Êtes-vous prête ?
- Oui je le suis enfin.
Elle jeta un dernier regard à son reflet. Le miroir lui renvoya une image de femme parfaitement préparée. Sa coiffure était magnifiquement remontée, un ruban de soie et une broche, de sept générations, en or et de plusieurs pierres précieuses ornait sa coiffure. Une robe au corset bien serrée et aux épaules légèrement dénudées l'habillait.
Jamais elle n'aurait pensé qu'en cette soirée de novembre 1999, elle serait dans le fameux château de suisse qui faisait des bals depuis 1800 exactement comme à l'époque. La comtesse l'avait maintes et maintes fois complimentée sur sa toilette et qu'en elle fit son entrée dans la salle de bal plusieurs se retournèrent sur son passage, l'admirant. Elle avait si souvent rêvé de participer à ces bals, qu'elle s'émerveillait de tout. Jusqu'à ce qu'un homme se mit à la fixer, gênée, elle détourna le regard en rougissant, puis, se mit finalement à le fixer à son tour. Plus fascinée qu'effrayée elle ne pouvait détacher son regard de cette silhouette si droite, de ce regard si sûr et de ce léger sourire si adorable. C'est alors que la comtesse se pencha à son oreille.
- Faite attention ma chère on raconte que si ces bals sont restés figés dans le temps c'est parce qu'ils sont habité pas des êtres différent de nous... ceux qui ont toujours été là.
Intriguée par le commentaire de sa marraine, elle avait détourné le regard de l'inconnu, alors qu'elle ramenait son regard, il avait disparu. Troublée par la révélation de la comtesse et la disparition de son intriguant personnage, elle se retrouva désarçonnée. Quand elle leva sa main, comme pour se rattraper à une colonne derrière elle, qui n'existait pas. On lui prit délicatement la main pour l'aider. Elle se retourna surprise. Son bel inconnu était en face d'elle.
- M'accorderiez-vous cette danse mademoiselle.
- Euh... oui bien sûr. Répondit-elle.
Il l'a pris et la fit valser, il dansait parfaitement. Elle le regarda dans les yeux et dit
- Je savais que vous n'étiez pas un fantôme...
Il la regarda avec un léger sourire avant de lever son regard et de soudain froncer les sourcils.
- Pardonnez-moi, je reviens.
Il partit, la laissant là sans se retourner. Elle resta en plein milieu de la piste de danse seule comme laissée à elle-même. Poussé par une force qu'elle ne pourrait expliquer, elle sortit sur le balcon de la salle de bal en marbre gris, repensant aux paroles de la comtesse. Elle regarda l'immense chute de d'eau qui ne gelait pas malgré la neige et les glaçons qui figeaient le décor d'hiver des montagnes de Suisse où elle se trouvait, le vide sous le balcon et le ciel noir remplit d'étoile qui illuminait son regard où une larme chaude se mit à couler.
- Que faites vous seule dehors par un froid pareil ma chère. Dit l'homme au regard ébène.
Elle se retourna et fut face à face avec le bel inconnu.
- Pas la peine de continuer à jouer, je sais que vous n'êtes pas réel. Dit-elle les yeux embués de larmes.
- Comment... pas réel? répéta l'inconnu
- Vous êtes à ce bal chaque année, le parcourant comme une âme perdue, je crois que je comprends cela. moi-même n'ai jamais trouvé l'amour car c'est bien cela qui vous retient ici ?
- Mais de quoi parlez-vous ma chère. Dit l'homme en fronçant les sourcils.
- Je ne sens même plus le froid de cette nuit d'hiver, merci de m'avoir fait danser une dernière fois, je dois partir maintenant.
- Que faites- vous ! cria-t-il.
Elle se pencha dangereusement sur la balustrade du balcon et alors qu'elle voyait les étoiles du ciel valser au rythme de la chute d'eau, elle se laissa glisser de l'autre côté de la balustrade. L'inconnu courut pour atteindre le rebord du balcon, mais il était trop tard. Où il aurait dut voir le corps de la jeune femme tombé dans ce vide sans fin, il ne vit rien. Il n'avait que ces mots qui résonnaient dans son esprit.
<< je sais que vous n'êtes pas réel>>
Il semblait, en effet, que ce bel inconnue, le prince Edward d'Angleterre, avait vue pour la dernière fois cette femme qui avait toujours habitée ces bals d'hiver. Elle les revivait sans arrêt comme s'ils étaient son premier à chaque fois. Mais ce soir, on lui avait de nouveau brisé le cœur. Elle ne revint plus.
Fin
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Lost Soul
Short Story'' Elle se retourna et fut face à face avec le bel inconnu. - Pas la peine de continuer à jouer, je sais que vous n'êtes pas réel. Dit-elle les yeux embués de larmes. - Comment... pas réel? répéta l'inconnu - Vous êtes à ce bal cha...