Les pétales de fleurs voletaient dans les airs, ils tourbillonnaient entre eux, suivant des chemins invisibles qui serpentaient entre les branches des cerisiers. La douce odeur des fleurs laiteuses se mêlait à celle du pollen, et couvrait l'air d'un rideau de pétales rebelles qui s'échappaient des arbres, avant de tomber avec grâce sur l'herbe clair qui couvrait le parterre de terre, sans bruit, seulement dans un inaudible froissement. Il y avait une légère brise, qui venait effleurer la peau du jeune homme, comme une caresse matinale, elle murmurait à ses oreilles en soulevant imperceptiblement ses mèches de cheveux, un son agréable se produisait. Sa mélodie rejoignait celle du ruisseau qui chuchotait, là, loin.
Le décor était d'une beauté rare, ce paysage idyllique, comme un tableau peint qu'on aurait déposé au milieu d'une ville de tours de verre, était paisible, il n'y avait pas de discussion bruyante qui agressait les passants. On pouvait se reposer et profiter de la beauté des sakuras, juste regarder.
Kazutora adorait cette période de l'année, et ce parc fleurie en période de hanami. Il lui faisait penser aux nombreuses histoires d'amour que Chifuyu aimait lire, c'était toujours dans des endroits similaires à celui-ci que les héros se retrouvaient et s'embrassaient passionnément. Pour lui jeune homme, ces parcs étaient des lieux de romance, ils étaient fait pour ça, y entrer était comme toucher du bout des doits l'amour, entrevoir ce monde merveilleux qui était décrit dans les Shojos qui s'empilaient dans la bibliothèque chez son ami.
— Tu devrais emmener Baji ici, on dirait un endroit pour les amoureux, dit soudain la voix de Kazutora près du jeune homme.
Sa voix résonnait comme une rumeur harmonieuse, suave, qui s'accordait parfaitement avec la complainte que jouait la nature. Il n'avait pas parlé fort, comme s'il ne voulait pas tirer Chifuyu de sa rêverie trop brusquement. Le jeune homme haussa les épaules, il cligna des yeux, comme s'il revenait à la réalité, et regarda son ami.
— Je crois qu'il n'aime pas trop ce genre d'endroit, dit-il simplement.
— Il aime être avec toi.
— Ça ne suffit peut-être pas.
Kazutora ne répondit rien. Il posa ses mains sur les pierres qui constituaient l'assise du banc, elles étaient longues, plates et froides. Le jeune homme laissa ses doigts parcourir les contours des pierres et porta son regard devant lui, le perdant dans les branches fleuries d'un cerisier.
— Toi tu pourrais emmener Senju, dit son ami au bout d'un moment.
— Ce n'est pas mon amoureuse.
— Elle te regarde avec des étoiles dans les yeux.
Kazutora tourna la tête vers son ami et lui sourit.
— Ça ne suffit peut-être pas.
Chifuyu sourit à son tour mais n'insista pas plus. Le jeune homme ferma les yeux et rejeta sa tête en arrière pour humer les parfums des fleurs et laisser le chuchotement de la rivière le bercer. Aujourd'hui, Kazutora se sentait fatigué mentalement, il avait l'étrange sensation d'être arrivé au bout de quelque chose, comme si son stock de bonne humeur et d'énergie avait été entièrement épuisé. Ce genre de sentiment lui donnait l'impression d'être malade, ses pensées s'assombrissaient et toutes celles qu'il s'efforçait de ne pas avoir revenaient hanter son esprit.
Cette fatigue pouvait surgir de nulle part, il n'y avait peut-être pas de vrai raison pour qu'elle survienne, Kazutora ne comprenait pas ce qui pouvait le mettre dans cet état. Mais c'était particulièrement désagréable. La fatigue lui enlevait sa joie de vivre, elle faisait ternir le monde et lui enlevait toute gaité, pour simplement la remplacer par une sensation de malaise, d'anxiété, et presque de douleur.
Qu'elle étrange douleur... Ce n'était pas physique, mais elle n'était pas vraiment mentale non plus. Le jeune homme en avait à peine conscience. Il sentait remuer quelque chose en lui, se gorge était serrée, et son cœur battait plus vite que d'habitude. Il sentait bien quelque chose mais ne savait comment l'expliquer.
— Kazutora, appela Chifuyu après quelques minutes de silence. Ça fait longtemps qu'on ne t'as plus vu.
— Hmm ? Je sais, désolé.
— Et tu ne nous as presque pas envoyé de messages.
— J'étais occupé, désolé, je serais plus présent, promit le jeune homme.
— Il n'y a pas de problème, je ne te reproche rien ! C'est juste que... tu sais que si ça ne va pas tu peux nous en parler ? Ou juste à moi si tu le veux.
— Oui je sais, pourquoi tu me dis ça ?
— Parce que tu es distant en ce moment, expliqua nerveusement Chifuyu. Tu t'éloignes de nous, tu es souvent dans tes pensées... Mais ce n'était pas comme d'habitude. En général quand tu es dans tes pensées, tu regardes simplement dans le vide et tu réfléchis à autre chose. Mais là... c'est différent. Tu regardes toujours dans le vide, mais il y a cette expression sur ton visage... Je ne saurais pas la décrire, mais en la voyant j'ai juste l'impression que tu as mal, et que tu as besoin d'un câlin... enfin je sais que c'est ridicule ! Les câlins sont inutiles en soit, ça ne résout pas les problèmes mais c'est ce que je ressens quand je te vois comme ça, et je ne sais pas quoi faire d'autre pour t'aider...
Kazutora rouvrit les yeux et regarda son ami avec tendresse. L'entendre s'inquiéter pour lui le touchait vraiment, il n'avait pas l'habitude d'entendre ce genre de chose. Mais c'était vrai que Chifuyu était de nature très protecteur avec les autres, il s'inquiétait toujours pour tout le monde et veillait constamment à ce que chacun aille bien.
Le jeune homme adorait ça chez son ami. Chifuyu était une personne adorable, c'était une de ces personnes qui prenaient du temps pour tout le monde, qui écoutait chaque histoire avec attention, oh et qui complimentait des inconnus à leur fac parce que « recevoir un compliment ça fait toujours du bien ».
— Enfin, je sais que tu es très renfermé sur toi et tout, d'un côté j'aimerais t'obliger à me parler et à me dire ce qui va pas, parce que même si je ne peux pas régler tes problèmes je peux simplement t'écouter, continua Chifuyu. Mais d'un autre côté, je ne veux pas te forcer à quoique ce soit. C'est privé, peut-être même intime, alors tu ne dois pas avoir envie d'en parler et je le comprends. Dans tous les cas, je suis là pour toi.
Kazutora sourit doucement.
— Tu t'es déjà demandé pourquoi est-ce que tu es comme ça, questionna-t-il d'une voix posée.
— Comment ça ?
— Pourquoi est-ce que tu veux toujours aider tout le monde ? Pourquoi est-ce que tu es aussi gentil, pourquoi est-ce que tu souris toujours même lorsque ça ne va pas ?
— ... Je le fais parce que ça vous fait du bien. Je veux être comme un rayon de soleil et illuminer votre vie, dit Chifuyu en riant. Je veux être ce genre de personne parce que je veux être comme un point de lumière. Je veux tenir lorsque vous vous craquez, et vous rassurer en vous montrant qu'il y a toujours un moyen d'aller mieux. Parce que moi, j'aimerais avoir quelqu'un comme ça dans ma vie, alors je me dis que vous le voulez peut-être aussi.
— C'est un bel objectif, dit Kazutora. C'est vrai que tu es un rayon de soleil. Tu nous donnes envie d'être heureux même lorsqu'on est triste, te voir sourire et t'entendre rire c'est presque un remède contre la déprime.
Chifuyu rougit légèrement sans savoir quoi repondre. Kazutora détourna le regard pour qu'il ne soit pas trop gêné et ramena ses jambes en tailleur.
— En ce moment, je cherche pourquoi est-ce que moi je suis comme ça, c'est pour ça que je t'ai posé cette question, dit-il en posant son regard sur un papillon aux ailes d'or qui s'était posé sur une fleur de cerisier tombée au sol.
— Tu as l'impression de ne pas savoir qui tu es ?
— Non ce n'est pas ça... Tu as raison, je me suis éloigné de vous et comme tu l'as dit c'est quelque chose que je peux faire souvent. Je ne t'ai jamais dit pourquoi je faisais ça, mais Baji et Mikey sont au courant.
— Tu n'es pas obligé de me le dire, s'empressa de dire Chifuyu.
— Je sais. Mais ça ne me dérange pas de t'en parlé parce que tu es quelqu'un d'important pour moi, affirma Kazutora. Mais au fond je pense que tu sais très bien comment je raisonne, tu me connais par cœur... J'ai l'impression de ne pas être utile dans notre groupe d'amis, c'est comme si j'étais une pièce rapportée, et que je n'avais pas ma place, alors que je sais que ce n'est pas le cas. Je préfère partir parce que vous êtes mieux sans moi et parce que j'ai besoin qu'on me dise que je suis important... Ça fait peut-être égocentrique mais on ne m'a jamais dit que je comptais alors parfois je... je pars... et j'ai besoin qu'on vienne me chercher et qu'on me dise qu'on m'aime, avoua le jeune homme avec une pointe de honte dans la voix. J'ai besoin qu'on m'aime et de me sentir aimé...
Chifuyu ne répondit pas tout de suite. Le connaissant, il devait hésiter entre répondre quelque chose de cohérent, le rassurer, ou le serrer dans ses bras.
— À entendre on croirait qu'un ami doit forcément être utile, finit par dire son ami. Un ami n'est pas là pour remplir une fonction, tu n'es pas là pour être utile.
— Peut-être...
— Pourquoi est-ce que tu penses ce genre de chose, demanda Chifuyu en fronçant les sourcils. Je trouve pas ça très normal... Peut-être que pour toi ça l'est, mais se dire que les autres sont mieux sans nous c'est violent, ça veut dire que tu ne t'accordes aucun valeur...
Kazutora haussa les épaules en soufflant longuement.
— Justement je ne sais pas... Enfin... j'ai vraiment cherché d'où ça pouvait venir et... je me suis rappelé de quelque chose. Et depuis je n'arrête pas d'y penser.
— Tu t'es rappelé de quoi ?
Le jeune homme mit quelques secondes avant de répondre. Il leva les yeux sur le ciel azur qui s'étendait au-dessus de lui et le contempla longuement. Il pouvait voir ses souvenirs défiler devant ses iris. Un cartable. Un jeu. Un banc de pierre. Des feuilles d'érable mortes... Pourquoi est-ce qu'il se souvenait de ça maintenant ?
— Je ne suis ami avec Baji, Mikey et tous les autres que depuis la seconde tu sais, demanda lentement le jeune homme.
— Oui je sais, Baji me l'a dit.
— Avant j'avais d'autres amis mais ils n'étaient pas aussi importants. Sauf en sixième. Quand j'étais en sixième j'étais amis avec cinq garçons, et ils étaient tout pour moi. Je les considérais comme mes frères, ils faisaient partit de ma famille. Je n'étais pas dans la même classe qu'eux alors je ne pouvais pas les voir autant qu'en primaire, mais eux ils étaient tous dans la même classe. Tu sais, la sixième c'était quelque chose d'incroyable pour moi. C'était comme entrer dans le monde des grands, devenir autonome, être un adulte. C'était un grand pas pour moi, j'étais mort de peur mais j'en ai toujours rêvé. De mon point de vue d'enfant de onze ans, le collège était merveilleux, c'était là qu'on commençait à connaître le monde, à rencontrer plein de personne, c'était là qu'on avait nos premiers baisers, nos premières peines de cœur... C'était un peu comme une utopie à mes yeux...
Kazutora se tut et baissa les yeux. Il avait commencé à triturer des doigts sans s'en rendre compte, ses jointures étaient toutes rouges à force de les avoir pincés.
— Tu n'es plus amis avec ces garçons, demanda Chifuyu avec prudence.
— Non.
— Je peux te demander pourquoi ?
— Je me suis fait exclure du groupe, dit simplement Kazutora.
— Comment ça ?!
— ... À l'époque j'étais encore plus introverti qu'aujourd'hui, j'étais très timide et je ne parlais pas beaucoup. C'était compliqué pour moi d'être entouré de monde, je ne me sentais jamais à ma place parce que je ne savais pas quoi dire. Je restais toujours tout seul dans ma classe, je n'osais pas aller vers les autres et le midi, quand mes amis ne m'attendaient pas pour manger, je sauter les repas pour ne pas manger seul, parce que j'avais peur d'être jugé.
— Tes amis ne t'attendaient pas pour manger, s'étonna Chifuyu.
Kazutora ne réussit pas à répondre tout de suite. Étrangement il avait la gorge nouée et ses mains tremblaient en repensant à tout ça.
— Ça va, s'inquiéta Chifuyu.
— Oui... c'est juste que repenser à tout ça... je... je pensais m'en être débarrasser et... et... c'est toujours dans un coin de ma tête et c'est pour ça que je...
— Hé doucement, tout va bien Kazutora, assura son ami en posant sa main sur son épaule.
— En fait je... un jour, mes amis m'ont exclu du groupe, comme ça, d'un coup, ils m'ont fait comprendre qu'ils ne voulaient plus de moi, débita Kazutora à toute vitesse. Mes souvenirs sont confus mais je revois encore la scène... On jouait à chat, et j'ai été désigné pour être le chat, sauf que... mes amis m'ont dit « vient pas nous chercher ». Ils voulaient partir et je n'avais pas le droit de les suivre. Je m'en souviens, c'était un midi en automne, ça s'est passé au milieu de la cour. Je suis resté planté au milieu de la cour, à les regarder partir loin de moi, il y en avait un qui avait son bras sur les épaules d'un autre. Il s'est tourné vers moi à un moment, comme pour vérifier que je ne les suivais pas. Je...
Kazutora cligna des yeux et vit des larmes s'écraser sur sa peau rougie.
— Je me souviens être parti m'assoir sur un banc, il était en pierre, comme celui-ci. Il était froid, désert, je me suis assis dessus... et... j-j'ai baisse les yeux sur mes mains. J'avais la gorge tellement nouée que je respirais à peine. Personne ne m'avais dit aucun mot mais j'avais tout compris. J'arrivais pas à pleurer, je sentais des larmes dans mes yeux mais rien ne coulait. Je... je me souviens qu'à un moment j'ai tourné les yeux et j'ai regardé un tas de feuilles mortes près de moi. C'était des feuilles d'érables, elles étaient rouges et oranges, avec de m-magnifique formes... J-j'ai jamais rien dit à personne. Mes parents étaient pas au courant que je n'avais plus d'amis, j'ai... j'ai... j'étais seul et je ne voulais le dire à personne. Je... aujourd'hui je sais que je pourrais vivre avec, mais... là je venais d'entrer en sixième, j'étais jeune, je n'avais personne d'autres... et... se faire abandonner comme ça c'est tellement dur pour un enfant, dit Kazutora, le regard perdu dans le vide, les jours inondées de larmes.
— Pourquoi est-ce qu'ils t'ont exclu, demanda Chifuyu d'une voix boulversé. C'est super violent et horrible...
— Mais je sais pas ! Tout allait bien, je... j'ai jamais compris ! Jamais ! Mais je me suis toujours dit que c'était parce que j'étais introverti et que eux c'étaient... un peu comme des populaires...
— C'est à cause de ça que tu as l'impression qu'on ne t'aime pas, demanda Chifuyu.
— J'en sais rien... Pour moi c'était du passé, j'y avais pas repensé pendant longtemps mais là je me rends compte que je ne me suis pas débarrasser de ça... Et... c'est dingue que des années après j'y pense encore. C'est dingue qu'un si petit événement me touche encore, ça impacte ma vie sans même que je ne m'en rende compte, dit Kazutora en pleurant dans s'en rendre compte. À cause de ça j'ai toujours pensé que je ne comptais pas vraiment, que j'étais remplaçable et que personne ne tenait vraiment à moi. J-je... au moindre petit problème j'ai peur de me faire rejeter, quand on ne me répond pas ou qu'on ne vient pas me parler je me dis que c'est parce que je ne compte pas, c'est automatique, c'est ancré en moi et j'arrive pas à m'en défaire...
Chifuyu ne chercha pas à répondre. Il attira le jeune homme contre lui et nicha sa tête dans son cou en caressant doucement ses cheveux.
C'était la première fois que Kazutora racontait ça à quelqu'un. Le dire à voix haute lui donnait l'impression que c'était encore pire que ce qu'il croyait, dans son esprit cet événement n'était pas si important... Mais en fait si. Vivre ça à ce moment l'avait plus touché qu'il ne l'avait cru, il n'aurait jamais pensé qu'à dix-neuf ans, il puisse encore y penser.
— Tu as conscience de ce qu'il t'ait arrivé, c'est une très bonne chose, et tu l'as même accepté, dit Chifuyu au bout d'un moment. Se rendre compte des poids qui pèsent sur nous permet de s'en libérer, c'est réel, je ne l'invente pas. D'ailleurs je ne comprends pas comment tu as pu l'accepter, tu en parles presque comme si c'était normal. Moi je comprends que ça te fasse autant de mal, c'est bloqué dans ton esprit depuis longtemps, c'est évident que ça influence chacune de tes relations. Je trouve ça violent psychologiquement, surtout pour un enfant. Se faire exclure sans raison par des personnes qui nous sont chers, c'est très dur à endurer... Tu sens que la relation que tu as avec des amis d'aujourd'hui est différente de celle avec tes anciens amis ?
— Hmm oui... vous vous êtes plus cons, dit Kazutora en riant à travers ses larmes.
— Baji et Mikey sont cons, moi je suis un génie !
— Évidemment Chi, évidemment. Mais plus sérieusement, oui je sens que c'est différent. Peut-être parce qu'on est plus grands, mais je me sens bien avec vous, et je sais que vous seriez pas capable de m'abandonner, en tout cas toi et Takemichi vous seriez pas capable c'est sûr.
— Et Senju ! T'as déjà eu une amoureuse ?!
— Non et je n'en ai toujours pas, souligna Kazutora en se redressant.
— Oh mais allez, t'as l'impression qu'on ne tient pas à toi mais Senju ça doit être différent non ? Parce que quand on a un amoureux on sait qu'il nous aime nous et pas quelqu'un d'auge, dit Chifuyu.
— Chi, c'est pas parce que tu es en couple avec Baji qu'il y a de l'amour partout, dit le jeune homme en essuyant ses larmes.
— Bien sûr que si ! Enfin non, c'est parce que je suis en couple avec l'homme le plus incroyable de la terre, mais il y a toujours eu de l'amour partout ! Takemichi aime Hinata, Koko il aime Inui, Hakkai il aime Mitsuya, Draken il aime Emma, et San- quoi ?
— Quoi « quoi » ?
— Pourquoi t'as froncé les sourcils ?
— Pour rien !
— ... Ben Draken il aime Emma non, demanda Chifuyu sans comprendre.
— Oui, on aime Emma, assura Kazutora en retenant un petit rire.
— Attends, y'a une douille là, c'est quoi cette tête ?
— Quelle tête ?
— Arrête de me prendre pour un idiot, s'énerva Chifuyu en donnant une tape sur la cuisse du jeune homme. Draken et Emma ils sont amoureux, Takemichi me l'a dit ! Ils étaient au cinéma ensemble en plus, et on est d'accord que Draken il a dormi chez les Sano samedi soir ?
— Ah oui, je confirme qu'il a dormi dans le lit d'un Sano, pouffa de rire Kazutora.
— Ben voila ! Pourquoi tu ri... Mais non. Draken il est avec Emma, dit son ami en comprenant soudain.
— J'ai toujours su que c'était pas un mec fidèle, dit Kazutora en éclatant de rire.
— Il trompe Emma avec Mikey ?!
— Il la trompe pas ils sont pas ensemble ! Disons que Emma flirt avec lui, et qu'il ne sait pas comment la repousser.
— Mais... Y'a quelque chose qui se passe entre Mikey et Draken, dit Chifuyu d'une voix abasourdie.
— Ah bah il se passe beaucoup de chose en bas avec eux hein.
— ... Mais non. Pour de vrai ?
— Attends. Tu croyais quand même pas que Mikey boitait parce qu'il s'était vraiment blessé ?
— ... Draken a couché avec lui, murmura Chifuyu en plaquant ses mains sur sa bouche.
— Il l'a foudroyé tu veux dire, s'exclama Kazutora avec hilarité.
— Mais non !
— Mais si ! Hé mon coco, ça fait deux semaine que Mikey met plein de col roulé, tu t'es posé aucune question, s'étonna le jeune homme.
— Oh non mais je suis trop bête moi...
— T'inquiète pas, t'es pas le seul à ne pas avoir remarqué, rassura Kazutora. Mais garde ça pour toi, je te fais confiance alors je te l'ai dit, mais ça pas le raconter à tous nos potes non plus...
— Non non... Par contre je vais clairement passer un savon à Baji, pourquoi est-ce qu'il ne me dit rien celui-là ? Si c'est comme ça je lui raconte plus aucun potin, dit Chifuyu d'un air vexé.
— T'en es incapable Chi. Tu lui racontes tout le temps la vie des autres.
— Alors je me tairais, le silence c'est bien aussi.
— Tu vas vraiment lui faire la tête pour ça ?
— ... Non je ne suis pas un bébé à ce point. Et je l'aime trop pour lui en vouloir.
— Ça me rassure, à chaque fois que tu lui fais la tête il déprime pendant une semaine, même si tu ne lui en veux plus au bout d'une heure. Parce qu'à cause de ça il s'en veut hyper longtemps et ça le déprime de se dire qu'il n'est plus parfait à tes yeux.
— Il est un petit peu grave, mais je l'aime quand même, dit Chifuyu en riant.
— Tu es exactement pareil.
— Qui se rassemble s'assemblent.
— ... C'est pas les opposés s'attirent plutôt ?
— ... Ben non. Takemichi et Hinata ils sont pareils et ils sont ensemble.
— Mikey et Draken sont totalement différents...
— Rindo et Sanzu sont pareils.
— Tu rigoles ?! Sanzu c'est un excité turbulent, Rindo il est tout calme, tu sais qu'au début Baji pensait qu'il était muet tellement il disait rien ? Ça montre que Rindo est très différent de Sanzu.
— Non mais en même temps Baji il est con, dit Chifuyu avec désespoir. Je te rappel qu'il pensait que Draken se prostituait quand il a découvert où il habitait. Il en était vraiment persuadé, c'est ça le pire...
— Oui bon... Baji est pas toujours très malin, accorda Kazutora. Ah tiens, le voilà justement.
Il venait de s'apercevoir qu'un jeune homme était en train de se diriger vers eux, un sac plastique à la main.
— Les gars, s'exclama-t-il avec incrédulité. Vous saviez que Kakucho était aveugle de l'œil gauche ?!
— Ben oui, c'est évident, dit Kazutora.
— Mais moi je pensais que c'était une lentille qu'il mettait, pour le style quoi, dit Baji d'un ton surpris.
— Tu vois il est con, dit Chifuyu.
— Alors ça c'est méchant chaton.
— Désolé mais t'abuse aussi mon chéri.
— Oh non, ne commencez pas avec vos surnoms là, je suis là je vous rappel, dit Kazutora d'un ton suppliant.
— Je lui donne des surnoms si je veux, répliqua Baji. Si je veux lui dire « mon chéri d'amour que j'aime plus que tout au monde » je lui dis « mon chéri d'amour que... Ben t'as pleuré ?
— T'inquiète pas, répondit le jeune homme avec un sourire rassurant.
— Pourquoi t'as pleuré ? Il s'est passé quelque chose ?
Kazutora secoua doucement la tête. Il se leva pour céder sa place à son meilleur ami et lui tapota l'épaule.
— Ne t'en fais pas pour moi, ça va mieux grâce à Chifuyu. Tu as un petit ami incroyable, t'as de la chance de l'avoir.
— C'est nous qui avons de la chance d'avoir quelqu'un comme toi dans notre vie, répliqua Chifuyu.
Kazutora ria légèrement face à cette réaction. Évidemment, Chifuyu savait toujours quoi répondre. Mais ça faisait du bien à entendre.
Kazutora avait de la chance d'être aussi bien entouré aujourd'hui.
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Les feuilles mortes d'automne
FanfictionKazutora avait onze ans... Les enfants ne sont pas toujours aussi gentils que ce que l'on croit. Ce n'est pas un Kazufuyu, ni un Baji x Kazutora au cas où.