Le Secret Du Nord

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Midi sonna aux portes de la ville. Les rues étaient vides et les cheminées crachaient leur fumée comme les dragons d'autre fois. Un homme, grand, la peau pâle, le regard ténébreux, passait les portes de la grande salle royale. Le manteau noir de ce grand blond était couvert de neige. De grands feux de bois brulaient aux quatre coins de la pièce. Un homme apparût en haut de l'estrade. Le roi, lui-même, se tenait en effet debout devant le pâle-homme.
« -Mon ami... Lui dit-il.
-Quel est la raison de ma venue ?
-Ta mère... Elle est mourante et te somme de la rejoindre. » Lui répondit le roi.
Il tombait des nus, ne comprenant pas ou ne voulant pas comprendre. Ni une ni deux il filait vers les écuries au pas de course. Il lui fallait voyager vers le nord du pays, en effet, le doux mercenaire au service du roi avait quitté sa terre natale pour la capitale. Une fois son cheval sellé il partit au triple galop, slalomant dans les rues. Son destrier était lancé à vive allure, tellement, qu'il manqua de renverser un pauvre gamin. L'homme prît le temps de s'arrêter pour s'excuser, mais le petit lui sauta au cou.
« Sauvez-moi ! » Hurla t'il en pleurant.
Sans réfléchir et sans un mot le mercenaire au grand cœur l'emmena avec lui. L'hiver était rude et, il allait le suivre tout au long de ce voyage. Le petit garçon finit par s'endormir, il semblait apaisé malgré la chaleur de cette fin d'année. La route était longue, mais ils arrivaient enfin sur les terres du grand seigneur et frère du grand blondinet après une dizaine de jours. Sa mère n'était plus très loin. Dans ses bras le jeune garçon chétif souriait au gré du vent, il semblait heureux pour la première fois depuis bien longtemps. La grande porte s'ouvrît faces aux deux voyageurs, et un homme à l'allure de géant se dressait devant eux. Le grand blond alla embrasser son frère avant que le plus âgé ne l'emmène au chevet de la vielle dame mourante

Elle sembla vide. Le grand médicastre de la ville leur indiqua que c'était pour ce soir. La nuit tomba. Les cloches sonnèrent, la vielle dame avait péri. Le petit garçon, encore inconnu pour tous jusqu'ici, fit son apparition dans la chambre mortuaire. Il contempla le seul corps dans la pièce, il l'effleura, le caressa, le pinça. Il était froid. Il saisit un couteau et un bol, et ouvrit les veines de la mère du mercenaire, avant, de s'infliger la même sentence. Leurs sangs coulaient ensemble dans le récipient, lui, il chuchotait. La lune virait au bleu tandis que les animaux s'agitaient. Un cri se fit entendre depuis la chambre, et les deux frères courus pour aller voir. D'un coup de pied ils enfonçaient la porte. Ils se retrouvèrent nez à nez, avec leur mère, debout, devant eux, et bien en vie. Le jeune magicien quant à lui, avait disparu dans la pénombre des feux. Un miracle c'était produit, mais jamais le jeune garçon ne fut retrouvé.
Le royaume fût retourné en long en large et en travers, mais rien.
Pour quelle raison les avait-il choisis ? On ne le saura jamais, mais une légende raconte qu'un ange n'est jamais loin de ceux qu'il a sauvé.

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