SAGA THE DEVIL'S SHADOW : DEVIL ET FLOR PARTIE 3

prise de contact

Flor

Mon chauffeur me laisse aux abords d'une petite ville du nom de Taylor. Enfin ,c'est tout juste s'il ne m'a pas jeté  hors du camion et roulé dessus. Connard!

J'ai laissé le camion repartir avec un bref pincement au coeur pour ces filles qui ont fait le voyage avec moi. Je ne sais pas vers quelle destination elles roulent, mais j'espère tout de même pour elles que leur situation à l'arrivée sera meilleure que celle à quoi je pense. Mais revenons à ma situation! Elle est loin d'être idéale. Je dois penser à moi en priorité. L'avenir de Léandra en dépend!

J'inspecte mon environnement avec méfiance. Des gens qui marchent dans la rue me lancent des petits coups d'oeil et se détourne de mon chemin en reniflant. Ouai, à la vue de mon allure et à l'odeur nauséabonde que je dégage, ce n'est pas très surprenant. Passez 24 heures dans une mare aux cochons, baignant dans leurs excréments et vous me direz si vous sentez la rose en sortant vous aussi! C'est quand même une expérience extrême dont je me serais bien passé pour mes 24 premières heures de liberté conditionnelle! Enfin, bref, je pense quand même que si je pouvais me sentir je ferais de même et me tiendrais loin de moi-même!

La ville diffère totalement ,de ce que j'ai pu en voir à la télévision ,des villes de chez moi. Un centre ville avec des boutiques de pars et d'autres d'une rue Centrale. Des maisons accolées en rang, séparées par des haies verdoyantes et un bout de gazon placé devant. Pas de détritus qui trainent ou de rues sales. Ici tout est net, en rang, bien soigné.

J'avise au loin un grand entrepôt avec le nom du Shadow Club et des gants de boxe accrochés à la façade. Cela doit être leur fameux club de boxe qu'un certain Spare dirige, un de leur lieutenant. Le Sergent d'armes si je ne me trompe pas.

Plus loin, un dinner me fait face. "chez Sally" est écrit en haut de la façade annonçant le nom du propriétaire si je m'en réfère à leurs traditions, ici. Je m'y dirige prestement. J'ai bien besoin d'un café et d'aller aux toilettes pour me rafraichir. Je jette un oeil de l'extérieur et je ne vois que trois femmes à l'intérieur accompagnées d' enfants. Parfait!

La clochette tinte et me fait faire un bond en arrière. Les trois femmes n'ont rien raté de mon entrée theatrale. Ils pourraient prévenir au moins, ça surprend sur le coup! J'ai failli avoir une attaque! Encore un truc que je ne connaissais  pas à cocher à ma liste de découvertes.

Je m'installe au fond et me planque derrière la carte qui récapitule tout ce que le café a à offrir.

-qu'est ce que je peux faire pour vous ma belle?

Je me tends , faisant face à une femme brune d'une soixantaine d'année, yeux noirs chaleureux, sourire franc. Cependant, je n'aime pas les marques de familiarité surtout de la part d'inconnu.

-un grand café s'il vous plaît, ainsi que des toasts beurrés et de la confiture. Merci.

Elle me sourit et acquiesce.

-je vous apporte cela de suite.

Je respire. Je sais que mon anglais est parfait, sans accent. Ma mère a veillé à ce que nous le parlions depuis notre plus jeune âge, ainsi que le français, l'italien et le russe. Nous avons eu des professeurs particuliers dans toutes ces disciplines dès que nous avons été capable de nous exprimer.

Je repense à mon histoire et me la répète mentalement pour ne pas faire d'impair.

"Je m'appelle Flor et j'ai Vingt ans. Je suis née en Amérique mais suis repartie au Mexique suite à l'expulsion de mes parents, qui étaient sans papiers. J'y ai grandi, dans la banlieue de Mexico, mais n'ayant pas d'argent, j'ai décidé de repasser la frontière. J'ai six petite soeurs. Il faut donner des vérités pour ne faire qu'un avec  l'histoire et espérer ne pas se tromper. Puis une fois la frontière passée, les passeurs ont voulu nous vendre et je me suis enfuie, leur volant les quelques billets que je possède. A Mexico, je dansais dans les bars ou boites pour  quelques pesos et ainsi aider ma famille."