Des larmes se mirent à couler sur mes joues, j'étais fatiguée de faire semblant, j'en avais marre du protocole, je voulais juste lui crier ma haine.
Nate se leva, la pièce se vida rapidement. Il me prit la main et m'emmena ailleurs. Apparemment, il avait décidé que nous devions parler.
Il me prit le visage entre ses mains et me força à le regarder. Il souriait mais ses yeux étaient tristes à cause de mes mots, parce que je lui avais dit que je me sentais prisonnière à ses côtés.
- Pour que tu sache que la cage t'appartient aussi et que je suis capable de t'accorder n'importe lesquels de tes souhaits...même celui de me quitter...si c'est ce que tu veux...je vais parler à Lio et si tu veux toujours partir, tu le pourras...
Il se tût. Troublé. Comme si le simple fait de prononcer ces paroles leur donnait du pouvoir et l'écorchait vif. Il se mordilla la lèvre puis quitta la pièce. Mes yeux se remplir de larmes, venait-il vraiment de me rendre ma liberté ? Vraiment ?
- Est-ce que devenir sa reine est le seul moyen de faire fermer définitivement le harem ? demandai-je à Eller lorsque je la retrouvai chez Steph.
- Oui s'il le décide ! Si Nate a une reine, il pourra renvoyer toutes les concubines chez elles ! Même cette peste de Keren...
- Tu le savais ?
- Bien sûr, c'est pour ça qu'il a fait de toi sa Reisha ! Un roi obtient tous les pouvoirs dès lors qu'il a une reine, il devient alors tout puissant ! Sans une femme, il n'est roi que partiellement ! A toi de décider maintenant...
J'étais trop contente qu'Eros reparle à Eller, même si je savais que ça ne résolvait en rien leur problème mais c'était au moins un premier pas.
Je passai la journée suivant avec elle, chez Stephane toujours. Je restais là-bas principalement pour énerver Nate mais quand je vis qu'il faisait aménager le palais de Stephane, que je compris que ce n'était pas un bon plan.
- Pourquoi tu souris ? Ça ne te déranges pas qu'on fasse des travaux chez toi ?
- Pas du tout Reisha, le roi paie tout, en plus et en prime mon travail est passé de supporter les alphas à passer mes journées avec la Deya et vous, donc oui, je suis heureux !
Je soupirai, le frère de Ruth était comme elle, il se contentait de peu. Il suffisait juste parfois que je complimente sa cuisine pour qu'il rougisse de plaisir et soit de bonne humeur tout la journée.
Je montai dans sa voiture en regardant l'heure, je n'allais pas rester longtemps au Palais Royal, je voulais rentrer pour retrouver Eller qui dormait encore.
Elle paraissait si pâle à son arrivée, depuis qu'elle dormait, elle allait mieux. Cependant, elle n'arrivait à le faire qu'en présence d'Eros.
Il passait dont plusieurs fois au palais de Stephane et lui aussi faisait agrandir la demeure. Ils y construisaient même une nurserie. Chez le pauvre alpha qui n'avait même pas d'enfant.
- Tu devrais quand même te plaindre, marmonnai-je tandis qu'il ouvrait la porte de la salle du trône royal.
Il sourit encore. Désespérant. Je levai les yeux et croisai le regard de Nate qui était sur moi.
Il le détourna aussitôt, je soupirai, il allait maintenant me fuir. Stephane me quitta quelques minutes, le connaissant, il allait sûrement revenir avec de la nourriture.
- Tes réserves d'énergie sont très basses.
Je sursautai en reconnaissant la voix de Nate. Il était debout, près de moi et regardait pas la fenêtre. Je ne l'avais même pas vu se déplacer vers moi.
- Ne te lève pas, ordonna-t-il en me voyant tenter de le faire.
Je l'ignorai et me levai quand même. Je me dirigeai vers le milieu de la salle, Il me suivit. Je m'arrêtai, il m'imita. Je me tournai vers lui pour lui faire face et demanda:
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Je sais que tu es fâchée contre moi...
- Oui je suis en colère ! Qu'est-ce que tu veux ?
- Je suis désolé, soupira-t-il avant de se mordiller la lèvre.
- Ça ne suffit pas ! Tu m'as enfermé sans même m'entendre, attaqué, jugé et j'en passe...
- Je suis désolé.
- Tu as faillit tuer des innocents !
- Je suis désolé.
- J'ai failli tuer ce bébé par désespoir ! Je ne voulais pas qu'il vive ce que j'avais vécu...vivre avec un père qui ne l'aime pas !
- Je suis désolé !
- Tu as faillit tuer Stephane !
- Je me suis excusé envers lui...je suis vraiment désolé..., murmura-t-il en évitant mon regard.
- Tu aurais pu me demander qui était le père...
- Je sais. Je suis désolé. Je...ne me souvenais de rien...
- Je sais.
- Je suis désolé. Je...voulais juste te le dire...m'excuser envers toi... et savoir comment tu allais...mais je ne vais pas t'importuner plus longtemps, murmura-t-il en s'en allant. Je passerais par Ethan désormais...
Je sentis mon cœur se serrer, les choses empiraient. Je le connaissais assez pour savoir qu'il n'allait plus oser m'approcher. Si je ne faisais rien, j'allais vraiment le perdre. Il se sentait coupable et je savais exactement pourquoi.
- J'étais consentante.
Il s'arrêta. Mes yeux se remplirent de larmes mais je me retint de pleurer, ça allait empirer les choses. Il allait croire que je regrettais ce qui s'était passé, ce qui n'était pas le cas.
- Tu ne m'a pas agressé, tu ne m'as forcé, tu as repris le contrôle et m'a demandé si j'étais d'accord. Plusieurs fois. J'étais consentente. Tu ne m'as pas fait mal, c'était merveilleux...
Il ne me répondit pas mais je savais que mes mots l'avaient atteint. Après une bonne douche et un diner délicieux préparé par Stephane qui ne cessaient d'apprendre des recettes du continent pour nous faire plaisir, j'allais enfin dormir.
Le lendemain matin, à l'aube, je décidai de quitter le pavillon médical et allai me promener près du lac qui entourait le palais. J'avais besoin de prendre l'air.
- Tu ne devrais pas sortir seule !
- Nate, murmurai-je d'une petit voix.
- C'est dangereux, répliqua-t-il sur le même ton.
- Que me vaut l'honneur de ta présence ?
Il demeura un moment silencieux, réfléchissant à ce qu'il pouvait répondre, je savais aussi qu'il était en train de m'analyser.
- Tu veux que je m'en aille ?
- Non mais tu m'évites en ce moment !
- Je te demande pardon Cara...pardonne-moi de t'avoir traité ainsi...tu souffres à cause de moi...
- Arrêtes de t'excuser, je sais que tu es désolé, protestai-je en me tournant pour lui faire face. J'ai compris que tu es désolé !
- Je ne te mérites...je ne vous mérites pas...tu mérites mieux que ce que je t'offre...
- Tu m'as manqué Enzo, dis-je en le regardant droit dans les yeux.
Il se tût et rougit. Ce qui était très rare...
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EMPYRIA [T8]
RomanceKEMET - Héritage Impérial [T1] Il était toujours là, solide et constant, au milieu des combats et des tempêtes de la vie. Cependant, c'est au moment précis où mon cœur et mon esprit trouvaient enfin l'harmonie dans l'amour, que le destin décida de m...