à nos âmes ébranlées

1.V

"Fais-moi rire, sourire, à en échapper des larmes de joie."

NAËL

Il s'était réveillé sans trembler, une première depuis longtemps.
Il n'avait pas fait de cauchemards durant la nuit, juste un rêve où elle était là, avec lui.
Mais ça ne l'avait pas fait pleuré contrairement à avant où il se serait enfermé dans sa chambre pour le faire.

Est-ce que ça voulait dire qu'il était guéri pour autant ? Non, il sentait toujours ce vide.
Peut-être qu'il avait juste appris à vivre avec.

Il se rendit dans le salon et regarda l'horloge : 10h17.
Il avait fait la grasse matinée, ce qui n'était pas surprenant après son escapade nocturne de la veille.
Il sentait encore ses jambes engourdies.

Il prit son petit-déjeuner et constata qu'il était seul, Ismaël était parti depuis longtemps.
Et c'est là qu'il réalisa que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas vu sa tante Myriam, peut-être trois semaines, voir plus, et il savait qu'il devait aller chez elle. Ça restait la femme qui l'avait éduqué, qui l'avait nourri et l'avait vu grandir, à la place de ses défunts parents, morts dans son pays d'origine : la Palestine.

Il se devait d'aller lui rendre visite et c'était bien la seule personne à qui il avait tout raconté, qui l'avait laissé pleurer toutes les larmes de son corps et qui avait su le consoler, parfois elle l'avait fait rire.

Après avoir fini de manger, il monta les escaliers puis toqua chez celle qu'il considérait comme sa mère.
Il aurait pu venir plus tôt puisqu'ils vivaient dans le même bâtiment mais il avait l'impression de ne jamais avoir eu le temps.
Il attendit quelques secondes sur le palier, la porte finit par s'ouvrir et il s'attendait à voir le visage rayonnant, presque angélique de sa tante.

Mais au lieu de ça, il vit la petite fille de la dernière fois.
La fameuse Rebecca.

- Rebecca, qui c'est ? Demanda la tante.

- Mais t'es le monsieur qui m'a aidé ! S'écria-t-elle. Tu peux entrer.

- Tu vas bien depuis la dernière fois ? Questionna Naël en entrant.

- Oui, maintenant je connais le chemin pour venir ici toute seule. J'ai retenu. Déclara-t-elle, fière d'elle. J'ai plus besoin de ma soeur.

Naël hocha la tête positivement, signe qu'il avait bien enregistré cette information.

- Bravo championne. Félicita-t-il. Tu pourras suivre les moustiques autant que tu veux avant de venir.

Il se dirigea vers la cuisine où il trouva sa tante qui préparait le déjeuner.

- Regarde tatie, c'est lui dont je t'ai parlé ! Dit Rebecca toute contente.

L'interpellée se retourna et lorsqu'elle vit celui qu'elle considérait comme son fils, son visage s'illumina et elle le prit dans ses bras.

- Mon fils, comment tu vas ? Demanda-t-elle.

- Tu le connais ?! S'étonna Rebecca. C'est lui ton fils ?

- J'avoue, depuis quand t'as une filleule toi ? Ajouta Naël.

- C'est la fille de Sandrine, la plus petite. Et oui, Rebecca c'est mon fils, le dernier. Répondit-il.

Il connaissait Sandrine, c'était la meilleure amie de sa tante. Il comprenait pourquoi Rebecca l'appelait "tatie", lui aussi considérait Sandrine comme l'une de ses tantes pourtant elle n'avait aucun lien de parenté avec lui.