CHAPITRE QUATRE

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CAMERON


Bip. Bip. BIP.

C'est déjà l'heure de se lever.

Merde, déjà...

Les yeux toujours clos, je tâtonne du bout des doigts la surface de ma table de chevet pour y trouver le réveil et l'étreindre. J'appuie sur le bouton d'arrêt et reste allongé dans mon lit, bien au chaud, pendant quelques secondes encore. Je n'ouvre pas les yeux tout de suite. Je sais d'avance que je vais passer ma journée à courir partout alors je peux bien m'accorder quelques minutes de répit encore.

Dans ma tête, je fais rapidement le point sur le programme de la journée. Je dois être Tattoo Ink à neuf heures. Des factures et des papiers m'attendent sagement sur mon bureau. En tant que patron de l'établissement, je me dois d'être le premier arrivé. Ensuite, j'ai tout un salon à faire tourner de dix heures à dix-neuf heures. Je dois être au top toute la journée. J'ai des clients à tatouer en plus de toute la paperasse.

Après ça, ma journée ne prendra fin qu'une fois que je serai passé chez ma mère pour réparer la chaudière qui fait des siennes depuis une semaine. Je dois encore appeler Tim et Violet comme ils me l'ont demandé mais je ne peux pas faire faux bond à ma mère. Elle n'est pas capable de réparer ça toute seule. Je dois régler ça au plus vite sinon Maddie et elles vont devoir se doucher à l'eau froide.

Une fois mon récapitulatif mental terminé, j'ouvre enfin les yeux en me félicitant intérieurement d'avoir pensé à mettre des stores à la fenêtre de ma chambre. Je ne tarde pas à m'habituer à la faiblesse luminosité qui règne dans la pièce au mur blanc et aux meubles noirs. J'aime beaucoup cette partie de mon appartement et je remercie intérieurement la vendeuse de m'avoir aussi bien conseillé pour la décoration. Tout est moderne sans trop l'être, épuré et dénué de chichis inutiles.

En fait, je n'ai emménagé ici que depuis deux mois mais je m'y sens déjà comme chez moi. J'ai enfin de l'espace et plus de deux malheureuses pièces où vivre. Quand je suis arrivé à Seattle, j'ai passé un an chez ma mère pour l'aider à démarrer sa nouvelle vie et soutenir Maddie dans ce grand changement. Puis, j'ai emménagé dans un petit appartement qui ne valait pas grand-chose mais qui m'a permis d'investir un maximum dans le salon que j'ai ouvert.

La création du Tattoo Ink a été longue et périlleuse. Il a fallu que je bataille avec les banques pour obtenir un prêt, j'ai dû trouver un local à la hauteur où je me voyais monter mon business et aussi des tatoueurs dignes de ce nom et prêts à se lancer dans l'aventure. J'ai réussi à dénicher l'endroit parfait pour un salon de tatouage et une équipe qui est plus soudée que jamais après déjà trois ans de collaboration.

Aujourd'hui, nous sommes six à gérer cette affaire, quatre tatoueurs, une hôtesse d'accueil et un manager pour les détails dont je ne m'occupe pas. Le salon tourne à plein tube. On travaille tous de dix heures à dix-neuf heures, cinq jours par semaine. J'ai avec moi une équipe du tonnerre avec qui je m'entends étonnamment bien et je suis fière de l'entreprise que j'ai créé. Je suis entouré de vrais talents et je fais ce que j'aime du matin au soir. Je n'ai pas à me plaindre de mon train de vie.

A force de bonne réputation et de clients fidèles, j'ai décidé qu'il était temps de quitter mon vieux deux pièces pour trouver un plus grand appartement à hauteur de mes moyens. Je gagne bien ma vie et je peux me permettre de vivre dans un endroit comme celui-ci. Il n'y a qu'une chambre mais la salle de bain et la cuisine sont toutes équipées et la pièce à vivre est assez grande pour réunir salon, cuisine et salle à manger dans le même espace. En plus, le fait d'habiter dans un quartier sympa m'offre une vue agréable depuis ma fenêtre.

THE WAY - LE DILEMMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant