𝑶𝒏𝒛𝒊𝒆̀𝒎𝒆

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TW consommation d'alcool, drogue, évocation de scène de viol, scènes à caractères sexuels explicites, langage cru

Planquée sur le balcon habituel une cigarette à la main et un plaid sur les épaules, je regardais la neige tomber sur le sol humide. Les cendres de la Phillip Morris tentaient de s'accrocher au restant du mégot le plus longtemps possible avant que mon doigt les tapote dans le cendrier. Les derniers vents de décembre étaient plus frais que jamais.

Manjiro avait organisé une soirée entre nous pour la saint Sylvestre. Jusqu'à hier encore, je pensais que nous ne le fêterions pas. Sanzu passait toutes ses journées depuis Noël à consommer la drogue qui lui avait été offerte, Rindo enchaînait rosé sur rosé et moi, je passais mes journées à fumer et mes nuits à pleurer.

Nous étions le trente-et-un décembre et il était seize heure.

« Ana ? » J'entendis une voix derrière moi. C'était Kokonoi. « Tu peux venir m'aider s'il te plaît ? »

L'homme devant moi tentait tant bien que mal de fermer les derniers boutons de sa chemise blanche, mais de ce que je comprenais, c'était sans succès.

« Bien-sûr. »

Hajime Kokonoi ne m'avait jamais paru aussi beau que jusqu'à maintenant. Ses yeux marrons étaient d'une clarté incroyable. Ses cheveux donnaient envie d'emmêler ses doigts dedans et son aura était tellement bienveillante qu'on aurait cru à voir un ange.

« Comment est-ce que tu comptes t'habiller ? » continua Koko. « Fin j'veux dire... » me reluqua de haut en bas, les joues rouges et le teint blasé. « Tu ne vas pas y aller avec ce plaid ? »

« Ah ? » Je baissais ma tête sur ma tenue. J'étais simplement vêtue d'un jogging, d'un vieux pull emprunté à Rindo en cachette et de ce plaid. C'était par ailleurs la seule tenue que je portais depuis le deuil de maman. « Oh non ! Une robe à paillettes m'attend sur mon lit ! »

Koko ne répondit rien. Il semblait avoir oublié comment respirer. Sans que je ne puisse dire quoi que ce soit, Kokonoi quitta le balcon en direction de son étage. Plus les jours passaient, et plus je le sentais distant. En fait non. Plus les jours passaient et plus je sentais le Bonten distant avec moi.

C'était complètement différent.

Une bonne heure plus tard, je peinais à monter la fermeture de ma robe. Entortillée dans tous les sens debout sur mon lit, j'essayais tant bien que mal de fermer cette fichue robe à paillettes. Mes bottines à talons n'avaient pas intérêt à me faire mal ce soir. Etant la seule fille de la soirée, je devais en assumer les conséquences.

A l'étage principal, Ran et Sanzu étaient assis sur le fauteuil en cuir. Ils étaient en train de rouler avec des feuilles qu'ils avaient piqué dans la chambre de Takeomi. En parlant de lui, il n'était pas là ce soir. De ce que Mikey m'avait expliqué plus tôt dans la journée, l'accro au tabac passait son réveillon avec sa petite sœur Senju.

« MEUF ! » Ça, c'était la voix de Sanzu, déjà éclatée à cause de l'alcool. « Viens voir un peu ! »

J'avançais doucement et m'installais entre les deux garçons. Ran semblait un peu moins froid que d'habitude. Ses cheveux lâchés, il léchait la feuille entre ses doigts.

« Tu penses qu'on en a roulé assez ? » continua le rose à mon égard.

« Je n'en sais rien moi. » Je ne fumais que très peu, je ne pouvais pas savoir si ça allait tenir toute la soirée. « Il y en a combien pour l'instant ? »

𝑩𝒐𝒏𝒕𝒆𝒏 𝑹𝒉𝒂𝒑𝒔𝒐𝒅𝒚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant