*Je m'en voudrai toujours... Je n'ai pas réussi à percevoir la souffrance dans tes yeux. Tu étais bon acteur, et j'étais un idiot, j'aurais dû le remarquer, ce jour là sur le pont... Maintenant il est trop tard... Je n'aurai jamais pu te dire "Je t'aime"*
________________Je regarde le vide, le courant de la rivière, transparent et bruyant, m'attire mais me fait aussi étrangement peur. Il doit y avoir au minimum 30 mètres séparant ce torrent rapide et aussi fluide que le mouvement d'un serpent de mon corps frêle et amaigri. La chute serait mortelle, sans aucun doute. Mais, n'est ce pas ce que je cherche justement depuis cette nuit affreusement inoubliable...s'accrochant à moi, revenant sans cesse dans mes cauchemars. Chaques nuits, ou non, plutôt chaque fois que je ferme les yeux, je revois le corps inerte de Shinichiro étendu au sol, une ouverture béante au niveau du crâne, le sang s'étalant au sol, gagnant du terrain dans un glissement funèbre... Et Kazutora, un pied de biche entre les mains. Je sens un frisson me parcourir le corps, je ne pourrais jamais me faire à l'idée d'être le complice du meurtre de qui que ce soit et encore moins du frère de mon ami. Non, je ne pourrais définitivement jamais me le pardonner. Autant en finir. Je regarde mes bras, maigres et recouverts de cicatrices et blessures plus ou moins fraîche, dattant pour certaines d'une demi heure au par avant. J'ai déjà bien entamé le boulot. Il ne reste à la faucheuse qu'à me cueillir, je ne résisterai pas, je n'en ai ni la force ni l'envie. C'est décidé, je vais en finir maintenant et tout de suite. Je lève une jambe et la pose sur la rambarde du pont séparent la terre parsemé de petit cailloux aussi insignifiant les uns que les autres du vide. Je tremble, mais cela est plus dû au manque de sommeil et nutritif dont je souffre qu'à la peur. En effet, je ne ressens pas la moindre once de peur, non, ce que je ressens se rapproche plus d'une certaine plénitude. L'idée de mettre fin à mes jours et de laisser touts mes tourments derrière moi me donne l'impression...d'être libéré. Une légère brise fait danser mes long cheveux noirs corbeau. Je regarde au loin, sûrement pour la dernière fois. Les nuages noirs, annonceant un de ces orages d'été si particuliés, paraissent plus menaçant qu'habituelement. Pourquoi je remarque tous ces détails à ce moment là ? On se croirait dans un roman cliché à l'eau de rose, c'est pathétique... Je pose mon autres jambe sur la barrière, sens le vent chaud à l'auteur de béton mouillé carrésser mon visage et faire frémir mes habit devenu trop large. Je lève mes bras, m'apprêtant à sauter.
-"Tu veux te sucider?"
Hein? J'ai dû rêver. Qui viendrai me déranger dans un moment pareil? Je me retourne pour voir, juste derrière moi, assis par terre, comme s'il assistait à une représentation, un petit blond. Il affiche sur son visage un sourir mi innocent mi narquois. Se moquerait il de moi? Au même moment le tonnerre retenti, donnant à cette scène qui m'a paraissait déjà surréaliste, un côté des plus magique, où plutôt divin. J'avais l'impression qu'un ange déchu était apparu de nul part pour me sauver... N'importe quoi moi... Qu'est-ce que je raconte. C'est juste un gosse qui passais ici par hasard... N'empêche je ne l'ai pas entendu arriver.
-"T'as pas l'air très sur de toi, ça doit bien faire 5 minutes que je te vois hésiter à faire le grand saut. Et encore, t'y étais déjà quand je suis arrivé" dit il en rigolant.J'arrive pas à croire qu'il puisse rire dans un moment pareil. J'étais quand même sur le point de me tuer.
-" T'as pas l'air très bavard toi... Bref faut que je rentres, je serais ici demain à la même heure. J'ai hâte de savoir si t'as sauté ou pas."
Sur ces mots, il se lève et, sans un mot de plus tourna les talons et me fit un geste de la main tout en s'éloignant. Dès qu'il eu disparu de mon chant de vision, des gouttes commencèrent à glisser sur mon visage comme si sa présence avait repoussé l'averse. Je fini par descendre de la rambarde, aujourd'hui ne sera finalement pas mon dernier jours sur terre. C'était qui celui la? Parler à quelqu'un qui est sur le point de s'enlever la vie d'une telle manière...faut le faire quand même. Mais bizarrement, c'est ces mots qui m'ont fait renoncer, pour aujourd'hui en tout cas.
*Cet étrange garçon l'aurait il senti?*
Je rebrousse chemin, m'éloignant de l'endroit qui aurait dû être le triste spectateurs de ma chute, et qui d'ailleurs, le sera tôt ou tard. Quoi qu'il en soit, je serais à cet endroit même, à l'heure exacte où sa voix à la fois railleuse et rassurante empris d'hironie m'a arrêté dans l'acte irréparable que j'étais sur le point de commettre.
Je pousse la porte de chez moi, comme d'habitude la maison est vide et silencieuse, la même embuance qu'un cimetière en somme. Je monte à l'étage, rentre dans ma chambre au mur recouverts des photos de mes amis et du gang et de vieux vinils et m'affale sur mon lit. La lame se trouvant dans le premier tiroir de mon bureau mal rangé ne m'attire étonnamment pas. Il me semble que c'est la première fois depuis la fin de mon incarcération que l'envi de dessiner des traits rouges et sanglants sur mon corps me manque. Le souvenir du jeune garçon de tout à l'heure hante mon esprit. Était-ce un ange? En y repensant sa peau était anormalement pâle. L'aurais je imaginé inconsciemment afin de ne pas sauter ? Ou était-ce un fantôme ? Et que faisait il ici? Trop de questions se bousculent dans ma tête. Je verrais bien demain.Je ferme les yeux et, pour la première fois depuis l'accident, ce n'est pas le cauchemars de cette nuit funèbre qui hante mes rêves mais le sourir réconfortant affiché sur le visage angélique de l'inconnu du pont.

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Stranger of the bridge [Baji x Chifuyu]
Fanfiction"J'aurais voulu te sauver, comme tu m'as sauvé" Il faut croire qu'un démon peut être sauvé et qu'un ange déchu peut être son sauveur. Cela, Baji l'a compris le jour où ce petit blond l'a empêcher de sauter. [Baji x Chifuyu] ⚠️Tw: mutilation, sucide...