- Chapitre V : notre livre

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-Dis, t/n, me chuchota Tendō en cours.

-Oui ?

-Il y a une soirée organisée, par je-ne-sais-qui, dans trois semaines. Tu viendrais ?

Oh j'en avais parler avec t/ma. On s'était dit qu'on irait ensemble.

-Je crois. Je comptais y aller avec une amie. Pourquoi tu ne demanderais pas à Semi ? Demandais-je.

-C'est déjà fait, tu crois quoi. Mais Semisemi a son cours de guitare de 20h à 21h. Pas sûr qu'il vienne.

Semi, de l'autre côté de l'allée de Tendō fronça les sourcils et se tourna vers nous, entendant son surnom. Tendō lui fit un signe de main pour le rassurer et le garçon aux cheveux blancs se reconcentra.

-Et Ushijima ? Demandais-je encore.

-J'irais avec lui, affirma le rouquin. Lui et ses fans girls.

Le prof nous interpela et nous nous taisames. Je remarquai le regard du Guess Monster après ses propres paroles, l'air toujours étourdi et un peu perché. J'eus un pincement au coeur pour toutes les moqueries et les injures que je savais qu'il avait reçu, envers son talent ou son apparence.

Il ne le méritait pas.

Dans la semaine, alors qu'un midi je m'installais pour manger avec mon groupe de copines, nous fûmes rejointes par quelques garçons de troisième année, dont Tendō que je fixai avec de grands yeux.

-Bonjour, bon appétit à toutes lança-t-il en s'asseyant sur la table à côté de moi. T/n, il fallait que je te parle.

-Ah ?

Ushijima, Reon, Semi et deux autres garçons ne faisant pas partie de l'équipe de volley étaient là aussi, désarmés face à ce petit groupe de filles que les avait forcé à rejoindre Tendō. Je croisai le regard de Semi, et ce fut à celui qui le lâchera le premier. Il eut un tic de sourcil, paraissant une fraction de secondes plus doux, et détourna soudain les yeux. Je crus le voir rougir...?

-Bon, alors. Tu te souviens du devoir d'anglais qu'il fallait que l'on fasse entre voisins, à rendre pour aujourd'hui ?

-Oui ? Et...?

-Et bien, on l'avait rédigé sur une feuille, que l'on m'avait confiée, on est d'accord ?

J'hochai la tête, lui faisant comprendre par mon regard que j'étais impatiente de ce qu'il allait m'annoncer.

-Bah je l'ai perdu.

...

J'écarquillai les yeux, grands ouverts, puis me pris la tête entre les mains.

-Roooh... j'y crois pas.

Je me tournai vers Tendō, qui me regardait comme un enfant qui aurait fait une bêtise, sa bouche féline plissée en un sourire signifiant "Ouais, zut".

-Sors une feuille, ordonnai-je.

Nous passâmes la pause midi à rattraper notre devoir, se souvenant à moitié de ce que l'on avait rédigé, demandant parfois de l'aide à Semi qui s'avérait être calé en anglais, plus que moi, l'avouerai-je.

T/ma faisait partie des fans girls d'Ushijima. Alors je ne vous explique pas sa joie lorsqu'il s'était assis à côté d'elle. Elle m'harcela toute la journée avec ça, se vantant d'avoir été à moins d'un mètre de distance d'Ushijima.

-Tu ne l'intéresses pas, lui avais-je rétorquer pour lui clouer le bec.

-Tu dis ça parce que t'es jalouse.

-Pas du tout ! Il n'est même pas mon style, peuh.

-Ah oui ? Parce que tu es intéressée par quelqu'un d'autre ?

-Tu rêves.

-Enfin, pour l'instant, ma situation amoureuse est bien meilleure que la tienne, affirma ma meilleure amie.

Je lui donna un coup de coude dans les côtes en roulant les yeux.

___________

-"Mon double vivant" (NDA : nom imaginé et n'existant pas), me lança une voix.

Je sursauta, concentrée dans le résumé d'un livre de la librairie du coin. Cet endroit était mon petit refuge. Mon petit endroit à moi. Bien que je n'oubliais pas que c'était un lieu publique avant tout.

Une pensée me frappa. Tout tournait autour de ce garçon, depuis quelques jours. J'avais l'impression d'entendre son nom partout, de le voir partout.

-Pardon ? L'interrogeai-je.

Il ne me répondit pas et me tendit un livre, que je supposai lui appartenir. Je réfléchis quelques secondes à comment se faisait-il qu'il ait en ce moment même un livre de sa bibliothèque. J'en vins à la conclusion qu'il le lisait ici, l'ayant précédemment acheté, peut-être passant par là et ayant eut envie de se poser, ou pour une quelconque autre raison.

-Ça te plaira.

Semi s'éloigna, quelques mangas à la main, et je lis le résumé.

La quatrième de couverture ne contenait qu'une phrase :

"Commençons par la fin d'un début : je suis mort le 31 décembre 1999 à quelques secondes du nouveau millénaire ; je n'ai jamais respirer l'air de cette nouvelle ère."

Je couru chez moi, pressée de le lire. Je bondis dans mon lit, et entama ma lecture.

___________

Je lu le livre bien vite : 572 pages en à peine quatre jours. Ça m'avait passionnée. Je ne regrettait pas d'adorer la littérature. Encore moins de connaître Semi.

L'histoire parlait d'un jeune adulte d'une vingtaine d'année, décédant d'un suicide de son "second lui" de sa schizophrénie atteint d'une dépression (NDA : toute l'histoire est inventée de ma part, et si vous pensez que j'ai voler l'oeuvre d'un auteur sans l'identifier, ce n'est qu'une simple coïncidence). Je sais, ça commence glauque, mais la suite est accrochante.

On plonge dans l'imaginaire lorsque Marcus Wallwood (tel que s'appelle l'enterré) assiste à son enterrement, en tant que fantôme. Ainsi, l'auteur écrit une hypothèse de la vie après la mort en faisant vivre son fantôme à travers les progrès des années 2000. Marcus a déjoué une guerre, modifier les résultats de vote présidentiel en ayant assisté aux coulisses du candidat, et tout autre chose. Parenthèse : Marcus est seul, seul comme fantôme, et parcoure le monde sans jamais trouver un compagnon, puisque les âmes vivantes le traitent toutes comme un invisible. Pourtant, il parviendra à tomber amoureux. D'une inconnue, qu'il trouvait belle et pleine d'élégance. Il l'avait suivie, les années passant, avec l'once de respect de fermer les yeux lorsqu'elle se changeait. Sauf que, contrairement aux rêves des gamins, quand on meurt, notre vie après la mort n'est pas éternelle. Marcus Wallwood décède une seconde fois, la date de sa mort de vieillesse qui lui était prédéstinée. Le livre se finit sur son âme qui part rejoindre son cadavre, et la phrase, que je cite :

"Même mort, j'ai réussi à subir le décès, cette fois-ci amoureux."

J'ai pleurer pour ce livre. Je ne le cacherai pas.

J'appelai Semi. J'en avais l'obligation absolue. Il décrocha sans que je ne l'attende. Et nous parlâmes, pendant d'abord une demi-heure, puis une heure entière, puis peut-être deux heures encore. Nous avions finit en Facetime. Je m'endormis vers 23h. Je ne saurais jamais ce qu'il s'était passé après ça.

OUR SONG || 𝑆𝑒𝑚𝑖 𝐸𝑖𝑡𝑎 × 𝑟𝑒𝑎𝑑𝑒𝑟Où les histoires vivent. Découvrez maintenant