𝑸𝒖𝒂𝒕𝒐𝒓𝒛𝒊𝒆̀𝒎𝒆

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TW consommation de drogue, trafic de stupéfiant, pensées suicidaires

Les jours passaient à la fois lentement, et à la fois à une vitesse acharnée. Janvier était déjà bien entamé, et seule la neige était présente sur les routes en cette soirée. Accoudée au balcon, de l'herbe coupé au tabac entre les lèvres et des écouteurs enfoncés dans les oreilles, je décompressais. Cette journée fut lamentable.

Hanma ne répondait plus à mes appels incessants, et je stressais à l'idée que la roulée que j'avais actuellement entre les mains était la dernière. Il fallait que j'en rachète, mais l'homme aux tatouages ne montraient plus aucun signe de vie depuis la dernière fois que je le vis, c'est-à-dire, avant-hier.

Je dépensais littéralement toutes mes putains d'économies dans cette merde, mais Dieu seul savait à quel point j'en avais besoin. Ici au Bonten, personne ne s'en rendait compte. On aurait cru que j'étais invisible aux yeux de tous. Non... pas tous. Hajime Kokonoi était le seul à rester présent pour moi.

L'université me rendait malade. A chaque cours je ne pensais qu'à la pause, et à la pause, je ne pensais qu'à la prochaine. Hinata et Takemichi ne se mettaient plus à côté de moi en cours depuis bien des jours maintenant, parce qu'ils savaient que je n'étais plus concentrée, et que je les dérangeais. Emma était dans ce qu'on appelle, « le cul entre deux chaises ». De temps en temps elle m'abandonnait pour s'assoir avec le couple, et d'autres fois elle se mettait à côté de moi. On ne se voyait plus après les cours non plus. Draken venait tous les soirs chercher la blonde, tandis que Takemichou et Emma rentraient en voiture avec Chifuyu, qui travaillait dans une animalerie en bas de la rue.

Kakucho m'emmenait tous les jours, et Ran venait me chercher. Plusieurs fois j'aurai aimé que Sanzu fasse le chemin avec moi, mais Mikey lui avait strictement interdit de monter du côté conducteur étant donné sa non-sobriété quotidienne.

Malgré Mickael Jackson criant dans mes oreilles, j'entendis la porte menant au balcon s'ouvrir et sans grande surprise, je me retrouvais face à Koko, une clope à la main. J'enlevais mes écouteurs, et les glissais dans les poches de ma veste, un faible sourire aux lèvres.

« On va passer à table. » commença Kokonoi en s'avançant vers moi. Il alluma sa Phillip Morris et rangea le briquet dans sa poche.

« Qu'est-ce qu'on mange ? »

Bien qu'il neigeait et que le vent était frais, l'odeur du Cannabis restait très forte. Cela ne me faisais plus rien, à présent. J'étais dorénavant habitué à sentir cet air autour de moi. Pour Kokonoi en revanche, c'était différent. Lorsqu'il me vit prendre une nouvelle taffe, il fronça les sourcils.

« Je n'en sais rien. » Il faisait tellement froid que lorsqu'on expirait la fumée, impossible de dire si c'était à cause du tabac où de la condensation. « T'es défoncée. »

« Non. »

« Ce n'était pas une question. » Il souffla. « T'es complètement stone. »

Je lui tendis la roulée encore allumée devant son visage. Il alterna son regard entre mes yeux et ce que j'avais entre les doigts, avant d'accepter poliment l'invitation. Il attrapa le joint que je lui tendais, et l'éteint avant de le jeter hors du balcon.

« Putain mais Koko ! T'es sérieux ? » Il voulait ma mort ou quoi ? « Tu fais vraiment chier ! J'ai payé ça de ma poche et c'était le dernier ! Putain Koko ! »

L'homme près de moi ne disait rien. Il ne faisait rien. Il me regardait juste. Mes mains glacées gesticulaient dans tous les sens. Kokonoi venait de jeter ma dernière portion de bonheur par-dessus le balcon. J'étais prête à aller chercher la cigarette sur le sol s'il le fallait. J'étais prête à sauter pour le récupérer. Après tout si je sautais, à qui-est ce que je manquerai ?

𝑩𝒐𝒏𝒕𝒆𝒏 𝑹𝒉𝒂𝒑𝒔𝒐𝒅𝒚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant