Elles ont voulu échapper à l'enfer ensemble mais il a fallu un sacrifice. Cependant, elle a dû tenir une promesse qui n'était pas facile. A-t-elle réussi ?
Un changement radical dans sa vie, des problèmes à régler avant que la décision de son père n...
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Je rentre dans la chambre de Rodrigo vu que maintenant je dois dormir autre part. J'ouvre la fenêtre parce que ça pue l'homme et me mets sous les draps, je tourne, je tourne et enfin arrive le sommeil.
— Tu me dégoûtes !
Il me crache au visage, obéissante et impuissante que je suis je me tais et continue mon chemin avec une peur dans l'estomac qui s'agrandit à chaque pas qu'ils font vers moi.
— Tu ne sais même pas te défendre !
— Mais elle est muette, le seul truc qu'elle sait faire c'est pleurer et bégayer !
Toujours la même chose à l'école, avoir le rôle de muette et de pleurnichard mais je marche, si je ne rentre pas à la maison à l'heure je risque de me faire taper, comme toujours...
— Et Marina !
Ne te retourne pas..
— Marina !
Ne les regarde pas..
— Oh Marina je te parle !
Ne fais pas ça Marina...
— Si tu ne te retournes pas je vais te frapper !
Voilà je l'ai fait mais je le regrette. Ils m'ont lancé du sable mélangé avec un truc brun mouillé. Je ne vois plus rien mais leurs rires résonnent dans ma tête telle un rappelle de ce que je suis. Une malédiction.
— Maintenant tu ressembles à un caca !
Ils rigolent tous, donc ils ont pris des excréments pour me le lancer. Je ne peux pas retourner à l'école pour me nettoyer, je vais devoir faire tout le trajet avec ça. Je rebrousse ma route mais je n'arrive pas à avancer. Je tourne mon regard pour voir que mon sac est accroché à quelque chose. Je le retire de mon dos et essaie de le décrocher.
— Attends, c'est plus facile de faire comme ça.
La fille arrache mon sac violemment et me le donne avec un sourire. Je ne dis rien, je saisis mon sac déchiré et rentre à la maison. Mon père va me crier dessus parce que j'ai cassé mon cartable et ma mère va aussi s'énerver contre moi car je suis toute sale et que mes vêtements sont remplis de marqueur et de salive. Je suis arrivé, j'ouvre la porte et la même scène se présente à moi. Mon père est en train de lancer des trucs sur ma mère. Elle qui est enceinte, protège son bébé tout en criant. Je souffle et tente de passer sans qu'on m'aperçois.
— MARINA ! T'ES COUVERTE DE MERDE ET TU OSES POSER TES PIEDS ICI ! Hurle mon père
Je baisse mes yeux pour admirer mes chaussures abîmés, le rose pétant est devenu maussade, ma petite robe orange est noirci par la boue, marqueur, sang que les autres m'ont mis.
— MONTE DANS TA CHAMBRE ! JE VEUX PAS TE VOIR ICI !
Je fais ce que mon père dit mais avant je reçois un gobelet sur ma tête. Je frotte ma crâne et monte. Mes parents se disputent tous les jours et moi je ne peux rien faire, je regarde juste. J'aurais aimé faire comme les super-héroïne, se mettre entre les disputes et les calment mais je n'arrive jamais à me faire entendre. Quand j'essaie tout le monde se moque de moi, la seule personne qui n'agit pas comme eux c'est, Mila. Même si elle est rarement à la maison, je sais que je peux lui faire confiance, jamais elle se moquera de moi et jamais elle ne m'abandonnera. Elle est ma sauveuse quand je ne suis pas bien, ma bouée de sauvetage quand je pleure au point de tomber malade. Elle est tout pour moi, ma soeur, ma meilleure amie, ma maman... La maman que je n'ai jamais eu et que j'aurai aimé avoir. La seule avec qui je peux parler de tout et de rien sans me faire juger ou critiquer. Je l'aime Mila, je l'aime comme si c'était moi.
