermé et à s'embrasser.
Dans la soirée, l'état de l'autrichien s'était dégradé ; un sourire tendre sur les lèvres, il demanda à son amant un verre d'eau. Pendant que celui ci remplissait le verre. Wolfgang le regarda une dernière fois, lui, l'homme de sa vie. Une dernière larme coula sur sa joue avant que ses yeux ne se ferment pour toujours. C'était finit.
Antonio retourna auprès du prodige, mais à la vu de celui ci, le verre éclata au sol dans un énorme fracas ; les larmes du compositeur reprirent de plus belle et il serra l'homme qu'il aime contre son cœur. La douleur lui déchirant la poitrine.
Wolfgang Amadeus Mozart venait de rendre son dernier souffle. Avec toujours, un léger sourire sur son visage.

-2 ans plus tard-

Antonio Salieri venait de recevoir un prix pour son nouvel Opéra, tant d'heures de travail récompensées. Il allait enfin pouvoir se concentrer sur de nouveaux projets tous plus ambitieux les uns que les autres. Malgré le temps qui passait, jamais il n'avait oublié ses sentiments pour le blond et la promesse qu'il lui avait fait. S'il était vivant aujourd'hui c'était, et ce serai toujours, grâce à lui.
De la haut, un jeune prodige autrichien regardait l'homme qui avait su conquérir son coeur, le regard plein de fierté et d'amour. Depuis les cieux, il s'écria :

M : TU L'AS FAIS ! VAS ! FAIS LE TOUR DU MONDE ! Deviens le plus grand compositeur du monde Antonio... Je t'aime.

Fin.

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J'espère que cela vous a plu, j'avoue avoir pleuré en écrivant ce One Shot ^^"
Je l'ai totalement écrit sur un coup de tete mais je suis quand même satisfait du résultat.
Désolé pour les fautes, je l'ai terminé à 4h25 du matin, je vous promets que j'effectuerai une vérification dès que possible
En attendant passez une excellente journée /soirée ou nuit ^^
Merci d'avoir lu ❤️

Aveu Dernier [One Shot]-MozalieriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant