Della : 1

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Un homme

Ma mère

Presque inconsciente

L'air dans mes poumons se bloque

Les petits points noir apparaissent

Quand je recouvre la vision

Ma mère git sans vie au sol

Le regard vitreux dû à l'alcool

Je n'ai pas réussi à la sauver

Mes yeux sont plongés dans les siens

Inertes

Je me réveille en sursaut, mon t-shirt trempé est collé à ma peau, j'ai l'impression de m'être arrêtée de respirer, je ressens cette sensation lourde et oppressante quand je me réveille après un cauchemar, elle finit par se dissiper mais mes émotions sont toujours en vrac. Toujours ce cauchemar, dans lequel je ne suis jamais assez forte.

Je me lève et me dirige vers la fenêtre de mon appartement, il est encore tôt, seules les lumières de la ville éclairent les rues. L'air frais de septembre fait descendre la température de mon corps et je m'attarde sur les voitures roulant à toutes allures, sur les bribes de conversations des passants encore debout alors que la nuit touche à sa fin. La réputation de la ville qui ne dort jamais ne ment pas, depuis mon arrivée à New-York je ne cesse d'être impressionnée par son rythme frénétique.

Il fait encore nuit, mais je sais que je ne me rendormirais pas, j'en suis incapable mais je ne m'en plains pas. J'aime regarder la vie que dégage les plaisirs de la nuit, j'aime cette ville qui ne dort jamais, on est pas si différente elle et moi. Je n'ai jamais aimé le calme et le silence, j'aime le bruit, l'action quelque chose qui me tienne éveillée, distraite. Bien que ça puisse paraître étonnant étant donné mon réveil en sursaut, je n'ai jamais aussi bien dormit que depuis que j'habite à New-York. Après 21 ans d'existence je me suis faite à l'idée que la grasse matinée n'est pas mon truc.

Je me dirige vers la salle de bain, qui n'est pas bien loin étant donné la taille de mon appart' mais c'est toujours mieux que d'avoir une colocataire. En chemin, j'essaie de ne pas me prendre les cartons traînant au milieu de mon salon, j'ai pas mal procrastiné le déballage d'une part car je suis bordélique et d'une autre car je n'ai pas vraiment de rangements pour déposer le peu d'affaires entassées dans ces pauvres cartons. Un œil novice, pourrait croire que mon appartement est en bordel, mais je m'y retrouve très bien.

Tiens par exemple la pile sombre que j'aperçois à l'encadrement de la porte de la salle de bain ce sont mes livres favoris, les seules objets que j'ai sorti des cartons d'ailleurs. Avec mon glock 17 et mes vêtements.

On peut dire que je suis une fervente lectrice, c'est tout con mais ils me permettent de m'évader, de me séparer de mes problèmes le temps de quelques chapitres.

Je grogne en allumant la lumière de la salle de bain qui est en train de me griller la rétine. Et quand j'arrive enfin à ouvrir les yeux je fais face à une femme en culotte débardeur, aux yeux bruns cernés et aux longs cheveux châtains emmêlés.

C'est moi et je fais peur à voir, j'ai l'air de m'être battue avec quelqu'un dans mon sommeil.

Un douleur lancinante me traverse la mâchoire, signe que dans la journée un magnifique bleu fera surface. Je me note mentalement de prendre du fond de teint avec moi en sortant pour pouvoir le masquer. En regardant de plus près je peux voir que j'ai aussi écopée d'une entailles sur la lèvre inférieure. Le gars d'hier soir a peut-être réussi à me cogner une fois, mais il est en bien plus mauvais état que moi à l'heure qu'il est.

Divine ViolenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant