Intrusion

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Lorsque l'alarme a résonné dans tout le bâtiment, nous nous sommes regardés d'un air effaré: aucun exercice n'était prévu, ni aujourd'hui, ni cette semaine. La professeure a vite repris ses esprits et nous a fait appliquer le protocole. Les tables ont discrètement été retournées, le bureau collé à la porte et nous tous cachés, la tête contre les table. Des coups de feu ont retenti dehors. Je me suis rapprochée d'Océane. Nous étions tellement effrayés que nous en tremblions. Nous nous sommes regardées en se disant mutuellement de se calmer quand soudain, il y eu une explosion dans le couloir. Les assaillants se rapprochaient dangereusement. J'essayais vainement de retrouver un rythme cardiaque acceptable quand la porte fut forcée dans un bruit horrible. Trois hommes masqués entrèrent dans la salle et nous mirent en joue. Ils nous ordonnèrent de nous lever et de sortir dehors. Dans les couloirs, nos assaillants se firent plus nombreux, une quinzaine.
Arrivés dehors, ils séparèrent les filles des garçons. Une dizaine d'entre eux se rapprochèrent de notre groupe tandis que cinq restaient avec les garçons. Un d'entre eux se détacha du groupe et s'avançât vers nous. Ils nous saisi par le bas du visage, nous forçant à relever et à tourner la tête dans tout les sens. Une fois chaques filles minutieusement examinées, il retourna avec ses collègues. Chacune d'entre nous se massait le cou essayant de diminuer la douleur. L'homme, tout en parlant avec les autres, pointait une dizaine d'entre nous de son index. Chacun de ses compagnons s'empara alors des élèves désignées et les traînèrent hors de la cours. Je me retournais, rassurée car ni Océane ni moi n'avions été choisies quand le dernier des hommes masqués se rapprochait de moi et s'empara de mes bras. Je me débattais si fort qu'il me lâcha arrivés au portail. Je partis en courant vers la rue à ma gauche. Celle-ci était déserte et les bâtiments devaient dater du début du XXe siècle. Je me cachais derrière des poubelles lorsque j'entendis un bruit de moteur. J'étais certaine que c'était pour moi alors, je me fis encore plus petite et, finalement, ce n'était pas le van où ce trouvaient les autres captives, mais une simple voiture blanche. Rassurée, je pensais à ce à quoi j'avais échappé. Je m'assis sur le sol en reprenant ma respiration. J'essayais d'évacuer la peur qui m' endolorissait et je pensais au filles que je connaissais: étaient-elles libres ? A quoi allait servir le kidnapping dont certaines avait été victimes ? Les hommes allaient ils demander une rançon à leur parents ? Non, sûrement pas, la plupart d'entre elles étaient issues de famille assez pauvres. Pourquoi que des filles ?
Beaucoup de question se bousculaient dans ma tête quand j'entendis un deuxième bruit de moteur. Il se rapprochait de plus en plus jusqu'à arriver à mon niveau. Là, ma tête se tourna vers le véhicule qui s'arrêta soudainement. La porte arrière de ce van s'ouvrît pour laisser sortir un des hommes masqués. Il se rapprocha de moi et me maintient au sol. Je poussais un hurlement quand la masse lourde de son poing s'abattit sur mon crâne.

Stockholm Syndrome Où les histoires vivent. Découvrez maintenant