8 Mélancolies 《 STRAY KIDS 》

Chapitre 1 - Kit sushis

Un an plus tard

Je marche entre les rayons du supermarché, fatiguée par tout ces préparatifs épuisants. Personne ne m'a prévenu qu'un mariage demande autant de temps et d'énergie. Je soupire en lançant un paquet de papier toilettes dans mon caddie.

De quoi d'autre est-ce que j'ai besoin, déjà ?

Je consulte ma liste papier et pouffe lorsque je constate l'ajout de dernière minute de mon fiancé : Lubrifiant ! Je range la liste dans ma poche et me dirige le cœur léger vers le rayon en question. Personne à l'horizon, je m'approche des tubes de gel plus colorés les uns que les autres et les inspecte avec curiosité. Parfums, goûts, sensations. Toujours plus de promesses inutiles pour finalement très peu de résultats. Mais il ne faut jamais négliger un bon gel lubrifiant dans une relation.

Une main passe par-dessus mon épaule et s'empare d'un gel chauffant avant d'attraper un paquet de préservatifs vendus par vingt. Je tourne la tête vers le nouvel arrivant, animée d'une curiosité étrange. C'est mon côté voyeuriste qui prend le contrôle.

- Nayeon ?

Je sursaute. Ça pour une surprise.

- Euh... ?

Je fais semblant de réfléchir. Après tout, cela fait des années que je ne l'ai pas croisé alors je peux le faire mariner un peu. Qui plus est, c'est déjà assez gênant de le croiser dans ce rayon en particulier.

- Jisung, m'informe-t-il en se grattant l'arrière du crâne.

- Ah, oui, Han.

Il ne sait plus où regarder mais moi je souris. Je le taquine mais aujourd'hui, ça n'a plus d'importance pour moi. C'est même assez drôle, avec du recul.

- Qu'est-ce que tu deviens ? Je lui demande en souriant.

- Je travaille dans... un bar, admet-il. Et toi, alors ? Ça fait quoi, cinq ans depuis la dernière fois ? Tu as quitté la fac du jour au lendemain.

Je hoche la tête. Il a une mine fatiguée et il sent un peu l'alcool. Je suis un peu étonnée qu'il ait remarqué ma soudaine disparition, à l'époque.

- Oui, je me suis réorienté cette année-là.

- Ah bon ? Oh. Je vois. Tu es repartie à zéro.

- Oui, la fac, ce n'était pas trop pour moi.

- Pour moi non plus, dit-il avec un sourire lointain. Même si je regrette un peu ces soirées...

Je saisis son allusion, puis secoue ma main sous ses yeux.

- Désolée, je ne suis plus une femme libre.

- Ah, pardon. Je ne voulais pas... paraître déplacé. J'évoquais juste le bon temps.

- Oui, le bon temps, j'ironise.

Gêné, il regarde autour de lui et son regard se pose sur les lubrifiants qui nous entourent. Il en pointe un du doigt.

- Celui-là, c'est le meilleur que j'ai testé.

- Merci mais j'ai déjà ma préférence.

J'attrape un tube et le jette dans le caddie, entre le paquet de papier toilettes et le sac de riz. J'ai menti. Je n'ai aucun favori et je m'en fiche pas mal. Je ne veux juste pas de ses conseils. Il semble le comprendre et dégaine son portable avant de me dire :

- Je dois... on m'attends alors je dois...

- Oui, pas de soucis. Prend soin de toi, Han.