EMPYRIA [T8]

Partie 35 - NATE

Je crus mourir. J'eus l'impression de mourir lorsque je ressentis la douleur de Cara. Je me téléportai aussitôt dans le royaume pour découvrir qu'elle subissait une sentence publique.

Tout le monde se tourna vers moi, j'entendis des explications mais mon regard était focalisé sur ma femme qui était attaché à un poteau pendant qu'un bourreau fouettait son dos. Un nouveau coup. De la douleur.

Mon cœur se mit à battre à la chamade, tout mon être vibrait de colère, j'entrais en bord de la frénésie de voir ma femme être frappée ainsi.

• Tu ne peux pas intervenir, chuchota Navid.

Un nouveau coup. De la douleur. Il faisait le tour de la place de sentence, je sentais son énergie, mon frère venait aussi d'arriver en sentant ma détresse. Il n'avait pas parlé fort car il savait que je l'entendrais. Un nouveau coup. De la douleur.

• Le seul moyen d'empêcher ça te ferait perdre ton trône, tu as promis !

Il parlait de ma promesse lorsque je lui avais demandé de rentrer à Royal, j'avais promis que quand je serais roi, je ne ferais jamais passer une femme avant le royaume, que ma femme serait digne de Royal et qu'il pourrait vivre sa vie comme il le souhait.

Un nouveau coup. De la douleur. Je repoussai les personnes près de moi et marchai vers Navid, il me regarda d'un air de défi. Un nouveau coup. De la douleur.

• Vas-tu revenir sur ta parole ? me demanda mon cousin Eric.

• Je la guérirais, je te jure de la guérir dès que c'est fini ! Mais si tu interviens, tu perdras ton trône, c'est la loi, même toi, tu n'y peux rien, répliqua Lio en me regardant.

Je serrai les poings furieux. Je n'aurais jamais dû partir, la quitter, la laisser seule avec eux. J'aurais dû la garder avec moi. Je me raidis. Un nouveau coup. Chaque coup qu'elle se prenait, j'avais l'impression qu'on me lacérait l'âme. J'allais arrêter ça, j'allais vraiment arrêter ça.

De la douleur. Des larmes qui coulaient sur les joues de ma femme. Un gémissement de douleur, elle souffrait le martyr. Cara se contrôlait toujours, elle avait toujours un comportement digne mais là, elle était au bord du gouffre, elle pleurait.

• Je vais les tuer...

• Si tu la venges aveuglé par tes sentiments, tu causeras la guerre...

• O...op..., chuchota-t-elle entre deux sanglots.

Je fus paralysé. Elle m'appelait. Elle me réclamait. Dans la situation actuelle, elle avait pensé à moi en premier, juste de moi. Je tournai les talons, repoussai Ethan qui tenta de me retenir et alla rejoindre ma femme.

Le bourreau s'arrêta en me voyant. Je fis le tour pour avoir Cara face à moi, je voulais la regarder, je voulais la voir, j'en avais besoin. Je pris son visage entre mes mains, elle était glacée et tremblait. Ma femme. Ma pauvre petit femme. Tout ça à cause d'un trône.

• Je vais arrêter ça...

• Je...non...ne fais pas ça..., chuchota-t-elle.

Son regard, tout son être refusait ma décision, et je savais très bien pourquoi. Elle connaissait la loi de Royal. Les seuls moyens de destituer un roi, c'est de le tuer ou alors de le pousser à désobéir à une loi sacrée.

Elle ne voulait pas que je perde mon trône, elle était prêt à tout pour que je continue à être roi et d'ailleurs, c'était la raison pour laquelle elle était devenue ma Reisha. Mes yeux se remplirent de larmes. Elle faisait des sacrifices horribles juste pour moi, je compris ce que Nars tentait de me dire.

Je posai ma tête contre son front et l'embrassai. Je me fichai de savoir que tout mon royaume le verrait, j'avais besoin de rester auprès d'elle. Si je ne pouvais pas arrêter tout ça, je pouvais au moins réchauffer son corps et utiliser notre lien pour partager sa douleur. Des nouvelles larmes se mirent à couler sur ses joues, je me tournai vers le bourreau et sommai :

• Finissons-en !

Il fut surpris, il pensait que j'allais intervenir. Donc il faisait partie du complot. Un autre traitre. Je commençai à saturer d'être entouré que des personnes qui voulaient me tuer ou tuer les miens. Je me concentrai de nouveau sur ma femme, elle était si belle même dans cette situation et lui dis la seule chose que j'avais rêvé de lui dire.

• Je t'aime...