Double cohabitation

Prologue

♡ Les mots qui se mélangent. 
♡ L'encre de ma plume qui s'agite.
♡ Ces mots qui me hantent.
♡ Je veux qu'ils giclent.

Prologue 

Le scooter filait à toute allure, zigzaguant entre les voitures. La couleur blanche des phares illuminait cette nuit étrangement sombre, trop pour une nuit d'été. Une Peugeot rouge me manqua de peu, klaxonnant comme si le conducteur était innocent, me faisant violemment braquer sur la droite, et puis, mes yeux furent brouillés, tout aussi vite que ces phares virant au rouge. 
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C'est dans ce bruit de pneu s'enflammant contre le goudron, que mon corps s'envola à plus de dix mètres, pour finalement retomber en un craquement, contre le toit de cette même voiture, aussi rouge que mon sang qui dégoulinait. 
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Le goût du sang dans ma bouche, une douleur effroyable m'immobilisait complètement. Une alarme s'était enclenchée sur certaines voitures, je n'entendais plus que ça. Ces mélodies aiguës, qui résonnaient en sorte de canon dans mes oreilles. Étrangement, rien n'arrivait, personne ne parlait, personne ne marchait. C'était comme si le temps s'était arrêté. Je me sentais comme un  fantôme, comme presque morte, comme si quelques fragments de mon âme s'étaient déjà envolées. 
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Pourtant, cette putain de douleur me tiraillait encore. Le goût du sang dans ma bouche semblait disparaître, de plus en plus. Une douleur aux jambes, aux bras, au ventre, sur la totalité de mon corps. Et puis, je paniquai. Dans ma bouche, quelque chose poussait dans ma bouche  ! De plus en plus, plus nombreux encore. Cette fois, pas de douleur, juste une sensation étrange, comme si des dents avaient magiquement poussé. 
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Et puis, mon corps se cambra de douleur, dans des craquements osseux insupportables. Ma mâchoire s'ouvra en grand, mais aucun cri n'en sorti. Ils se noyèrent dans ma gorge, pour finalement disparaître complètement. 
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C'est dans un dernier craquement au niveau de ma nuque, que tout s'arrêta. J'ouvrai les yeux, en me redressant en sursaut. Assise sur ce toit, les quelques personnes me dévisageaient ouvertement, leurs orbites contractés, leurs bouches ouvertes.