THE HOUNDS OF HELL: CHARLEEN ET ASHTON PARTIE 1 / TOME 1

les apparences sont trompeuses

Death

Passant quelques coups de fils, je localisais rapidement Larry  dans ce qui leur servait de QG, un vieux rad dans Madison qui se trouvait à vingt bornes de Gateway. Il était situé dans les bas quartiers de la ville où les hommes du shérif ne pénétraient même plus de peur de se prendre une balle perdue. Ils avaient abandonné l'idée de patrouiller, laissant le quartier à son sort, ainsi que ses habitants . C'était malheureux et injuste pour ceux qui n'avaient pas les moyens de migrer dans des quartiers plus tranquilles mais ainsi était la vie. Le bar se trouvait dans une petite impasse à voie unique peu éclairée. L'enseigne n'était plus qu'accrochée d'un seul rivet, laissant le coté gauche se balancer au gré du vent et des clients qui entraient et sortaient, la devanture était crasseuse ,n'ayant pas été nettoyée depuis des années et donnait à l'endroit un air désuet. Des murs fissurés et de leur peinture craquelée, rien ne donnait envie de pénétrer dans ce bouge, c'est pourquoi les No-One en avaient fait leur repère, à l'abri des regards curieux. C'est ici à une époque que l'on passait nos journées avec Larry et Chayton, faisant craquer les cours et  bravant l'autorité qui nous prenait la tête.

Je scanne la devanture à la recherche d'une nouveauté mais rien n'a changé si ce n'est qu'elle me semble encore plus obscure qu'elle ne l'était avant, la couche de gras incrustée sur la vitre  devant y être pour beaucoup. Elle la rend tellement opaque qu'il faut s'en approcher de près pour arriver à distinguer qui s'y trouve. Je pousse la porte d'un coup sec et c'est Jerry, le vieux tenancier qui me fait un salut et un sourire de sa bouche édentée. Les soins dentaires coûtent une blinde et tout le monde n'a pas les moyens. Il est toujours là fidèle au poste comme le capitaine de son navire qu'il maintient d'une main de fer pour ne pas couler. Je lui rends son bonjour et lui commande une bière, histoire de ne pas avoir à tremper mes lèvres dans un verre de whisky. Je  suis sur que les verres sont toujours aussi crades que ce que j' en ai aperçu. Je préfère boire et manger séparément si vous voyez ce que je veux dire.

Bref, Larry est bel et bien là entouré de ses lieutenants et de quelques chaudasses de son gang. Il y a eu une époque où j' avais mes habitudes et une fille en particulier quand je venais le voir et il se trouve justement qu'elle vient de me repérer. Merde! Kelly se lèche ses lèvres botoxées en scannant ma silhouette de haut en bas s'arrêtant au niveau de mon entrejambe et s'y attardant longuement. Pas de chance ma belle, je t'ai jamais dit non mais là ca sera le cas, de plus tu ne me fais plus aucun effet. Rien de sa tignasse de fausse blonde décolorée  , en passant pas ses lèvres gonflées, ses seins refaits et ses ongles trop longs pour être naturels,  ne me donne envie de découvrir ce qu'elle étale à la vue de tous. Et pour cause j 'ai déjà une bombe à la maison.

Mon pote tourne la tête suivant la trajectoire de son regard et un large sourire vient étirer sa bouche charnue d'afro-américain.  Il a remonté ses dreads en chignon sur sa tête ce qui lui donne un air juvénile mais ne vous y trompez pas, ce mec est un vrai tueur, dans tous les sens du terme. Ses yeux noirs me scannent et il hoche la tête m'invitant ainsi à le rejoindre.

-Death, mon pote, que me vaut le plaisir de ta venue jusqu'à notre modeste quartier? Te serais-tu perdu? me dit-il en plaisantant.

-il souhaite peut être se perdre dans la chatte de Kelly, ricane Lars, son fidèle bras droit.

Cette dernière s'approche en mode féline et pause une main sur mon torse en me faisant face. Merde, j'ai pas le temps ni l'envie pour ces conneries.

-est ce qu'on peut parler? je gronde tout en esquivant la blonde.

-prends place.

Je m'installe sur la banquette face à Larry et Kelly vient immédiatement se coller à moi et me lécher la mâchoire. Je la fusille du regard.