Loin des yeux, loin du coeur, au contraire, t'y es für immer...

Parce que je l'aime encore...

-Je l'aime, G. Si tu savais combien je l'aime... J'ai essayé de ne plus y penser, j'essaye encore. Je sais ce que tu en penses. Tu me dis qu'il est temps pour moi de passer à autre chose. Tu me dis qu'un jour, j'en aimerai un autre que lui. Tu es une fille géniale, G. mais laisse-moi te dire que j'ai du mal à te croire.
C'est étrange, non? Etrange d'aimer quelqu'un qu'on n'a plus vu depuis près de quatre ans. Etrange de l'aimer, même après tout ce temps.
Parce que je l'aime, tu sais. Je l'aime comme une folle. Et je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment. Je sais simplement que ce n'est pas normal. Pas après tout ce temps. Pas après avoir passé 20 malheureux petits jours à ses côtés.
J'avais fini par l'oublier. Entre mai/juin 2012 et ce fameux 14 février 2014, je l'avais oublié. Il était avec C., ils avaient l'air heureux ensemble, j'étais contente pour lui, elle avait l'air gentille, et elle était tellement belle. C'est une fille magnifique, tu sais. Je ne l'ai jamais vue en vrai, mais bon sang, qu'est-ce qu'elle est belle!
Ils formaient un couple magnifique, ils allaient parfaitement bien ensemble, sur leurs photos. En vrai, je ne sais pas comment ils étaient, mais ils semblaient si complices...
Alors oui, je l'avais oublié, je te le jure. Il n'était pour moi qu'un souvenir. Un beau souvenir, un merveilleux souvenir, l'un des plus beaux de mon existence.
Je ne te cacherai pas qu'il m'arrivait encore de penser à lui. Mais je ne ressentais plus cette douleur, ce petit pincement dans mon coeur.
Je l'avais oublié.
-Je sais F., je sais. Tu n'en parlais plus, tu n'avais plus ce regard perdu dans le vide, comme si tu essayais de voir par dessus les montagnes pour le voir... Tu n'étais peut-être pas plus heureuse, mais tu étais passée à autre chose. Je sais aussi comment tu as replongé dedans. Tu me l'as dit, tu te souviens. Tu me l'as dit le lundi suivant. Et moi, j'ai tout de suite su.
-Je me le rappelle. Tu m'as dit: "C'est B.?" Je me suis toujours demandé comment tu l'avais su. Est-ce que cela se voyait sur mon visage? Peu importe, en fait. Tu te souviens alors que je ne comprenais pas, que j'étais torturée par les questions. Et que la plus obsédante était "Pourquoi le jour de la Saint-Valentin?". Il m'a dit qu'il ne savait pas pourquoi il avait repris contact avec moi. Et je l'ai cru. A moitié. Je savais qu'il en était capable, de faire ça sans savoir pourquoi. Enfin, je crois... Je ne suis même pas sûre. Mais je ne lui ai jamais demandé pourquoi ce jour là. Il n'avait peut-être pas fait attention. Ou tout simplement, cela ne signifiait rien pour lui.
Je te l'ai déjà dit, G. J'aurais fait n'importe quoi pour lui. Je l'aurais suivi à l'autre bout du monde s'il le fallait. Je l'aurais fait sans poser de question.
Mais est-ce que je le ferais encore maintenant? S'il me demandait de partir avec lui, est-ce que je plaquerais tout pour le suivre?La réponse est sans doute oui. Si tu savais l'emprise qu'il exerce sur moi, sur mon coeur. Quand je pense à lui, je peux te situer précisément l'endroit dans ma poitrine où se trouve mon coeur. C'est à la fois tellement dur et tellement doux...
Peut-on faire un infarctus par amour?
-Tu sais bien que je ne suis pas douée en sciences, alors pourquoi tu me poses cette question?
-Je ne sais pas... Quand je pense à lui, je ne sais plus rien. J'oublie tout. Et je pense souvent à lui. Je ne sais même pas si je l'aime ou si je lui en veux. Peut-on tomber amoureux à treize ans?
-Je n'ai jamais été amoureuse, comment veux-tu que je le sache? Je ne sais pas ce qu'on ressent lorsqu'on est amoureux. Je ne sais rien de l'amour.
-Laisse-moi t'expliquer alors. Quand tu es amoureux, c'est simple, tu te sens invulnérable. Tu te sens aussi très loin des autres. Tu sais parfaitement qu'ils sont incapables d'entrer dans la sphère que tu partages avec l'être aimé. Et puis, franchement, tu te sens heureux. Comme tu ne l'as jamais été. Tu crois que je peux retomber plus amoureuse de quelqu'un d'autre?
-Bien sûr, un jour, tu rencontreras une personne, et tu sauras que c'est la bonne. Celle avec qui tu veux fonder une famille, celle que tu veux à tes côtés pour vieillir. Tu tomberas amoureuse de quelqu'un d'autre, et tu l'oublieras vite, ton B.
-Mais c'est avec lui qu je veux vieillir. Je le veux lui, je veux qu'il me fasse rire comme seul lui a su le faire, je veux qu'au moment de mourir, il prenne ma main et que je ressente des frissons comme j'en ai ressenti à chaque fois que ma main était dans la sienne. Tu as déjà connu ça? Avoir l'impression que ta main est parfaitement adaptée à la sienne, comme si sa main avait été conçue pour que tu puisses y glisser la tienne?
-Dois-je vraiment te répondre? Tu t'accroches trop à lui, ma vieille. Tu t'accroches à ces souvenirs comme s'il n'y avait plus que cela qui comptait. Ca en devient pitoyable...
-Désolée d'être pitoyable, je m'en rends bien compte, mais je ne le fais pas exprès. Il est tellement important pour moi... T'avais-je dis que la fille sur la photo, ce n'était que sa cousine? J'ai bondit de joie pendant des heures après. Je me suis sentie libérée, délivrée!
-Arrête avec cette chanson, ce n'est pas du tout le sujet.
-Tu as raison. B... Il est tellement extraordinaire! Si tu savais... J'aimerais tant que tu le rencontres... J'aimerais tant...Explique-moi pourquoi il faut qu'il habite si loin, s'il te plait? Pourquoi aussi a-t-il fallu que nous nous rencontrions si jeunes... Si j'avais eu deux ans de plus, je l'aurais présenté à mes parents, je leur aurais dit que je l'aimais, et que je ne voulais pas le quitter pour une bête distance de kilomètres... Je leur aurais dit que je n'étais pas trop jeune. Que je pouvais avoir quinze ans et l'aimer. Je suis sûre qu'entre nous, ça aurait pu marcher. Il était mon exact opposé, mais il était tellement semblable à moi...
Il n'était pas tout ce que j'avais toujours rêvé, mais il est devenu ce dont je rêve aujourd'hui. Tous, je les compare à lui. Je ne peux pas m'en empêcher.
Tout comme je ne peux m'empêcher de toujours penser à lui. Il ne faut pas grand chose, tu sais. Tu crois que je suis obsédée?
-Non, je crois juste que tu l'as dans la peau, et que tu ne sais pas comment faire pour t'en débarrasser. Je crois même que tu ne veux pas t'en débarrasser.
-Mais je voulais m'en débarrasser. Pendant plus d'un an, je l'ai voulu. Il n'avait plus d'importance à mes yeux, je te l'ai déjà dit. Je ne pensais plus à lui!
-Crois-tu vraiment qu'un message ait pu te faire retomber amoureuse? Peut-on tomber amoureuse d'un message?
-Non, tu as raison bien sûr... Même à ce moment, je l'avais encore dans la peau. C'était juste beaucoup moins marqué. Mais ne crois-tu pas que je l'aurai toujours dans la peau? Après tout, je l'ai connu, je l'ai aimé, et mes sentiments pour lui, je ne pourrai jamais les oublier.
-Ce que tu viens de dire n'est pas totalement vrai. Tu sais pourquoi?
-Parce que je l'aime encore...