Démons

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"Et la tu veux me faire croire que c'est la que tu t'es retrouvé dans le lit avec ma fille ?
- Comme je vous m'expliquez si vous me laissez finir ça ira. C'est loin d'être ce que vous croyais.
- Ah et qu'est ce que je suis censé croire connard d'étranger.
- Comme je vous l'ai dis, moi non plus je ne sais pas ce qui c'est réellement passé dans le temple.
-Mais ?
- Mais ce qui est sur. C'est que je me suis réveillé au milieu du désert, j'ai marché pendant des heures avant de m'effondrer. Et la Providence à mis votre femme sur mon chemin. Elle m'as donnée à boire, à manger et m'a offert un peu de repos.
-D'accord. Mais pourquoi ma fille est avec toi?
-J'allais y venir, je me suis allongé, dans un lit qui me fût offert par votre femme. Je m'endors. Puis vous débarquez en hurlant me réveillant en sursaut et je découvre en même temps que vous cette chère enfant à mes côtés.
- Ça m'explique toujours pas comment elle est arrivée la.
-Lui demander serait peut être plus simple ? dit-il en se retournant vers elle. "
Elle avait les cheveux d'un noir profond aux reflets d'un bleu tout aussi sombre, la peau marquée par le soleil, un nez fin et des yeux sombres. Un voile d'un bleu foncé cachait le bas de son visage.
Elle posa ses yeux sur son père puis les mains sur son visage.
"J'ai voulu essayer. dit-elle en rougissant.
-Essayer quoi ? demanda son père, dont le visage mêlait fausse incompréhension et colère.
-Dormir avec un homme. dit-elle gêné. "
Étant coutumier de ce genre de situation et réactions, l'étranger profita du léger battement qui suivi pour tenter de fuir, ne connaissant que trop bien les réactions des pères. Il mis ses bras devant son visage en anticipation.
Il entendit le bruit de quelque chose de lourd tombant au sol. Il baissa les yeux et vit le père a genoux.
"S'il vous plaît, prenez la avec vous. Je n'arriverai jamais à la marier à quelqu'un d'autre maintenant. "
Les mains jointes, les yeux en larmes, la tête touchant le sol.

******

Les cris des mouettes, l'odeur de poissons, et le goût du sel sur leurs langues ne les trompaient pas. Ils en avaient enfin fini avec cet interminable périple dans le désert.
Il descendit du chameau, défit son turban alors qu'Isis restait en selle. Il tenait l'animal par la bride en avançant parmi les maisons de moins en moins espacé.
"Qu'on soit bien d'accord on a pas ???
-Non on a pas. Je me réserve pour quelqu'un de mieux que toi. Mais merci sans toi je serai encore là bas. elle rangea la mèche sombre qui tombait de son turban. "
Les rues se densifiait peu à peu. D'abord les maisons qui se resserraient les une sur les autres, puis les étals qui poussaient lentement sur les façades et enfin la foule qui progressivement les enroulas.
"Prend à gauche à la prochaine. lui dit-elle froidement. "
Il s'exécuta, bousculant un nain grincheux au passage. Puis sous les indications de la froide Isis, il tira le chameau à gauche, puis encore à droite et encore à droite. Ils arrivèrent dans une ruelle vide de monde .
"Et donc ton oncle habite ici ?
-Pourquoi il habiterait ailleurs ?
-Bah pour quelqu'un qui a un bateau je pensais qu'il habiterait sur le port.
-T'inquiètes. Toque à la porte rouge. "
Alors que la jeune femme sauta du chameau, il s'exécuta, se recoiffa et attendit. Il sentit Isis se glisser derrière lui. Entendit un sifflement. Une douleur subite sur le haut du crâne. Puis plus rien.

******

Pièce sombre. Seul un rayon de lumière. En son centre un orc. Sur ses tempes, deux mains d'or. Deux diamants dans ses yeux. Flash. Flash.
Lui, ses yeux bleus, ces cheveux blonds en batailles, sa barbe de trois jours. Et cet air paniqué. Flash. Flash.
La peur. La panique. Du rouge, du vert.

Puis un froid humide soudain.
"Ahhhh putain !
-C'est bon bien dormi connard? "
La voix sortait de l'ombre.
"Isis ? "
Un poing le frappa au visage.
"Qu'est ce que t'as récupéré dans le tombeau de Lian'el ? "
Il sentit le métal froid s'appuyer sur sa gorge. Puis un léger picotement se fit sentir quand elle augmenta la pression.
"Rien ! J'ai rien pris putain !
-C'est pas comme ça que tu convaincra le Tak Kuhn. elle dégagea la lame de sa gorge pour entailler sa joue.
-AAHHH PUTAIN. j'ai... j'ai rien pris dans votre tombeau de taré. À peine eu le temps d'ouvrir le sarcophages qu'il s'est élevé. Et après. Apres. Après plus rien. "
Quelque secondes de silence. Puis la lame fendit ce dernier et se planta dans son avant bras.
Un autre cri de douleur, d'autres supplique, des menaces. Puis des pas s'éloignèrent de lui. Sans rien dire. Ils semblaient monter un escalier. Une porte grinça, la lumière s'immisça lentement parmi les ténèbres puis disparu à jamais.

******

Un casque aux énormes cornes trônait au centre de la pièce sur son piédestal. Le nain traversa la pièce à toute vitesse.
"Voici la section d'Arts Primitifs du musée. Mais ce n'est pas ce qui vous intéresse aujourd'hui. Mesdames et Messieurs le musée National d'Ashraad vous offre un voyage en Ysh'Guep " Dit-il sur un ton monocorde tout en poussant la porte.

Un long bassin occupait le centre de la pièce il partait de l'intérieur pour rejoindre la Cour dédiée à cette partie. Au dessus de ce dernier flottait un petit bateau de pêche antique et une longue pirogue.
Sur les murs d'un jaune sable étaient exposés, tableaux, gravures, des tablettes pleines de glyphes, des outils, armes, armures, et quelques croquis.
"Écoutez je vous laisse regarder ce qui vous intéresse et si vous avez une question appelez moi. "
Dit le nain, toujours aussi blasé avant de se poster dans un coin pour regarder sa tablette.
"J'peux savoir pourquoi on est là ? railla Lisandriel.
-La ferme on bosse tous sur nos projets, on t'as pas emmerdé quand tu nous a fait visiter le château de Loch Muin. lui répondit Tarkun.
-Oui mais moi y' avais un lien avec le cursus. "
Kartac et Tarkun l'ignorèrent pour se diriger vers les croquis et gravures.
Parmi ces dernières une linogravure attira leur attention.
"Trois arches au sommet d'or, un temple immense, des statues à tête humaine et de chacal. Monsieur ! l'appela Kartac. Vous savez quoi à propos de ce temple ? "
Le nain arriva en traînant des pieds, mécontent d'avoir était dérangé.
"Vous savez moi je suis plutôt un spécialiste de l'autre partie du musée, celle des arts, la l'histoire d'Ysh'Guep j'peux pas vous dire grand chose.
-Bah pourquoi avoir proposé votre aide.
-Je pensais que vous alliez poser les mêmes question que tout le monde. Genre à quoi il servait le gros bateau que vous avez la? Maintenant pour ça. Faut voir avec le professeur Boissouple. C'est même sa reproduction.
-Et vous savez quand il arrive.
-Oh ça on sait jamais vraiment. Attendez je peux l'appeler si vous voulez."
Les portes claquèrent. Et ils furent pris dans la tempête d'une violente dispute.
"Vous ne pouvez pas continuer à exposer tous ses objets comme ça !!!
-Comme si c'était à vous de décider de ce que l'on expose dans ce musée Sombrebrume.
-C'est Monsieur L'Adjoint pour vous !
-Oh et donc un pauvre petit adjoint au maire voudrais décider quoi mettre dans ma section. C'est encore non!
-Écoutez moi Monsieur Boissouple vous devriez considérer sérieusement mon offre. Sinon !
-Sinon quoi ? un air de défi était tracé sur ses lèvres.
-Sinon je fais fermer votre précieuse "Section"."
Et il claqua la porte en partant.
"Attends Sombrebrume c'est pas ? chuchota Kartac.
-Si c'est ça. lui répondit Tarkun. Tu comprends mieux le comportement de Lisandriel ?
-Et encore moins celui de Melia. Qu'elle famille de taré. soupira-t-il. "
Quand ils se retournèrent, le nain arriva vers eux avec le professeur Boissouple. Si ses oreilles en pointes et son regard clair lui trahissaient une ascendance elfique, les rides qui tapissaient son front et les cheveux gris qui tombaient sur sa blouse blanche témoiniaient de son côté humain.
Être un semi elfe, c'était vivre assez longtemps pour voir la mort emporter famille et proches sans jamais avoir la certitude qu'elle vous laisserait tranquille. C'était être seul, discriminé par les elfes et abandonné par les autres.
"Messieurs. leurs dit le professeur alors que le nain s'en allait. Mon collègue m'indiquait votre intérêt pour cette représentation du temple de Lian'el.
-Oui on a cru comprendre que c'était votre linogravure. Sur quoi vous vous êtes basé ?
-Sur différents témoignages. Et en particulier sur celui d'un ami proche. un sourire se traça sur ses lèvres.
-Et tous ses témoignages concordent ?
-Oui ne vous inquiétez pas, j'ai soigneusement respecté l'éthique archéologiques, fait de soigneuses recherches pour corroborer ces thèses. Je me suis même rendu sur place trois fois. Mais sans jamais le trouver. dit-il d'un air mélancolique. Puis je vous demander le but de vos recherches ?
-On veut comprendre et élucider la purulence verte. Qu'elle ne soit que rumeur ou pas. On tient à en chercher l'origine. expliqua Kartac. "
Le semi elfe semblait pensif. Un sourire discret apparut puis disparut en un battement de paupières.
"Dans ce cas, quel que soit l'issue de vaut travaux je suis curieux de savoir à quelle conclusion vous parviendrez. Tenez voici ma carte si jamais vous avez d'autres questions. Ah si, pourquoi votre intérêt pour ce temple, si je ne m'abuse la prudence verte est apparue dans l'Ashraad de ma jeunesse.
-Des écrits de nombreuses époque décrivent des choses semblable et beaucoup semblent venir de la. expliqua Tarkun.
-Hmm intéressant. Dans ce cas. Au plaisir de vous revoir messieurs. "
Et il parti. Alors que Kartac et Tarkun élaboraient le plus de théorie possibles, Lisandru et ses amis riait aux éclats devant une statue dont il ne restait que la poitrine nue.

Idyie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant