𝟸𝟾. 𝙽𝙴𝚆 𝚈𝙾𝚁𝙺

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Meladya


La route jusqu'à New York a été plus agréable que celle passée avec Caleb lors de notre premier entretien avec le patron de The Beast. Même si dans le jet, je pouvais percevoir une crainte s'émaner de lui, il a été de bonne compagnie. Je pense qu'il sera un meilleur hôte que moi... 

Lorsque son pick-up s'arrête devant sa grande villa, j'ai le cœur qui se met à battre la chamade. Le peu de temps que je suis resté ici, n'a pas été le meilleur de mes souvenirs. Nous avons failli nous faire embarquer dans une explosion qui a quand même coûté la vie à plusieurs hommes. Je me demande ce que deviennent leurs familles par la suite. J'ai pour habitude de laisser les autres se charger de demander aux autres d'informer la famille du mort, je n'aime pas me prendre la tête avec ces futilités. 

Et puis, il y a eu ce « fameux kidnapping », avec Ezra qui ne supporte pas ce mot pour définir ce qu'il m'a fait. Même si mes blessures semblent s'estomper avec le temps, j'en garde quand même des séquelles morales.

— Prête à affronter l'antre du diable ? Me demande Ezra.

Il quitte le véhicule sans même m'attendre, suivi d'Arès et je soupire un bon coup avant de le suivre. Ses baies vitrées sont teintées et nous empêchent de voir à l'intérieur. 

Un homme nous ouvre la porte, accueillant chaleureusement Ezra, puis me dévisage lorsque c'est mon tour. 

Ok... 

Je ne suis pas la bienvenue pour tout le monde... 

Je garde mon arme cachée en dessous de mon pull et je crois bien que je la garderais jusqu'à la fin de mon séjour. Je suis chez l'ennemi, la plaisanterie et la belle vie est terminée. 

J'entends un grand brouhaha à l'intérieur de chez lui et me rappelle ce qu'il m'a dit plus tôt, dans le jet. Il a souvent de la visite et je suppose que tout le monde s'est réuni pour son grand retour. Je n'ai pas ce genre d'accueil au manoir, mais c'est sûrement une bonne chose. Je trouve cela gênant d'être le dernier arrivé dans une fête prévue pour vous. 

Et tous les regards que l'on vous jette, je les déteste. 

Nous arrivons dans le grand salon où des hommes sont assis autour d'une table ronde, jouant aux huit Américains. Ils rient et frappent le perdant. 

Ezra, participe-t-il aussi à ce genre d'amusement ? Je le vois mal faire ça, mais cela peut sûrement aider à détendre.

— Patron ! S'exclame l'un des siens.

Et tout le monde tourne la tête vers nous, me dévisageant sévèrement. Un long frisson me traverse le dos, et je mets ma main derrière la posant sur mon arme. Ezra comprend sûrement ma détresse, car il pose sa paume sur mon bras, me souriant chaleureusement, ainsi, mon cœur se remet à battre trop vite. 

Les hommes finissent par se lever, faisant une accolade à leur patron avant que celui-ci ne fronce les sourcils.

— Où est Marwane ? Demande-t-il.

L'homme en question fini par se révéler dans la foule, un sourire insolent aux lèvres. Dès que je le vois, un souvenir rapide me frappe. C'est lui qui m'a renversé. Lui-même a l'air surpris de me trouver aux côtés de son patron, car il fronce les sourcils. Ezraël se tourne vers moi, tendant les mains vers son ami et moi.

— Meladya, je te présente Marwane.

— Je le connais déjà, je lui réponds d'un ton sec.

𝐒𝐇𝐎𝐍𝐆𝐈 - T1 { RÉÉCRITURE }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant