Cinq heures plus tard, le bus nous dépose à la gare routière de Pyeongchang et Jihyo appelle un taxi pour nous emmener à l'adresse indiquée par Tzuyu. Dans les vingt minutes qui suivent, Jihyo pousse la porte du petit chalet hôtelier en grelottant.
Tzuyu est là, assise sur un fauteuil, les yeux rougis par les larmes et une main sur sa valise. Je la soupçonne d'être restée dans cette position près de trois heures, à nous attendre désespérément.
Aussitôt qu'elle croise nos regards, la pauvre petite fond en larmes. Jihyo la réceptionne pendant que je nous enregistre à l'hôtel.
Nous montons à l'étage, dans la chambre qui va accueillir les pires souvenirs de Tzuyu dès à présent. Jihyo et moi sur un lit, elle sur l'autre, Tzuyu commence son récit sur les dernières vingt-quatre heures de sa vie.
- J'ai poussé la porte et je les ai trouvés là.
Jihyo se redresse et remonte ses manches, prête à en découdre malgré la hauteur de ses talons. Je lui appuie sur le coude pour qu'elle me rejoigne sur le lit.
- Quoi ? Tu crois que tu vas m'empêcher d'aller buter ce connard ?
- Non, bien-sûr que non, je lève les yeux au ciel. Laisse-lui juste un peu de temps.
Je montre Tzuyu qui fuit nos regards. Elle se fustige de la situation.
- J'aurai dû le savoir. Cette Sana...
- Tu es une femme amoureuse, Tzuyu. Tu as fait confiance à ton cœur et parfois même lui nous trahit.
Je me lève et l'enlace.
- Tu n'as pas à t'en vouloir d'y avoir cru. Il devrait avoir honte.
- J'ai bousillé quatre ans de ma vie, Nayeon. Quatre ans !
- Tu n'as rien bousillé du tout, je conteste. Chaque expérience est valable et tu t'en rendras compte plus tard, laisse-toi le temps.
- Mais comment je vais faire ? Dit-elle.
Sa voix se brise contre moi.
- Comment je vais faire sans lui ? La maison, le chat, tout...
- On sera là, Tzuyu. Du début à la fin.
- On devait se marier... couine mon amie. On devait... on voulait des enfants !
Jihyo fulmine face à nous. Elle enfile un pantalon qui appartient à Tzuyu puis ses bottes.
- Je vais le voir, annonce-t-elle.
- Non !
Tzuyu se lève et retient Jihyo.
- Pitié, reste là.
Derrière elle, son téléphone ne cesse de vibrer. C'est Jungkook qui l'appelle. Lorsqu'il coupe l'appel, je vois qu'il en est à son cent-douzième appel. Mes yeux sortent de mes orbites. Tzuyu fait preuve d'un mental incroyable.
Jihyo s'empare du téléphone.
- S'il rappelle, il aura affaire à moi.
Mais Jungkook ne rappelle pas et Tzuyu se laisse tomber au sol. Après deux bonnes heures à la dorloter, elle consent enfin à s'endormir et Jihyo ne tarde pas à la rejoindre dans les bras de morphée.
J'en profite pour m'éclipser sur le balcon malgré le froid hivernal apporté par la neige. Je décroche mon téléphone et compose le numéro de mon petit-ami. Il décroche aussitôt.
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8 Mélancolies 《 STRAY KIDS 》
RomanceQuand Nayeon se souvient des huit hommes qui ont traversé sa vie. " Il s'avance, je me recule. Sa main se lève vers mon visage, il effleure ma peau de la pulpe de ses doigts. Je ressens la déflagration causée par son geste dans tout mon être. [...] ...