"Enfin de retour dans une vraie ville, adieu la campagne et la maison!"
Hanamaki Takahiro, 25 ans, vient d'arriver dans la plus grande ville de la préfecture, Sendai. La joie de découvrir une nouvelle vie l'enthousiasme plus qu'il ne le faut. Il a toujours vécu protégé, avec une cuillère en argent dans la bouche, et pouvoir enfin se débrouiller par lui-même l'enchante comme un enfant. Enfin presque seul, puisqu'il a volé de l'argent à son père juste avant de fuir la maison. Faut pas déconner non plus.
La dernière fois qu'il a vécu un peu seul, c'est pendant ses 4 années au conservatoire de Niigata, à partir de ses 18 ans. Et il faut avouer qu'il n'avait jamais forcé son talent : il a passé beaucoup de temps à sortir, s'amuser, coucher à droite à gauche, boire... Bref, tout sauf suivre les cours. Pourtant, il adore son instrument, la contrebasse : personne ne le connaît, il peut jouer plein de styles différents sans que personne ne s'en doute, et il est imposant. Mais la liberté qu'il avait enfin obtenue en quittant le domicile familial était beaucoup plus intéressante pour lui. Il continuait de jouer de son côté, de s'entraîner sur les titres et chansons qui l'intéressaient, mais le rythme du conservatoire ne lui correspondait pas. Il a malgré tout réussi à aller jusqu'à la fin de sa quatrième année dans la douleur (surtout pour ses professeurs), principalement grâce aux dons de son père, puis il est rentré chez lui quelques mois, puis années. C'était souvent source de conflits avec sa famille, et surtout son paternel, mais ce n'était pas le pire. D'ailleurs, c'est suite à une énième insulte sur sa vie qu'il a décidé de partir. Il veut lui prouver qu'il peut réussir seul, enfin, presque. Bon il ignore totalement comment, puisqu'il n'a jamais travaillé sur son talent naturel, ni même travailler tout court d'ailleurs.
En attendant, il se retrouve face à ce bel hôtel pour les premières nuits. Il ne sait pas où il finira par dormir après ces quelques jours de luxe. Il sait qu'il a longtemps été privilégié, et il veut profiter encore un peu de cet avantage, grâce à l'argent volé sur un des nombreux comptes épargne de son père. L'extérieur est de style occidental, avec une grande porte d'entrée en verre et fer forgé, et de belles et grandes fenêtres à tous les étages. Il y a même une jolie terrasse joliment aménagée, avec des tables en bois d'une belle essence et une nappe blanche, légèrement surélevée donnant sur la rue, entourée d'un garde-corps toujours en fer forgé noir. Vraiment, il a l'impression d'être en Europe plutôt que dans le Nord-Est du Japon.
Après avoir admiré la façade, Hanamaki se décide à entrer dans l'hôtel. Le hall est immense, avec une hauteur sous plafond impressionnante, et un énorme lustre en verre pend majestueusement au milieu. Tous les murs sont blancs, et seuls les meubles sont colorés en noir et bleu. La réception se trouve face à lui, un immense escalier, ainsi que les ascenseurs, menant à l'étage sont juste derrière. La partie restaurant est à droite, une grande porte ouverte délimitant l'accès, marqué par deux immenses pots de fleurs de chaque côté, avec une plante que le jeune homme est bien incapable de reconnaître. Il se dirige vers la réception après avoir observé en détail chaque recoin. Il donne son nom : il a réservé pour une semaine, et il espère que ça suffira pour trouver un appartement où dormir. Il compte profiter de son dimanche pour s'installer et visiter, et commencera à chercher un appartement et un travail dès le lendemain. Il écoute d'une oreille distraite la réceptionniste, une femme entre deux âges parfaitement bien maquillée et coiffée, avec une tenue tirée à quatre épingles, qui lui donne toutes les informations nécessaires pour son séjour, mais il est subitement interrompu dans ses pensées en entendant un son de piano. Il tourne la tête vers l'espace restauration.
- Vous avez des musiciens ici ?, interrompt le jeune homme, sans s'intéresser un instant aux sentiments de la femme face à lui.
- Oui monsieur. Nous avons à mi-temps un pianiste, qui est là le midi et le soir le samedi, le midi le dimanche, ainsi que les lundis, mercredis et vendredis soirs.
VOUS LISEZ
Music is what feelings sound like
FanfictionIl a fui sa maison bourgeoise pour une situation précaire mais en toute liberté, la musique en toile sonore, pour prouver au monde qu'il n'est pas qu'un glandeur dragueur. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est de rencontrer une star de la musique class...