Le soir ou j'ai eu Berry, je m'en souviens comme si c'était hier. C'était un dimanche, durant le mois de novembre de ma terminal.
Sana et moi, c'était fini depuis deux jours. Elle m'avait quitté, vendredi après les cours. Selon elle : la musique était la seul chose que j'étais capable d'aimer. Elle disait que je ne l'aimait plus comme avant. Que 3 racha était devenu plus important dans ma vie, qu'elle.
Je ne l'avais pas contredit.
Sur le moment je n'avais été capable de rien.
Jusqu'à aujourd'hui je ne sais pas si c'est parce que je n'ai pas su comment ou alors pourquoi.
Car dans un sens je savais qu'elle avait raison, mais ses mots n'en étaient pas moins blessant.
Suite à ma rupture, je m'étais enfermé dans ma chambre. J'y étais resté pendant deux jours et deux nuits, sans donner signe de vie.
Je n'avais pas pleurer, et je ne me sentais pas forcément triste ou en colère. J'étais juste vide.
Rien n'était plus Christopher, chez moi. Elle était comme un morceau de ce qui dessinait mes contours. Elle faisait -au dessus de ma vie- partie de mon être. C'était un morceau d'elle, plus un morceau de lui et d'eux qui me faisaient, moi, Christopher.
Enfin c'est ce que je croyais.
Et maintenant qu'elle était partie. Ce qui devait ressemblé à la douleur d'un membre en moins, n'était que vide. J'étais vide et pourtant inspiré, parce que j'avais fait des dizaines de prod.
Small things est née, ce weekend là.
Le soir où j'ai eu Berry, c'était dimanche, soir de novembre. Il pleuvait beaucoup, ce soir là. Je pouvais entendre les gouttes cogner contre ma fenêtre, dans un bruit répétitif. J'étais assis à mon bureau. J'écoutais la dernière composition que j'avais faite, quand mon estomac avait décidé de faire son show. J'avais soupiré en voyant qu'il n'était pas encore assez tard pour être sûr de ne pas croisé ma mère. Si elle me voyait prendre de la nourriture dans les placards alors que j'avais loupé les trois derniers dîné, j'allais passer un très mauvais quart d'heure. Pourtant, mon ventre me criait d'agir, alors je le fit. Peut-être dormait-elle déjà.
Attention spoil : pas du tout.
" Bahng Christopher Chan." Avait-elle hurlé alors que je me concotais un sandwich, directement dans le frigo.
C'est comme ça que je m'étais retrouvé, un dimanche soir, vingt et une heure, des pantoufles dinausord -appartenant à Lucas- au pieds, à quelques pâté de maison, obligé à trié les bouteille de verres. Et tout ça sous la pluie et le froid.
Oui, c'était clairement abusé, oui. Mais bon, ma mère était du genre à être dans l'abus.
Alors que je jetais la dernière bouteille dans la poubelle, le buisson sur ma gauche se mit à gigoter, me faisant violemment sursauter.
" Putain, mais c'est quoi cette merde." Avais-je presque crié quand une ombre m'avait sauté au visage.
Cette ombre, c'était Berry. Aujourd'hui, quand j'y repense je souris encore, parce que j'arrive à me rappeler de la tête que ma mère avait tiré ce soir là, quand j'avais ramené l'animal sous son toit.
Elle n'était clairement pas d'accord, mais le sourire que j'affichais ce jour là avait finit par avoir raison d'elle.
Berry était sûrement arrivée au meilleur moment. Il avait comblé un vide que je pensais ne jamais plus pouvoir comblé.
Aujourd'hui il pleuvait aussi. Comme ce weekend là, j'étais resté coincé entre quatre murs pendant deux jours. Et c'est bizarre, mais le souvenir de ma rencontre avec Berry avait précédé mon évolution. Pour la première fois en deux jours, j'ai réussi à sortir de mon studio.
Changbin et Jisung étaient là. Dans la salle commune, ils discutaient, comme à leur habitude.
Jeongin et Felix aussi, étaient là. Ils se chamaillaient dans un coins, mais avaient arrêtés en me voyant sortir.
Ils c'étaient tous mit à me fixer en silence, comme si un monstre se dressait face à eux.
" Donne moi son adresse." Avais-je simplement dit, le regard dure en opposition avec celui d'incompréhension de Felix.
" Son..son adresse ?"
" Hyunjin. Je veux que tu me donnes son adresse."
Comme cette nuit pluvieuse de novembre avant que je ne rencontre Berry, je ressentais ce vide immense en moi. Je m'en rongeait les ongles à sang. C'était plus fort que moi. Je voulais et je devais le confronter. Achever ce que je n'avais même pas su commencer.
Je le voulais pourtant tellement, alors pour n'avais-je pas su faire la part des choses ?
Pourquoi n'avais-je pas su répondre ?
Je n'en pensais pourtant pas moins.
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Petit chapitre de transition, qui amène le chapitre assez cool qui arrive ensuite 👀