𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1

𝟶𝟹. 𝙼𝙰𝚄𝚅𝙰𝙸𝚂𝙴𝚂 𝙳𝙴𝙲𝙸𝚂𝙸𝙾𝙽𝚂

Ezra

Je déteste cette idée d'alliance. 

Tout comme j'ai détesté mon voyage jusqu'au café. Comme si on avait le temps pour ces conneries. Malgré tout, j'ai suivi Ruby. 

Ce n'est pas un café habituel. Derrière un mur, se cache une grande partie des secrets appartenant à The Beast. Qui penserait à fouiller un café comme celui-ci. 

En soupirant, je regarde l'heure sur ma montre et tourne l'œil en m'ennuyant. Quelle idée de la suivre, elle et ses idées à la con... Mais en elle, je vois la parfaite façon de me venger du grand patron. Il détesterait cette alliance, putain, il la haïrait de tout son être, et je suis née pour lui donner ce sentiment. Si ça lui permet d'avoir une crise cardiaque et de disparaître plus rapidement, je ferai battre son cœur si violemment avec toutes ces idées farfelues. Je n'ai jamais eu une grande relation avec lui puisqu'il ne voulait pas me donner le titre qui me revenait légitimement. J'ai dû aller le chercher de mes propres mains, baignant mes pieds dans le sang de mes concurrents.

— Ça commence à être long, je dis en premier.

— Reste calme, m'ordonne sèchement Ruby.

Je suis calme, pour le moment. 

On nous apporte nos cafés, mais ça ne me suffira pas à garder les yeux ouverts. Je suis rempli de fatigue depuis quelque temps à cause de mes hommes, de ma cargaison et de mon argent qui disparaissent soudainement en ne laissant qu'une putain de fleur comme piste. 

Je commence à être à cran de cette vie de merde. J'aurais dû me prendre un billet pour Bora-Bora avant de prendre la relève de The Beast. Mais je n'ai pas eu la même vie que les autres. Déjà, parce que mon père me détestait du plus profond de son être et s'amuser à me le montrer avec la violence physique et morale. Il ne mérite pas un gosse aussi fidèle que moi. 

Et comme il me fallait absolument le titre de chef de ce réseau, je n'ai pas été le genre d'adolescent ou de nouvel adulte qui profite de la vie en baisant à droite ou à gauche, empilant les boites de préservatives sur ma table de chevet ou les boites de nuits à s'en bourrer la gueule qu'on ne sait pas comment rentrer à la maison. Finalement, c'est peut-être une chance de ne pas être devenu ce genre de personne. 

La porte du café s'ouvre, faisant entrer le froid de l'automne à l'intérieur, et ça me fait frissonner. Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule avant de voir entrer un grand homme baraqué, analysant le petit café avant de poser ses yeux sur Ruby. Dès qu'il la voit, les traits durs de son visage se transforment immédiatement. 

Il... Il a l'air amoureux où je rêve ? 

Je dévisage ma meilleure amie qui lui sourit avant de lui faire un signe de la main pour qu'il nous rejoigne.

— C'est quoi ce bordel, Ruby ? Je lui demande doucement.

Elle n'a pas le temps de me répondre que l'homme en question vient se présenter à notre table. Ma meilleure amie plonge dans ses bras et il soupire d'aisance en la sentant contre lui. 

Ne me dites pas que c'est son mec ? Que son putain de mec est le chef de Shongi ? Et si le grand patron l'apprenait ? 

Derrière l'homme en question, j'aperçois une plus petite femme qui le toise du regard. Mon cœur saute un bond en remarquant sa beauté surnaturelle.