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Je vérifie que j'ai toutes mes affaires et repars vers les toilettes en présumant qu'il y a un plan ou quelque chose qui m'indique la sortie. Mais moi et mon sens de l'orientation, on a un petit différent depuis mon enfance et je ne connais toujours pas ma gauche et ma droite donc quand j'ai demandé a des personnes mon chemin...Bref je suis perdu et il n'y a plus personne dans les couloirs. C'est ça de tourner en rond trente-six fois. Je prends mon téléphone en espérant qu'il m'aide mais je n'ai plus de batterie. Le sors s'acharne contre moi.

— Bordel de merde !

Je commence à perdre patience et accélère dans les couloi...

— Aïe ! Putai...

Quand je relève les yeux pour voir dans quoi ou plutôt qui je suis rentré, je manque d'air.

— Pardon, je ne vous ai pas... Enfin je suis...

— Perdue ?

Oh mon Dieu, faite que le monde reste indéfiniment sur pause ou que mon purgatoire soit exactement refait de ce même moment. TJ Reed se trouve devant moi. Propre, vêtue d'un haut simple blanc recouvert d'une veste noir assorti à son bas de survêt avec un sac en bandoulière. Il sent divinement bon. Il me dévisage mi-amusé mi-perplexe. Oh non il doit me prendre pour une groupie, une cinglée qui veut aller dans la loge de l'artiste après leur prestation !

— Oui, je n'ai pas le sens de l'orientation est mon... Ami m'a laissée seule pour aller boire un verre avec un autre ami.

— Les débuts où je combattais ici, j'étais un peu désorienté aussi.

Un léger sourire vient fendre sa joue et pour la première fois de la soirée j'observe vraiment son visage. Ses dents sont étincelantes, son sourire est contagieux et malgré les balafres qu'il a à l'arcade ou à la pommette, son visage est moins dur que sur le ring. Il n'en est pas moins impressionnant, mon mètre soixante est ridicule à côté de lui. Il passe sa main dans ces cheveux brun, encore humide, ils ne sont pas cours, mais juste assez long pour les coiffes en arrière.

— Je vous raccompagne à la sortie ? Propose-t-il.

— Avec plaisir, je n'ai pas tellement envie de passé la nuit ici. Tenté-je pour détendre l'atmosphère.

— Vous préférez l'a passé où alors ?

Le ton de sa voix, douce et en même temps hyperpuissante me fait presque suffoquée. C'est une drôle de question, avec une drôle d'intonation.

— Moi par exemple après un combat, j'aime bien me retrouver dans une chambre d'hôtel, vue sur la ville, paisible loin de toute cette effervescence.

C'est une invitation ? Non il n'oserait pas... Si ?

— Chez-moi, répondais-je précipitamment. Mon havre de paix c'est chez moi.

J'ai de la chance que mes parents m'aient laissé leur appartement de Tribeca quand ils sont partis s'installer en Europe pour leurs vieux jours. J'ai tout redécoré à ma façon et c'est mon cocon maintenant.

— J'admire. Si je peux me le permettre, vous n'alliez pas rentrer en taxi ?

— Si.

— Ce n'est pas risqué pour une femme seule la nuit ? Laissez-moi vous déposer chez vous.

— Ce n'est pas risqué de monter dans la voiture d'un inconnu ?

— Un point pour vous, pouffa-t-il. Alors on va remédier à ça. Tony.

Il me tend la main et je lui serre méfiante. Il a beau être...Charmant est un euphémisme, que je me méfie quand même, c'est dans ma nature.

— Tony ? Et TJ où est-il passé ?

— TJ est mon nom de scène, et Tony est le diminutif d'Antony. Très peu de personnes m'appellent par mon prénom.

— Alors, enchanté Anthony Reed, moi c'est Eli. Le diminutif D'Elizabeth. Très peu de personnes m'appellent par mon prénom.

Je lui souris malicieusement et il porte ma main contre ses lèvres qu'il pose tendrement.

— Alors, enchanté Elizabeth.

Son sourire se fait de plus en plus grand et mes joues rosissent de plus belle. Moi qui n'est pas l'habitude de parler à un homme, ou même à un humain tout cours, ce contact me trouble.

On continue notre chemin en silence, ce que j'apprécie, avec des regards en coins de temps en temps accompagnés d'un léger sourire. Je me sens bien, aucune gêne ne se fait ressentir et c'est agréable. On marche jusque devant la route ou j'attends qu'un taxi s'arrête. La chance ici à New-York c'est qu'il y en a à tous les coins de rue mais malgré mon gros pull en laine, l'air frais de novembre me fait frissonner. Et sans que je m'en rende compte, j'ai la veste de Tony posé sur les épaules. L'odeur qui en ressort me fait m'évader, je ferme les yeux et inspire le plus lentement possible pour qu'elle soit gravée en moi pour toujours.

Quand je les réouvre, le regard de Tony est tendre envers moi. Et je me rends vite compte que je suis totalement ridicule et je suis sauvée par le gong, un taxi s'arrête à mon niveau et je retire le gilet pour lui rendre.

— Non, garde-la. Ta sûrement encore du chemin jusque chez toi.

— Mais, tu es en t-shirt !

— Comme ça, tu auras une excuse pour me revoir, ajouta-t-il en reculant.

Il me fait un dernier sourire et se retourne, m'étant ses mains dans les poches de son jogging, lui faisant ressortir son magnifique cul. Il la fait exprès ?

— Mademoiselle ?

Le chauffeur du taxi me coupe dans ma rêverie. Un dernier coup d'œil a Tony et je grimpe dans la voiture, un sourire béa scotché aux lèvres. J'indique l'adresse au conducteur et me blottie contre la porte, toujours emmitouflé dans ce parfum enivrant. Ce fut une bonne soirée finalement...

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Aloooooors ?

Les opposés s'attirent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant