Aujourd'hui

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Aujourd’hui c’était nous, c’était drôle. Tous les deux contre le monde, les cheveux au vent et ton sourire sans dents. Ton rire qui résonne, qui fissure les murs et qui réchauffe le cœur. La carabine, t’inquiète je maîtrise. Ta fierté de me voir gagner. Parce que je suis le roi comme tu dis. Le roi de ton monde et ça me va.  

Chut moins de bruit on te dit, sois sage et tais toi. Non pas aujourd’hui, pas avec moi. C’est nous et rien d’autre. Notre jour, notre moment. Les lumières, les guirlandes, la musique. Et ton corps, frêle en cadence, tête qui balance. Tient viens là, que je t’apprenne à tirer. Regarde, touche, apprends, découvre.
Tes questions débiles et celles qui le sont moins. Des sourires de malice et tes iris de caprice. Mon petit prince. Tu ne veux pas de mouton mais c’est tout comme. Et je dessine pour toi, tout et n’importe quoi. Sur les traces de St Exupéry a zieuter les galaxies. Tu te souviens, Orion et Bételgueuse, les casseroles qui font des ours. Ouais t’a raison le monde est fou, les étoiles aussi.
Plus tard je serais peintre, comme toi. Parce que je suis Richter, Magritte et Kandinsky. Oui rien que ça, peut-être même plus. Bosch tu connais ? Attends voir je vais te montrer. Et les histoires du soir, elles me manquent celles-là, tient. Avec les noms imprononçables des dinosaures, tellement d’ailleurs que tu te marres, encore. Toujours. Dis, tu te souviens ? Tu te souviens, GI Joe dans le jardin, les chevaliers dans le salon et cache-cache dans les cartons. Les heures passées à t’expliquer, les heures perdues à inventer.

À tes côtés j’oublie. J’oublie que tu n’es plus le même parfois. Deux jours seulement et je te perds. Tout à recommencer. Trois, deux, un, zéro ! Mais je m’en fous. Je reviens, je reviendrais toujours. Nouveau tour de piste. Dans la voiture, le son à fond.
Les musées, les expos et le monde à ta portée. Le regard. Le regard c’est important tu vois. Le ciel mauve, les heures d’orage et le vert de la pluie. Tu as tellement à découvrir que tes yeux si jeunes mangent le monde, grands ouverts. Tout ça ce n’est rien mais c’est important. On est tellement bien tous les deux. À ne rien faire de bien, à faire les cons. Les concours de grimace. Laisse faire va, t’es loin de me battre. Pas encore du moins, un jour peut-être. On dit que pour avancer l’élève doit tuer son maître. Essaye voir, évite s’il te plaît. Nique ta mère, mon Dieu mais tu connais ? Faut que ça brille, faut qu’on enquille. Tu ne comprends pas mais ça te fait rire. Tant mieux, va-y, lâche-toi. Même les gros mots tu as le droit. Et ça veut dire quoi sexy ? Je vais t’expliquer tient, qu’on rigole un coup. 
Tu es tellement mieux sans lui petit prince. Tu sais faut appeler un con par son nom. Et lui c’est le roi. Pire que moi, si je te jure. Laisse-le, oublie le.  Pour un temps du moins. Aujourd’hui petit frère c’est toi et moi contre le monde. Rien d’autre n’a d’importance. 

Quatre lettres pour ta joie de vivre et sept autres pour te le dire.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 07, 2015 ⏰

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 Petit princeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant