Watashi Wa Hange Zoe

ARC DU TITAN ETRANGE : Chapitre 22.

Chapitre 22 : Abandonner ?

                Epées en mains, Hange n'avait toujours pas réalisé la réelle ampleur de sa situation. En quelques minutes seulement elle avait constaté le massacre de son unité, assisté à la mort du dernier survivant et était en proie à une telle colère que son intelligence supérieure ne lui était d'aucune utilité.

A cet instant, elle se serait jetée dans la gueule du loup comme pour rire, ce qui d'ailleurs était entrain de se produire. Aucun des grands discours d'Erwin sur l'importance du sang froid et de son utilité à la survie des humains ne lui revenait en tête.
Une seule question taraudait son esprit, ces mêmes mots qui résonnaient sans cesse depuis le début du massacre : comment son unité entière avait pu être éradiquée par de simples titans comme ceux là ?

Il y en avait un qui attirait particulièrement son attention depuis tout à l'heure. Elle ne le qualifierait pas de déviant mais elle le gardait à l'œil, plus méfiante envers son comportement que celui de ces congénères. Mais même si la présence d'un déviant était avérée, cela n'apporterait en rien une explication satisfaisante pour l'ex chef d'unité. Car les faits étaient là : elle n'avait plus d'équipe.

Eux qui semblait si prodigieux. Eux en qui elle avait placé tant d'espoir. Pourquoi ?

Le nom de chacun de ses subordonnés défilait dans son esprit. Nifa, Keiji, Abel, Faël, Dan, Malo, Ido ... tout ceux qu'elle avait perdu jusque là, embarqués dans ce projet impossible. Elle ne le comprenait que maintenant.
Puis, son cœur rata un battement lorsqu'un énième prénom, plus doux que les autres à son esprit, l'assomma d'un choc profond : Moblit.
Où était-il ? Elle n'avait perçu aucune présence vivante dans les environs. Avait-il réussit à fuir ?Impossible. Jamais il n'aurait laissé le reste de ses équipiers. Même face à une mort certaine, Moblit n'était pas de ceux qui déserterait le champ de bataille. Il était plutôt du genre à donner sa vie pour la survie d'un des soldats. Un sacrifice. Oui ...C'est surement comme ça qu'il avait dû périr. Car la jeune femme en était sûre, son ami ne devait plus être qu'un tas de chaire et d'os complètement disloqués. « Moblit est mort ».

Ainsi demeurait la seule pensée qu'elle était encore capable de formuler. Non sans peine, elle retenait le torrent de larmes qui menaçait de s'évader de ses yeux de plus en plus clair, accablés autant par les douleurs physiques que par celle du cœur, qu'elle commençait à ressentir de plus en plus.

Plus jamais il ne la prendrait dans ses bras. Plus jamais elle ne trouverait le réconfort de ses mots et de ses pupilles si bienveillantes à son égard. Plus jamais elle ne pourrait partager son entrain pour la sciences. Plus jamais elle ne trouverait une âme comme celui-ci, un morceau d'elle, un complément à sa personnalité si enjouée.

Puis c'est arrivée : une première, rapidement suivie d'une deuxième. Alors, avant que l'adrénaline ne la quitte, prenant pour seule compagnie les larmes qu'elle n'arrivait plus à contenir, elle s'élança, déterminée à venger la mort de cet être qui lui était si cher.

Elle tranche les iris du titan qu'elle évaluait comme le moins dangereux, sachant qu'ainsi, privé de sa vision, elle s'offrait le temps nécessaire à sa décapitation partielle. Et rapidement, c'est le sang de sa proie qui recouvrir celui de ses compagnons.

Elle reprit son souffle sur l'un des tronc d'arbre, suspendue à l'aide de ses câbles d'acier. Plus qu'un. C'est tout ce qui lui restait pour terrasser les meurtriers de ses frères d'armes. Et Hange Zoë en avait largement le niveau.

En manque de gaz, elle siffla de toutes ses forces pour ameuter son cheval galopant autour de la zone où elle l'avait laissé.

Rapidement, la monture se fit entendre et parvenant à rejoindre sa selle au galop, elle interchangea ses bouteilles vides avec deux pleines. Une chance pour elle que le cheval avec lequel elle avait échappé aux mains de Major était correctement équipé. Mais il commençait à patiner entre la boue et le sang encore liquide.