C'était une de ces fille qui rêvait de changer de travail, qui rêvait d'être entourée de belles demoiselles avec des robes bouffantes et majestueuses.
Elle était "Blanchisseuse" et chaque matin, en allant au travail, elle passait devant des étals présentant de jolies robes. Si seulement elle avait de quoi se payer ne serait-ce qu'une de ces robes pour se promener joyeuse aux bras de son époux...
Elle se disait qu'en travaillant, elle pourrait se payer la moins chère de toutes, pas forcément la plus belle, mais non, au lieu de cela elle devait se contenter de quelques sous par mois.
Parfois, quand elle avait du temps, elle découpait des vieux rideaux, des nappes trouées ou usées, des chiffons qui ne sentaient pas forcément très bon, et elle cousait à la main en tentant de reproduire ces robes sublimes. Mais elle échouait, elle échouait car elle ne savait pas coudre, tout ce qu'elle récoltait de son travail était des doigts teintés de sang.
Alors elle pleurait, en se couchant, en se levant, elle pleurait tous les malheurs du monde.Elle décida qu'elle devait se concentrer sur son travail.
Quelques temps après, un soir, elle avait préparé à manger à son époux. Lorsqu'il rentra, il lui dit :
- Quelqu'un te demande dehors !
Elle sortit et vit un jeune homme, une enveloppe à la main.
Elle pris l'enveloppe et lut à voix haute :
« En raison du travail que vous avez fourni ces derniers jours comme blanchisseuse, Sa Majesté le roi vous demande pour un entretien. Si vous le réussissez, vous passerez une semaine à l'essai en tant que "Blanchisseuse attitrée du royaume".
Votre salaire sera triplé voir plus en fonction de la qualité de votre travail !
Merci de vous présenter dès lundi, munie de cette lettre devant les portes du palais, au son des cloches de la grande messe.»
Elle relut et relut, encore et encore, choquée par les mots écrits devant ses yeux...Quand le lundi arriva, elle était déjà levée avant le coq même ! Elle s'était longuement préparée et arriva un peu en avance car les cloches de l'église n'avaient pas encore sonné. Alors elle admira la petite fontaine qui se situait juste en face du petit château.
Les cloches sonnèrent et un garde fit entrer toutes les jeunes demoiselles qui attendaient pour le même entretien.
Toutes ces demoiselles patientaient dans l'antichambre avec une tasse de thé pour certaines. Elles étaient au moins une dizaine... La blanchisseuse se demandait si elle arriverait à passer l'entretien, elle tremblait, elle tremblait de tout son corps.
Une voix l'appela, c'était son tour, elle se leva et se dirigea vers la porte. Les autres dames la dévisageaient. Probablement, elles se moquaient dans leur tête, se disant qu'une petite sotte ne pourrait jamais devenir blanchisseuse du royaume, et qu'elle n'égalait pas la beauté de ces dames... Elle se ressaisit.
Escortée dans une petite pièce, elle resta debout, admirant les tableaux d'hommes et de femmes bien vêtus. Tout ces beaux décors la rendait envieuse, elle aurait tant aimé avoir la petite place en haut à droite du mur. Il y aurait son beau portrait peint avec tant de délicatesse qu'on pourrait penser qu'elle allait sortir du cadre, bien vivante.
Un homme arriva, s'assit, la pria de s'assoir et demanda d'une voix aimable :
«- Prénom et nom s'il vous plaît ?
- Suzanne Bertier monsieur.
- Très bien, votre âge ?
- 24 ans monsieur.
- Êtes vous mariée ?
- Oui monsieur, depuis 8 ans monsieur.
- D'accord, pouvez arrêter de m'appeler monsieur à chaque fin de phrase ? A vrai dire, cela devient très gênant...
-Oui mon- Oui !»
Il rit et posa sa dernière question :
«- Avez vous des questions ?
- Oui euh vous faites les entretiens de tout le monde ici ?
- Non, juste vous.
- Oh d'accord ! Et combien de personnes seront prises ?
- Trois il me semble...»L'homme ne dit plus rien, et pendant un moment qui parût durer une éternité, il la scruta. Il semblait lire en elle comme dans un livre ouvert. D'un coup, il dit : "Suivez moi, il vous faut rencontrer le roi et vous commencerez juste après".
Suzanne n'arrivait pas à le croire... Elle le suivit dans les somptueux couloirs tapissés. Elle prenait le temps de regarder chaque tableau en essayant de calmer ses pensées.
Dix minutes plus tard, elle attendait dans le bureau du roi, avec tout ces couloirs, elle aurait eu le temps de se perdre dix fois !
Le roi arriva, elle fit une révérence sans grâce, avec sa petite robe sale.
Cela fit rire le roi qui lui dit : "Mon majordome va vous montrer votre chambre pour la semaine, vous commencez dès aujourd'hui. Des questions ?" Suzanne en avait tellement qu'elle répondit :
«- Non je suis prête Sir
- Bien ! A bientôt alors »
Et il laissa Suzanne aux mains du majordome.
VOUS LISEZ
La Blanchisseuse
Short StoryVoici une nouvelle réaliste qui se déroule au moyen âge.. Suzanne Bertier va se présenter pour un poste important qui bouleversera tout son avenir, elle laisse son mari a la maison, que fait-il en son absence ? Reste-t-il fidèle ? Peut-elle faire co...