Chapitre 15 : De Londres à Washington (époque : 2022)

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Scotland Yard, Londres.

Le commissaire comprend que la criminaliste avait été prévenue d'une information de ce type, mais pas de cette ampleur. La délégation indique à Christian Naghten que cette affaire dépasse tout le monde, eux compris, et qu'ils y travaillent depuis plus d'un an.

- Avez-vous retrouvé des informations à ce sujet, des indices, des documents qui seraient susceptibles de nous aider ? questionnent deux membres de la délégation.

Plusieurs professionnels du commissariat entendent la conversation. Le commissaire glisse son regard sur ses collègues, les officiers, la criminaliste, les adjoints... il émet une négation de la tête.

- Nous avons essentiellement travaillé avec des informations de seconde main, des enquêtes de voisinage, des restes sur les lieux du crime, des profils psychologiques et situationnelles... rien qui puisse vous aider. Vous lisez la surprise sur nos visages, nous n'avions jamais envisagé un tel scénario.

- Je comprends commissaire, accueille le grand homme.

- Jusqu'ici, il s'agissait d'un malade mental.

C. Naghten remet les documents tenus par T. Lona à la délégation.

- Un malade certainement issu d'une légion étrangère ou avec un passé trouble qui s'en prenait aux prostituées de nos quartiers... hélas, celui-ci a réussi son coup de multiples fois, à la différence d'autres que nous repérons rapidement. Je n'ai rien d'autre.

- Commissaire, lorsque nous avons arrêté Akira Doryoma, des dossiers brûlés étaient disposés autour de lui.

Elle montre quelques photographies à la délégation.

- Nous ne pouvons rien traiter pour le moment, l'état est déplorable, mais peut-être y trouverez-vous des indices.

- Et lui, a-t-il dit quelque chose ? enquiert le représentant d'Interpol.

- Lui ? s'exclament les deux officiers responsables de la garde à vue d'A. Doryoma. Il refuse déjà de boire de peur que l'eau soit empoisonnée, alors il n'est pas près de nous confier un journal intime.

Alors qu'une partie de l'équipe s'affaire à extrader l'éventreur de Londres, tout le commissariat se pétrifie face au regard rieur d'Akira Doryoma. Son large sourire est spécialement adressé à C. Naghten.

- Ne me dîtes pas merci surtout pour vos putains, saloperie de poulets britishs ! Adieu mon très cher Commissaire ! lance-t-il en partant.

C. Naghten attrape le bras du responsable de la délégation.

- Vous promettez de me ramener cette enflure ?

Le grand homme précise les preuves flagrantes qui pèsent à l'encontre d'A. Doryoma. A sa droite, un représentant d'Interpol explique aux officiers la procédure à suivre.

Tout comme l'homme en noir, bras droit d'A. Stare, le policier d'Interpol est tatoué de quelques mots qui dessinent une croix inversée.

- Votre nom ? implore C. Naghten.

- James Whedon, murmure l'homme au costume sombre en posant sa main sur celle du commissaire.

Malgré son accent américain, sa réponse signe toujours une certaine distinction.

- James Whedon... Je ne vous connais pas, mais je pense vous avoir déjà vu.

- Je ne pense pas, commissaire.

- Peu importe. Lui, il vous connaît, monsieur Whedon.

Le commissaire désigne l'éventreur tout en précisant sa pensée :

- Il m'a prévenu de votre arrivée. Sachez qu'il ne vous appelle pas ainsi, et je vais enquêter à ce sujet.

- Prenez votre temps, sourit J. Whedon, toute cette affaire commence à peine.

Il commence à partir, puis il s'arrête de manière théâtrale pour déposer une lettre sur un bureau au milieu d'une pièce pleine de policiers.

Il ajoute haut et fort à C. Naghten, sans le regarder, toujours de dos :

- Ah, j'oubliais. Voici une lettre à l'attention d'un de vos collaborateurs, le Dr J. Stevens. Merci de lui remettre expressément.

Dr J. Stevens FACE aux GARDIENS [ShortList Watty22... ss Edition] (Partie 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant