Chapitre 13

34 9 5
                                    

- Monsieur, vous êtes libre !

Je ne sais pas si j'ai bien entendu. Qu'est ce qui s'est passé ?

- Tu es sourd ? Mais partez !

Bon !
Je me lève et quitte le poste et j'aperçois la voiture de Catia. Elle sort. Papa Lambert est au volant. Elle accourt vers moi et me prend dans ses bras. Elle n'est donc pas en colère contre moi ? Gloire à Dieu. Je la sers aussi contre moi.
- J'ai eu tellement peur ! Mon chéri, tu vas bien ? me demande-t-elle en posant sa main un peu partout sur mon visage comme si elle voulait prendre ma température.
- Je vais bien ma Catia ! J'ai eu tellement peur que tu sois fâchée contre moi.
- J'ai confiance en toi Jordan, et pour rien au monde ça ne changera.

Je me sens flatté. Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour mériter une fille comme elle.

- Mais, j'imagine que ton père est très en colère. Mes plans pour t'épouser sont morts !
- Mais non, il se pourrait même que ça arrive bien plus tôt.
- Ah bon ?

Ah bon ?

- Viens, Vanessa et moi allons t'expliquer.
- Euh D'accord.

Elle fait signe à Vanessa de descendre de la voiture. Papa Lambert démarre et s'en va. Il doit être 17h ou 18h moins. Nous marchons quelques mètres avant d'arriver sur un banc public sur le boulevard éclairé. Elle s'assoie et je m'assoie aussi. Elle est très nerveuse.
- Si on va à la maison, il y a mon père. Si on va chez toi, il y a ta mère. Donc parlons ici, m'explique-t-elle.
- Tu sais ma mère n'est pas fâchée contre toi.
- Si, à cause de mon père, elle croit que je suis venue te causer des problèmes.

Maman.

- Ne t'inquiètes pas, ça va passer. Je vois qu'il s'est passé beaucoup de choses pendant une seule journée.
- Beaucoup de choses !

Je racle la gorge. Vanessa s'est un peu éloignée. J'imagine qu'on a peut-être laissé Catia me rejoindre à condition qu'elle soit accompagnée. Et vaut mieux Vanessa que le chauffeur en tout cas.

- Voilà ... Euh mon père est très en colère ... Et ... Il avait prévu de te détruire, toi et ta famille.

Okay ...

- Seulement il fallait que je fasse quelque chose pour l'en dissuader.
- D'accord... Et qu'est-ce que tu as fait ?



Catia



J'avais préparé tout ce que j'allais lui dire mais je ne sais pas pourquoi ça ne sort plus. Jordan me fixe. Comment va-t-il réagir.

- Je ne voulais pas que tu meurs ...
- Okay

Pourquoi il se tait.

- Ou alors que tu aies des problèmes.
- D'accord, tu as fait quoi ? dit-il en riant.

J'aimerai bien rire aussi.

- J'ai du convaincre mon père de t'épargner en lui disant que je suis enceinte de toi.
- Que tu ... Que tu es quoi ?

Oh mon Dieu !

- Attends, donc qu'il pense qu'on a couché ensemble avant le mariage?
- Euh oui ...
- Mais Catia ? C'est grave ? Tu as vraiment manqué une autre excuse ?
- Après tout c'était pour ta vie !
- Mais ma vie est déjà foutue en l'air ! En septembre je devais ... Je ... Ah ! on devait déjà me consacrer Pasteur, mais avec ça, en plus de la vidéo, c'est mort !
- Mais c'est temporaire bébé !
- Temporaire ? Septembre c'est dans moins de 3 mois ! Combien de personnes sont au courant ? Et pour qui ils me prennent ?
- N'oublie que moi aussi je suis dedans parce que c'est moi qui suis enceinte d'accord ? Avec cette histoire, je ne pourrai pas finir la fac l'année prochaine qui sait ? Même bébé, C'est temporaire, dès que tu seras innocenté aux yeux de mon père, je lui dirai toute la vérité.
- Et ta mère ? Elle qui me respectait.
- Elle est au courant, c'était d'ailleurs son idée. Ma mère te respecte énormément et elle tient à ce que je finisse ma vie avec toi. Elle me dit toujours que des hommes comme toi, on en trouve pas couramment. Et surtout elle sait que tu ne m'as jamais touché.

Je sens que sa colère diminue et ses nerfs sont plus relâchés. Eh! Il allait me boxer aujourd'hui.

- Bon, je pense alors que c'est le mieux à faire et surtout parce que nous n'avons pas le choix, me rassure-t-il.

Vanessa approche et me tend mon téléphone.

- Catia ? Ta mère appelle.
- Allô ?

Je m'excuse et je me lève.


Jordan


Je suis encorr sous le choc. La terre m'est tombé sur la tête. Richard ! Moi ... Richard je vais le tuer !

- Jordan? C'est qui le garçon qui ... avait filmé ?


Ah voilà !

- Richard ...
- Mais, appelle le pour qu'il dise la vérité !
- Qui va dire la vérité ? Richard ? Il ne le fera jamais.
- Et maintenant, Catia et toi ? Qu'allez-vous faire ?
- Je ne sais pas Vanessa, franchement je ne sais pas.

Catia revient.

- Bébé ?
- Hum ?
- Maman veut que je rentre. Ça chauffe un peu à la maison.

Je me lève. Elle s'approche de moi et me sert fort.

- Dieu va nous aider. Restons juste en union de prière.
- Oui d'accord.

Excusez-moi mais mon "Amen" est très loiiin !

- Comment vous allez faire pour rentrer ?
- Je vais appeler Papa Lambert, il est juste ici à S&K.

C'est à ce moment que je me rends compte que lorsqu'on m'a embarqué, je n'avais que 1500 FC sur moi. Il se pourrait même que je ne les ai même plus. Comment vais-je faire pour rentrer. Non non il est hors de question que je lui demande. Mais je vais faire le pied jusqu'à Bandal ? Eh Nzambe ! Aide-moi. Et il y a quelques minutes j'ai refusé de dire Amen.

- Jordan ?
- Oui ?

Elle sort timidement deux billets de dix dollars de son porte-monnaie.

- Euh... C'est de la part de ma mère. Elle s'excuse de la part de mon père, pour tout ce qu'il t'a fait subir aujourd'hui.

Dieu soit loué.

- Depuis qu'elle te connait ! Elle t'appelle mon fils, lol, poursuit-elle.

- Ohw ! Elle n'était pas obligée, merci beaucoup. Justement... On m'a arrêté et ... Je ... N'avais pas grand chose sur moi donc euh .... Merci beaucoup à elle ... Que Dieu la bénisse. Mais dis-lui que 10$ suffiront, le reste, je te le laisse.

Elle n'insiste pas. Heureusement.
J'imagine qu'elle ne l'a pas fait par respect.

- D'accord ! Fais très attention à toi.

Elle me prend encore dans ses bras.

- Je t'aime.
- Je t'aime ma reine !

Et surtout, je ne le dis pas pour les dix dollars. Détrompez-vous.
J'aime vraiment cette femme.



3 jours.


Jordan


Les jours qui suivent sont très compliqués. Aujourd'hui, je vais chez Catia avec un oncle pour qu'on puisse discuter de la suite pour un enfant qui n'existe même pas. J'ai vraiment envie de frapper tout le monde.
Arrivé chez elle, c'est une foule qu'on rencontre. Catia m'avait pourtant dit que ce serait une rencontre très très alors très très privée. Mais pourquoi il y a tant de personnes ? Sa mère vient jovialement m'accueillir.

- Mon fils ? Entre ! Ne t'inquiètes pas, ce sont les collègues de Jules. Ils sont là pour une réunion. Je dirai même une fête parce qu'avec toute cette musique, je ne vois pas de quoi ils peuvent parler. Viens, on va derrière la maison, là on ne va pas nous déranger.

Elle nous escorte mon oncle et moi et ordonne à l'un des domestiques de nous servir. Je ne pense pas que je verrai Catia aujourd'hui. Ce sera apparemment une discussion entre hommes.

- Je vais chercher Jules, j'arrive.
- Pas de problème Maman.

30 minutes, 40 minutes, une heure. Mon oncle commence malheureusement à s'impatienter et considère tout ceci comme un manque de respect. Je le calme et le supplie de patienter encore un peu. Je ne comprends pas pourquoi il traîne alors qu'il est ici. Soudain nous l'apercevons avec sa femme. Elle est tout honteuse et Monsieur Jules est au téléphone. Je me lève pour le saluer et il ne lève que la main sans raccrocher. Il prend place et continue sa conversation. Il rit avec son interlocuteur et apparemment ça énerve mon oncle. Il raccroche enfin et croise les bras.

- Alors ? Je vous écoute.
- Euh ... Excusez-moi Papa, c'est vous qui nous avez appelés ...
- Mais j'aimerai quand même t'écouter pour que tu justifies ce que tu as fait, répond-il calmement.
- C'est qui est fait, est fait, introduit mon oncle. Réfléchissons plutôt à comment aider nos enfants.
- C'était votre plan hun ! rit-il. Tu as bien ciblé la fille du ministre. Et Catia, cette petite est très naïve.

C'est bon, là c'est moi qui commence à m'énerver.

- Si vous n'avez rien à nous dire ...
- Jules, m'interrompt la mère de Catia, il se fait tard, ne fait pas trainer Jordan s'il te plaît.

Il s'affale sur sa chaise.

- Bon voilà, moi je veux que tu l'épouse dans trois mois !
- 3 mois ? riposte mon oncle !
- Oui ! Il est hors de question que la grossesse de ma fille se fasse remarquer et elle est encore ici. D'ailleurs dans 3 mois, les curieux verront. Pas vrai Clarisse ? questionne-t-il sa femme.

Ah !

- Donc voilà, je ne sais pas si tu vas chercher un travail, si tu vas mendier ou si tu vas voler... mais paie la dot et épouse la dans trois mois ! D'ailleurs normalement, tu devais aussi payer la dot de l'enfant. Mais je t'épargne de tout ça sinon nous allons faire un an.

Tout ça est très humiliant. Je ne réponds plus. Si je parle, je vais tuer le papa d'autrui.

- Donc voilà, des questions ?
- Jules ... , supplie sa femme.
- Bon comme il y en a pas ...

Il se lève et s'en va. C'est la plus grande humiliation de ma vie et tout ça pour une faute que je n'ai même pas commise. Mon oncle se lève en colère.

- Kebissa mobali nayo po nako bomayé pamba !
- Vraiment excusez-moi !
- Non non ! C'est quoi ce comportement ?
- Excusez moi ! Mon Fils Jordane vraiment excuse-moi. Jules est insupportable parfois.
- Oui mais nous sommes pas des animaux ! Tala ye bien ! C'est un ministre et alors ? Ah !

Mon oncle ne supporte plus et s'en va.

- Jordan, partons !

Je me lève.

- Ne vous inquiétez pas, je ne dirai rien à Catia, rassuré-je sa mère. Je vais tout gérer comme un homme. Aujourd'hui je me suis tu seulement pour elle.
- Mon fils, Dieu va te bénir ! Je suis sûre que tu vas trouver un bon travail.
- Malheureusement je n'ai que 3 mois.
- Dieu pourvoira à tes besoins mon fils. Il avait multiplié les poissons et les pains non ? Il est donc capable de te donner ce dont tu auras besoin et il en restera même des miettes. On avait ramassé et il restait euh ...
- 12 paniers.
- Voilà ! 12, tu vivras heureux et tu rendras aussi ma fille heureuse.

J'avoue que ses paroles me rassurent beaucoup. Elle croit vraiment en Dieu et en moi.

- Merci Maman.




Catia




Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je n'ai même pas pu voir Jordan. J'ai juste demandé à la bonne vite fait si il était là et comment il était habillé. Elle m'a aussi dit qu'il était accompagné. C'était sûrement son oncle. Mon Jordan, il doit être très soucieux. Tout va mal. Je dois l'appeler pour qu'il sache que je le soutiens.



Jordan



- Non non non ! Oh ! Mais je n'ai jamais vu ça ... se plaint mon oncle qui relate toute la scène à ma mère.

Je suis assis à la salle à manger. Je les entends juste. Moi si je commence à me plaindre avec tout ce qui m'attend, je risque de mourir.

- Trois heures maman ! Trois !
- Mon oncle, c'était une heure ..., corrigé-je
- Oh c'est pareil, dis moi ... La fille ... Huuun
- Catia.
- Catia, si elle est comme son père, laisse la avec sa grossesse.
- Elle n'est pas comme son père.

Mon oncle se lève pour allumer attraper son verre de bière sur la table.

- Ah ! Vraiment, poursuit-il après une gorgée. Ce sont des insolants.

Ma mère ne réagit pas. Elle est choquée et étonnée. Elle ne sait plus où mettre la tête. Mon telephone vibre, c'est Catia.

Je me déplace.

- Allô ma chérie !
- Mon Jojo, tu vas bien ? C'était comment ? Papa n'a pas été dur ?
- Ah ! Ça va, ça s'est bien passé ? Il a été gentil.
- Tu es sûr ?
- Oui oui, nous avons discuté et on s'est convenu. On se marie dans trois mois.
- Trois mois ? s'étonne-t-elle.

Elle n'était pas au courant ?

- Ta mère ne te l'a pas dit ?
- Non non, elle est montée, et mon père la suivait pour s'excuser. Je ne savais pas de quoi ... Je n'ai pas voulu la déranger aussi.
- J'espère juste qu'ils ne vont pas se disputer.
- Non je ne pense pas, ma mère a le cœur de mon dans son sac, plaisante-t-elle.
- Mdr ! Elle l'a envoûtée alors.
- Hum, je pense même que mon père la respecte plus que sa propre mère. C'est aussi parce qu'elle l'a toujours soutenu, depuis très longtemps, avant même qu'il ne se lance dans la politique.
- Ah bon ! Ta mère est une très bonne femme hun !
- Oui elle a toujours été mon modèle. Bon dis moi, comment ça on se marie dans trois mois ?
- Ah ...

Je m'assois sur mon lit.
- Ton père a dit que c'est mieux pour qu'on ne remarque pas la grossesse.
- Ah je vois, Ah papa ... Et quelle grossesse va se montrer aussi !

Je ris.

- C'est ça ! Ah tout ça me fait rire des fois.
- Tu ne devrais pas t'inquiéter, tant que nous deux savons que nous n'avons rien fait, le reste ne compte pas.
- Oui tu as raison bébé.
- Donc euh ... Comment tu vas faire ?
- Bon, j'avais mis de l'argent de côté pour importer d'autres appareils, parce que nous allons monter un autre cyber à l'UPN.
- Ohw Waouh ! C'est une bonne nouvelle !
- Oui il faudra juste bien l'équiper et on aura de la clientèle. J'ai aussi été retenu comme assistant mais je ne pourrai pas commencer avant novembre. Donc ça on decale. Je vais plutôt chercher un travail. J'avais déjà commencé mais je vais accélérer ! Ca chauffe.
- Mon pauvre Jojo. S'il y a vraiment un moyen pour que je t'aide, dis le moi.
- Non ça va ma chérie, je gère. D'ailleurs vendredi je t'emmène en ville pour qu'on fasse des achats et qu'on regarde les prix des équipements de la maison.
- Ohlala ! Monsieur Nanga. Monsieur Mon Mari !

Elle me fait rire. C'est qui m'étonne c'est comment elle peut être aussi heureuse, et tout ça malgré la vidéo et la fausse grossesse. Cette femme a vraiment la foi.


Vendredi



Catia


Je m'apprête car Jordan va bientôt arriver. Mon père quitte la chambre en costume et descend à la salle à manger. Je vois ma mère qui lui tend son sac et arrange sa veste.

- Papa s'il te plaît ! crié-je.

Ils s'arretent et regardent tous les deux dans ma direction. Je descends rapidement.

- Bonjour Papa !
- Bonjour Catia !
- Euh ... Papa ... À ton bureau euh ... Tu ne sauras pas s'il y aurait des postes libres ... Secrétaire ou gerant ...
- Tu demandes ça pour ton petit mari là ?

Euh ...

- Euh Pour Jordan ... Si tu peux l'aider ...
- Aider qui ?

Il se retourne.

- A ce soir.

Il s'en va sans même nous adresser un seul regard. Ma mère me regarde un peu coupable.



Super marché S & K


- Pourquoi tu ne m'as dit qu'il avait été insolent avec toi ?
- Catia, soupire Jordan en poussant le chariot.
- Tu aurais pu me dire ...
- Et toi tu aurais pu me dire que tu prévoyais de lui demander un service. Il m'a assez humilié comme ça.

Je culpabilise un peu ... Mais je pensais aussi qu'il avait été compatissant.
- Frère Jordan ! crie un garçon au bout du rayon.

Il approche avec un groupe de jeunes.
- Ah bon ! Il paraît que ... Tu ... hun ... Que vous attendez un enfant !

Comment il est au courant ?
Jordan ne dit rien.

- Ah moi ça me rassure ! Je pensais même que tu étais homosexuel !

Bon c'en est assez.

Je prends le bras de Jordan et tire le chariot. On s'éloigne. A ma grande surprise, il retire son bras.

- Tout ça c'est à cause toi, tu vois ce que tu as causé ?

Hun ?

- Jordan ?
- Apparemment ça ne te derange même pas. Tu restes la fille du ministre. Moi j'ai eu du mal à construire la réputation.
- Jordan, calme toi s'il te plaît !
- Comment je vais me calmer ? Toi tu peux te calmer parce que peu importe les circonstances, ton père va tout régler. Je suis sûr qu'il me teste seulement, mais même dans trois mois il va seulement me tuer.
- Jordan, tout ce que j'ai fait jusqu'à present, c'est justement pour qu'il ne tue pas !
- Fallait même laissé mourir.


Waouh !
Je pousse le chariot, me dirige vers la caisse, sors ma carte bancaire, paie les articles et m'en vais. Je ne sais même pas si Jordan m'a suivi. De toute façon, je m'en fous.

MIRACULEUX - Tout se passe à BandalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant