Janvier 2000
Como, ItalieNara
« Viens ici Imrhan, tu me fatigues sale gosse » Que j'appelle mon fils, deux ans et déjà fauteur de trouble, je n'en peux plus.
« Non mama, quand tu m'appelles comme ça, tu veux me faire ranger mes jouets » Qu'il dit en propageant le doux son de sa vis dans toute la maison, que je l'aime cet ange.
« Alors déjà me semble-t-il mon garçon que c'est ton prénom et puis... »
« Je préfères Orfeo mama » qu'il me dit des ses grands yeux pétillants
«Ne me coupe pas la parole petit monstre »
« Scuza mama, te amo, touti mi amore è por ti »Voyez vous ce garçon est déjà un beau parleur pour son âge, quand il dit des choses comme ça, la seule chose que je sois capable de faire est de le prendre dans mes bras et le couvrir de bisous en oubliant que ses jouets trainent au sol et qu'il doit prendre son goûter.
Non, juste ses rires avec ce fond de jazz, ses grands yeux légèrement vairons, que je l'aime.« Tu es un grand garçon qui n'a pas peur d'utiliser sa maman pour ne pas faire ce qu'il doit faire, chenapan »
« Scuza mama, je vais être sage maintenant »
Dit-il en me remplissant de baisers et se mettant de suite à ranger sous ce même fond et ce même Coltrane.
Imrhan était né un mois de mars, mars 1998 et c'était le plus beau jour de ma vie, j'avais accueilli cet enfant avec l'aide ma mère dans la salle d'accouchement; une salle d'accouchement qui était témoin de mes cris et mes larmes, larmes qui imploraient le ciel de la présence d'Orfeo, larmes qui se mouraient pour cause de cette union impossible.
Dans un premier temps, lorsque je suis allé à Paris pour l'annoncer à mes parents, ils furent extrêmement déçus, tellement qu'ils m'ont accepté sous leur toit en ne m'adressant pas la parole puis ensuite c'était si terrible comme situation que je me suis enfuie et ils m'ont recherché pendant une semaine et m'ont fait entendre toutes ces vérités auxquelles je ne m'attendais pas, leur amour immense qui comble tout de même une forte déception mais leur fierté à mon égard pour tout ce que j'accomplis et j'accomplirai, pour cette grossesse qui ne sera jamais une malédiction mais au contraire.
Ils respectèrent pas mon choix de ne pas parler du père, je sais qu'ils m'en veulent mais je sais que jamais ils découvriront de toute façon, j'en suis heureuse, je ne veux pas voir cette déception sur leur visage à nouveau.
VOUS LISEZ
Omertà
PoetryL'Omertà est un vocable sicilien propre au champ lexical de la mafia. On le traduit généralement par loi du silence. Le châtiment pour la violation de cette loi est la mort. "Le silence peut être une vertu, l'omerta est un vice." Jussi Adler-Olsen...